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27.09.2005
L’autre match déjà
C’est le 8 octobre prochain, à l’issue des matchs Cameroun/Egypte et Soudan/Côte d’Ivoire, que l’on connaîtra enfin qui, dans ce groupe III, sera l’une des cinq équipes africaines à prendre part au Mundial allemand, en 2006. Là où on en est, c’est le Cameroun ou la Côte d’Ivoire qui sera cet heureux élu. En effet, à la distance où sont désormais relégués l’Egypte, le Soudan, la Libye et le Bénin, seuls les deux pays ci-dessus cités entrent encore dans le champ des pronostics, avec, pour parler le langage du tennis, avantage au Cameroun.
Les Lions Indomptables évoluent, pour ainsi dire, dans un circuit où plusieurs routes secondaires peuvent toujours les conduire à bonne destination. Même la défaite face aux Pharaons — la pire des catastrophes à ne pas imaginer — ne leur barre pas automatiquement la route du Mundial, puisque, pendant ce temps, les Eléphants pourraient tout aussi bien chuter à Khartoum. Dans l’hypothèse d’un score de parité, les compagnons de Rigobert Song Bahanag ne devraient alors leur salut qu’à un autre match nul que les Soudanais imposeraient aux Ivoiriens. Evidemment, si les Lions Indomptables remportent la victoire face aux Egyptiens - et c’est le scénario idéal pour tous les Camerounais — ils n’auront même plus de raison de se retourner pour observer la misère dans laquelle leurs poursuivants seraient en train de s’embourber.
En revanche, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont, après leur déculottée du 4 septembre dernier, à Abidjan, un énorme souci à se faire. Il n’y a que la victoire à Khartoum qui pourrait les arranger. Et encore ! Car, en cas de victoire, il faudrait également que, pour que leur rêve allemand devienne réalité, le Cameroun perde devant les Egyptiens. En d’autres termes, les Ivoiriens ne sont pas entièrement maîtres de leur destin. Et l’embêtant est que les Ivoiriens mêmes le savent parfaitement. Ils le savent peut-être trop.
Cette situation est tellement d’actualité que, s’il fallait accorder foi aux mille et une rumeurs qui circulent en ce moment, il faudrait croire qu’un premier match a déjà commencé, dans les coulisses, les bureaux et les chancelleries, en attendant les matchs du 8 octobre. Principaux animateurs de cet autre match, aussi étrange qu’insolite, des Ivoiriens se déploieraient à présent aux quatre coins de l’Egypte et même bien au-delà, afin de mettre en place tout ce qu’il faut pour rendre absolument sûre la victoire des Pharaons. Dieu merci ! jusque-là, ce ne sont que des rumeurs. Espérons surtout que la FIFA et la CAF veillent au grain, avec la plus grande attention.
Mais, si de telles rumeurs avaient un léger rapport avec la réalité, ce serait honteux et scandaleux. D’abord, c’est l’éthique sportive qui en prendrait un sacré coup, parce que cette forme de corruption ferait du football africain quelque chose de méprisable. Ensuite, si bien menée puisse-t-elle être, pareille démarche resterait largement sujette à pire déception. En effet, si la recette des victoires se trouvait ailleurs que sur l’aire du jeu, les Ivoiriens mêmes l’auraient confisquée dès le 4 septembre dernier et l’agitation actuelle n’aurait plus cours.
Donc, pour rendre nul et de nul effet cet autre match qui se jouerait déjà, les Lions Indomptables n’ont plus qu’un but à atteindre : la victoire et rien que la victoire.
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