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16.12.2005
Pour éviter la mort subite du sportif: massage cardiaque et défibrillation
PARIS (AFP) - Une opération pilote de prévention de la mort subite des sportifs a été lancée jeudi en région Ile-de-France, dans l`espoir d`inculquer à tous les partenaires du sport deux réflexes simples en cas d`accident: massage cardiaque et utilisation d`un défibrillateur.
Depuis le décès en plein match de l`international camerounais Marc-Vivien Foé à Lyon pendant la Coupe des Confédérations 2003, le grand public n`ignore plus que des sportifs en pleine santé peuvent s`écrouler en plein effort.
Reste à apprendre que nombre d`entre eux pourraient être sauvés par des gestes simples.
L`accident, en terme médical, s`appelle une fibrillation ventriculaire. En clair: une accélération brutale du rythme cardiaque telle que le coeur n`a plus le temps de se remplir, et n`injecte donc plus de sang dans l`organisme.
La cause en est généralement une anomalie cardiaque mineure, parfois indétectable, qui peut être d`origine génétique.
Les symptômes sont assez limpides: l`athlète perd connaissance en plein effort, et son rythme respiratoire devient cahotique. L`idéal, dans ce cas, est de défibriller le coeur immédiatemment.
Mais les secondes, voire les minutes nécessaires à l`arrivée sur place d`un appareil de défibrillation sont cruciales. C`est à ce moment-là qu`il convient de pratiquer le massage cardiaque, en enfonçant, bras tendus, la poitrine du patient sur environ cinq centimètres, à un rythme rapide de 100 pressions par minute. Afin de presser le coeur pour lui permettre de remplir sa fonction de pompe sanguine.
"Longtemps, on a considéré le massage cardiaque comme un acte médical, que le profane ne pouvait pas pratiquer", reconnaît le professeur Xavier Jouven, directeur d`équipe à l`INSERM (Institut national de la Santé et de la recherche médicale), engagé dans l`opération pilote lancée en Ile-de-France, parrainée par le ministre des Sports Jean-François Lamour.
"Mais pratiquer un massage cardiaque, c`est comme tendre la main à un homme qui se noie", poursuit-il. Autrement dit, même si le geste n`est pas parfait, mieux vaut tenter quelque chose que d`attendre le décès sans réagir.
Le professeur Jouven contredit même les manuels de secourisme, qui préconisent de pratiquer le bouche-à-bouche alternativement avec le massage. "Dans les premières minutes, c`est inutile, affirme-t-il, en plein effort, le sang d`un sportif est bien oxygéné et n`a pas besoin d`apport extérieur. De plus, le temps passé à pratiquer la ventilation artificielle est du temps perdu pour le massage, beaucoup plus important."
Le deuxième volet de la campagne de prévention en région parisienne -- qui sera étendue à l`ensemble de la France si ses résultats sont jugés satisfaisants -- consiste à faire prendre conscience aux clubs et fédérations de l`utilité d`avoir dans les stades, prêts à l`emploi, des défibrillateurs. Cet appareil, d`un coût unitaire de 2000 euros pour une durée de vie de dix ans, est d`un usage très simple. Il permet de provoquer un choc électrique dans la poitrine du patient pour contracter le coeur et lui permettre de reprendre un rythme normal.
En France, selon l`INSERM, 40.000 personnes décèdent chaque année de mort subite, la plupart à leur domicile. Aucune étude pour l`instant ne précise le nombre de sportif parmi ces victimes. Mais, au total, seuls 2% des victimes de fibrillation survivent.
A Seattle, aux Etats-Unis, où des actions expérimentales de prévention ont été menées (formation de la population aux gestes de base et installation de défibrillateurs dans les lieux publics), le taux de survie est passé à 20%.
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Hits: 1 | Source:AFP | |
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