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09.07.2008
Mbida Arantes : Souvenirs de la coupe du monde 1982
Source : http://www.camer-sport.be
Il vit à Dax en France. Contacté dans les landes, Grégoire Mbida Arantes a bien voulu revenir sur la légendaire coupe du monde 1982. Une compétition qui avait été pour lui l’événement sportif ayant propulsé le Cameroun aux devants de la scène internationale. Dans un entretien exclusif, le premier buteur camerounais de l’histoire de la coupe du monde revient sur la golden génération.
Mbida Arantes, quels souvenirs gardez- vous de votre coupe du monde 1982 ?
Le but égalisateur ! [Devant 20.000 spectateurs au stade du Balaidos à Vigo, Arantes avait surpris l’Italie en égalisant 1-1 à la 61ème minute. L’Italie, futur champion du monde, avait marqué une minute avant que Arantes ne la désillusionne 60 secondes après. C’était le premier et l’unique but du Cameroun en Espagne lors de sa première participation en phase finale de coupe du monde Ndlr].
Que se passe t-il lorsque les lions encaissent le but de Graziani à la 60ème minute de jeu le 23 juin 1982?
Nous nous sommes tous regardés et on s’est dit ‘’on joue on ne calcule pas’’. J’engage le ballon sur Roger Milla qui va solliciter Abega par un long ballon sur la tête d’Aoudou Ibrahim alors que Dino Zoff attend le ballon sur sa ligne. Voyant que la trajectoire du ballon est sans danger, j’anticipe au rebond du ballon pour le propulser dans le but italien.
Etiez-vous conscient de l’enjeu de ce match, le troisième et dernier du Cameroun après deux partages nuls et vierges contre le Pérou et la Pologne ?
Bof ! Franchement non compte tenu de la préparation bâclée à mon goût. Un entraîneur qui arrive deux mois avant la compétition, qui ne connaît pas ses joueurs; on vivait notre coupe du monde sans pression. Ce qui est étonnant aujourd’hui, c’est que vingt six ans après on a toujours dans la préparation des lions le même mode de fonctionnement.
Pourtant les dirigeants du football camerounais ne sont plus les mêmes !
Oui, mais le système est le même. Vous savez, les victoires de l’équipe nationale c’est comme l’arbre qui cache la forêt. Faut-il attendre de perdre pour comprendre qu’il faut professionnaliser les choses ? C’est une question de volonté politique ; les politiques touchent les dividendes de ces victoires, elles masquent toutes les carences de leur système et jusqu`a quand ? Plus on avance et plus les ruines gagnent nos fondations c’est dommage et désolant ;
Faut-il laisser le football aux footballeurs ?
Oui, mais avec une franche volonté politique pour le changement comment ne peut on pas prendre au sérieux en tant qu’homme politique ce qui a sorti le Cameroun de l’ombre et qui l’a révélé aux yeux du monde entier ? Le football ! En entendant de faire mieux dans d’autres secteurs on travaille sur des ruines.
Comment expliquer vous que jusqu`a ce jour aucun des anciens lions n’a toujours pas eu le mérite d’être sélectionneur national et que la tutelle choisit toujours un entraîneur étranger ?
Le piège de l’entraîneur local est le Cameroun lui-même et sa composition ethnique, sa mentalité. Il est en politique chez nous ce qu’on a appelé l’équilibre régional et avec un entraîneur local on est pas à l’abri de ce genre de problème je pense que pour éviter ce genre de remarque, le système politique qui décide botte en touche et ainsi on ménage les susceptibilités et personne n est salie ; c’est surtout les méthodes et les critères de désignation qui sont à repenser. Un appel d’offres, une commission d’expert et des professionnels du football des candidatures et dossiers à étudier en fonction du profil recherché, la chose parait simple mais au Cameroun non ! Rien ne se passe comme ailleurs.
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