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24.01.2008
Dans les gradins : Marie-Claire Ngo Mbeleck, la Lionne des tribunes
Depuis plusieurs années, cette sexagénaire originaire de Ndom, dans le département de la Sanaga-Maritime, est pratiquement de tous les voyages des Lions Indomptables.
Dans son ensemble pagne bien coupé, elle ressemble à des milliers d’autres femmes, illustres anonymes, qu’on croise dans les rues de Kumasi. Marie-Claire Ngo Mbeleck n’est pourtant pas n’importe qui. Du moins pour ceux qui côtoient les Lions Indomptables. “ Voyez-vous cette femme là-bas ? Aussi loin que je remonte le temps, elle est de tous les voyages de l’équipe nationale. Alors croyez-vous qu’elle est là pour s’amuser ? Il s’agit d’une affaire de passion avant tout. Non seulement pour cette équipe que nous chérissons tous, mais davantage pour la nation ”, déclare en guise de reconnaissance, SE Albert Roger Milla, au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les envoyés spéciaux du Messager. Le témoignage de l’ambassadeur itinérant du Cameroun montre que Marie-Claire Ngo Mbeleck est une vraie passionnée. Abidjan, Lagos, Le Caire, Accra, Ouagadougou, etc., il n’y a pas un seul lieu où elle n’a pas suivi les rois de la forêt dans leur conquête de la couronne continentale. De tout cela, elle en garde quelques souvenirs qu’elle conserve jalousement comme des reliques. A l’instar de certaines photos, témoins de l’aventure exceptionnelle de la campagne victorieuse de Mali 2002. Sur ces bouts de papiers glacés, on peut l’y apercevoir en compagnie de quelques figures, faisant désormais partie du passé, mais ayant largement contribué à écrire quelques belles pages du football camerounais : Pierre Lechantre, Alioum Boukar, Pierre Njanka Béaka…
A près de 60 ans maintenant, elle n’a rien perdu de son engagement aux cotés des fauves camerounais. Pour leur quinzième participation à la fête biennale du football africain, Marie-Claire Ngo Mbeleck n’a pas hésité à faire le déplacement du Ghana. Après une excursion dans la tanière lors de la mise au vert à Ouagadougou au Burkina Faso du 6 au 14 janvier, elle se retrouve une fois de plus dans la tanière à Kumasi. Au terme d’un parcours sinueux entre Cotonou, Bamako, Ouagadougou, Accra et Kumasi. Elle est installée dans la capitale du Bénin depuis plus de trente ans. Elle est mariée à un citoyen béninois. C’est la deuxième fois que Marie Ngo Mbeleck se retrouve au Ghana. Elle y était en 2000, lors du troisième sacre des Lions Indomptables à la Can coorganisée par le Ghana et le Nigeria.
Pour ces émouvantes retrouvailles, la Lionne des tribunes garde espoir de voir ses protégés vaincre l’adversité. En ce lendemain de défaite, ses yeux bouffis montrent qu’elle a souffert de l’humiliation subie face aux Pharaons. Mais avec son optimisme débordant, elle préfère parler de faux pas. Noyée dans la marée Vert-Rouge-Jaune du stade Baba Yara Stadium lors de cette sortie manquée des Lions Indomptables, ses cris d’encouragement, comme ceux des dizaines d’autres supporters, n’ont pas suffi pour conduire les Lions Indomptables à la victoire. Loin de se sentir trahie par cette contre performance, la vieille, comme toute bonne grand-mère, leur pardonne tout “ au nom du drapeau tricolore. Je sais que mes Lions vont gagner. Ce ne sera pas facile, car les écarts se resserrent entre les pays, mais il faut y croire ”, se convainc-t-elle. Un conseil tout de même, “ qu’ils ne se présentent pas face à l’adversaire avec un complexe de supériorité, car Dieu n’aime pas ça. Simplement se dire qu’ils doivent gagner et travailler pour cela ”. Parole de sage.
Par Honoré FOIMOUKOM Envoyé spécial au Ghana
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