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15.01.2002
CAN-2002 - La fête en Afrique, la grimace en Europe
BAMAKO
Quand l`Afrique retrouve ses vedettes, l`Europe fait la grimace: la Coupe d`Afrique des Nations de football (CAN), qui commence samedi au Mali, représente un manque à gagner pour les clubs du Vieux continent qui doivent libérer leurs internationaux en pleine saison.
De surcroît, "les clubs doivent payer le salaire et les assurances des joueurs" pendant la CAN, comme pendant n`importe quel rendez-vous international, rappelle Philippe Diallo, de l`Union des clubs professionnels de football (UCPF), syndicat des clubs français.
La CAN, qui tombe tous les deux ans alors que les compétitions battent leur plein en Europe, pose le problème du calendrier international harmonisé. "L`idée serait de faire de la CAN l`épreuve éliminatoire de la Coupe du monde les années de Mondial", avance M. Diallo, sans prévoir de changement avant 2003.
Avec une quarantaine de joueurs en partance pour leur sélection, les clubs français paient le plus lourd tribut. En tête du Championnat, Lens va devoir se passer de l`attaquant sénégalais El Hadji Diouf, probable meilleur joueur africain de 2001, et de ses compatriotes Ferdinand Coly et Pape Sarr. Un vrai test: "Si on continue sur notre trajectoire actuelle pendant la Coupe d`Afrique des Nations, ça ira", espère ainsi l`entraîneur de Lens Joël Muller.
Son collègue de Lille, Vahid Halilhodzic s`est montré plus radical. "Si tu pars à la CAN, je te mets sur la liste des transferts", aurait-il dit au Sénégalais Sylvain Ndiaye qui a tout de même rejoint sa sélection.
Refus volontaires
La plupart des internationaux africains sont restés jusqu`à la mi-janvier. Le Nigérian du Paris Saint-Germain Augustine Okocha a pris davantage de libertés en rejoignant les Super Eagles début janvier. Et depuis, plus de nouvelles: "Les faxs avec la Fédération du Nigeria ne marchent pas", ironise l`entraîneur-manager du PSG Luis Fernandez.
En Angleterre, à l`inverse, le Nigerian Nwanko Kanu (Arsenal) a tenu à rester jusqu`au dimanche 13 janvier pour jouer le match au sommet contre Liverpool (1-1), non sans avoir bataillé avec sa Fédération.
Le problème se pose moins en Allemagne où le championnat observe une trêve jusqu`au 26 janvier. Au pire, le Ghanéen du Bayern Munich Samuel Kuffour sera absent quinze jours, la finale de la CAN tombant le 10 février.
En Espagne, l`absence du Camerounais Geremi, souvent remplaçant au Real Madrid, passera pratiquement inaperçue. En revanche, Majorque, qui lutte pour le maintien, a tout fait pour retarder le départ d`un autre Camerounais, l`attaquant Samuel Eto`o, un pilier de l`équipe des Baléares. Le Deportivo La Corogne, battu dimanche (3-0) à Valladolid, semble déjà regretter son défenseur central marocain Noureddine Naybet.
En Italie, Patrick Mboma profitera de la CAN pour oublier qu`il fait banquette à Parme malgré son statut de meilleur joueur africain de l`année 2000.
La Fédération internationale (FIFA) oblige les clubs à mettre les joueurs à disposition de leur pays. Certaines vedettes ont cependant refusé de partir pour le Mali, comme le Marocain Mustapha Hadji, qui est resté à Aston Villa (Angleterre) en dénonçant "un climat malsain" au sein des Lions de l`Atlas.
Une attaque très virulente. Son compatriote défenseur du Paris-SG, Talal El Karkouri, a invoqué un argument sportif (défendre sa place de titulaire) pour décliner l`invitation.
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