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28.10.2011
Noir c’est noir .
Dans notre pays, au seul nom du football, tout devient possible, banal, commode, comme de confier son équipe nationale à un OVNI (objet volant non identifié), simplement parce qu’il est blanc de peau. Pauvre négro ! L’adage ne dit-il pas qu’ «a beau mentir qui vient de loin » ? Shocking !
A partir de cet instant, les Lions indomptables sont la seule équipe au monde que n’importe qui peut entraîner. Pour peu qu’il ait derrière lui un lobby, des réseaux, un clan… Foin de la compétence. Et quoi encore ? Que dire de cette damnation qui confine au désespoir tous les nationaux, dès que leurs noms sont évoqués ! Quoi qu’ils aient gagné ou remporté, quels que soient leurs faits d’armes, leurs victoires passées ou récentes, leurs frères ferment les yeux, font la sourde oreille et balaient du revers de la main tout ce qui parle pour eux.
Il apparaît clairement, au regard des critères qui sont édictés à la Fécafoot et au ministère des Sports, pour affermir leurs mauvaises décisions, que plus jamais citoyen camerounais n’entraînera les Lions indomptables. Ils ne sont bons que pour faire de la figuration sur le banc de touche et sur les photos d’ensemble ou encore pour démentir la subjugation des décideurs pour la peau blanche. C’était la raison d’être de François Omam Biyik, hier, aux côtés de Javier Clemente ; c’est l’explication de la présence aujourd’hui de Ndtoungou Mpilé Martin, derrière Denis Lavagne. Et pourtant !
Pourtant, que vaudrait M. Lavagne face à M. Ndtoungou ? Qu’est-ce qui a bien pu peser en faveur du Français, au point de reléguer celui qui vient d’enfiler d’autres cordes d’expérience à son arc d’entraîneur, au triste rôle de marmiton du « visage pâle » ? Entre journalistes, nous avons coutume de blaguer en demandant à de plus jeunes confrères s’ils pourraient ramasser notre plume au cas où elle venait à tomber. Denis Lavagne, sans les complicités qui viennent de le propulser à son poste, est-il capable de se mesurer à Martin Ndtoungou ? Quand bien même l’on venait à nous convaincre du contraire, que n’a-t-on pas voulu actionner le fameux levier de « préférence nationale », si chère à sa France natale et qui cloue au chômage des milliers d’Africains compétents au seul fait qu’ils ne sont pas des Français ?
Le procès que l’on fait généralement aux entraîneurs camerounais est d’avoir échoué chaque fois qu’on leur a confié la sélection nationale. Bon sang, qui donc nous conduit d’échec en échec depuis 2004, de Schäfer à Clemente ? Sont-ce des Camerounais ou de bons blancs recrutés au petit bonheur-la-chance, sans référence et sans grade ? Si donc le fait d’être Camerounais condamne à jouer les seconds couteaux chez soi, que serait la réaction de ceux qui prennent de telles décisions avilissantes si le Chef de l’Etat venait à nommer un ministre des Sports d’une nationalité autre que camerounaise ?
Jean Lambert Nang
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