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23.03.2004
Cole SHADE SULE : « Le Minjes n’a encore rien fait pour ma préparation »
Entretien Mené par
Honoré Foimoukom
Présent au tournoi organisé samedi 13 mars par la ligue provinciale de natation du Littoral au cours de l’inauguration de la piscine du complexe Happy Sports de Makèpè, le nageur Cole Shade Sule, 24 ans, qui représentera la Cameroun au tournoi de natation des Jeux Olympiques d’Athènes en août prochain, a répondu aux questions du journal Le Messager.
Vous allez représenter le Cameroun au mois d’août prochain, aux Jeux Olympiques à d’Athènes en Grèce dans la natation. Comment s’est passée votre arrivée dans la discipline et votre qualification aux J.O ?
J’ai commencé à nager à l’âge de neuf ans dans une piscine de 16 mètres de la société Pamol à Lobé dans la province du Sud Ouest. Mon père y travaillait et j’ai donc pu avoir mon premier contact avec la natation. Mon arrivée dans la natation professionnelle, je la dois à Guillaume Omam, ex-champion du Cameroun qui m’a repéré avec beaucoup d’autres jeunes et entrepris de nous initier aux techniques conventionnelles de la natation. C’était en 1980. De la piscine de Lobe Estate, j’ai pu prendre part à plusieurs compétitions nationales et remporté le titre de champion du Cameroun dans la catégorie Junior des 50m nage libre, 400m nage libre, 50m brasse et 400m brasse. Dès 1995, je me rends en Afrique du Sud poursuivre mes études au Studywell Collège de Johannesburg où je continue à nager pour l’Université. En 1999, je reviens au Cameroun pour mes vacances et sur place, j’apprends de la Fédération qu’une Coupe du Monde est organisée à Paris. Lors de cette coupe du monde, je suis remarqué par les managers du Racing Club de France qui me font signer un contrat.
C’est le début de ma carrière professionnelle qui me permettra de prendre part, sous les couleurs du Cameroun à trois autres coupes du monde (Russie, Allemagne et Suède). En 2001, je participe aux championnats du monde de Fukuoka au Japon où je rentre avec une médaille d’or de meilleur espoir masculin. Cette médaille, qui est également la première obtenue par le Cameroun dans une compétition internationale de natation prime les nageurs qui à chaque série améliorent leur chrono. C’est aux championnats du monde de Barcelone disputés l’année dernière que j’ai obtenu ma qualification pour les jeux olympiques.
Comment te prépares tu pour les JO ?
Ma préparation a débuté depuis au moins deux ans dans le club Clichy où j’évolue actuellement. Le fait que j’y sois, suivi par un entraîneur olympique, Frédérique Bianucci, m’a permis de me frotter à d’autres grands nageurs professionnels. Avec les J.O , des stages d’entraînement spécifiques et intensifs sont nécessaires. C’est pour cette raison qu’après le Cameroun, je m’envole dès la fin de cette semaine pour l’Afrique du Sud où je resterai en stage bloqué pendant un mois et demi.
Avez vous bénéficié d’un soutien financier du Cameroun pour votre préparation ?
Non. Ma préparation est appuyée par M. Mure et la société Ader qui a accepté de supporter pendant un mois, mon séjour et mes entraînement en Afrique du Sud. Les pouvoirs publics, le Ministère de la Jeunesse et des Sports notamment ne m’ont encore rien dit à propos. Des démarches ont certes été initiées par le président de la fédération afin d’obtenir du gouvernement une prise en charge des frais de participation à cette compétition où je vais tout de même défendre les couleurs du Cameroun.
Vos rapports avec la fédération camerounaise de natation sont-ils meilleurs qu’avec le Ministère de la jeunesse et des sports ?
Je ne dis pas que mes rapports avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports ne sont pas bons. Ils n’existent pas encore pour le moment. Avec la Fecanat, c’est différent. J’ai toujours bénéficié du soutien moral et psychologique de ses dirigeants. Même si elle ne me donne pas directement de l’argent, c’est la Fecanat qui m’a permis de trouver le mécène qui finance aujourd’hui ma préparation. Je suis convaincu que la fédération a aujourd’hui à sa tête des hommes décidés à relancer la discipline au Cameroun et à l’étranger. C’est le cas du Président national M. Kenneth Chindo et du président de la ligue provinciale du Littoral Jean-Luc Nzoubou Tetang avec qui je suis en contact permanent. Je pense que autant le travail qu’ils abattent à l’intérieur avec les jeunes que celui qu’ensemble nous essayons de faire au niveau international, pourront sortir à la natation camerounaise du creux de la vague.
Comment appréciez-vous la compétition à laquelle vous venez de prendre part à Douala ?
Elle m’a permis de confirmer ce que je pensais déjà. La natation camerounaise a un énorme potentiel qui ne reste qu’à être exploité. J’ai nagé avec les nationaux qui ont une technique très moderne et des performances impressionnantes. Narcisse Baliaba, le champion en titre du Cameroun, m’a semblé avoir les aptitudes pour se mesurer aux champions européens et mondiaux. Ce qui lui fait à mon avis défaut actuellement, c’est un encadrement adéquat. La présence des jeunes, des enfants m’a également permis de découvrir que la fédération travaille une pépinière prometteuse et que dans dix ou vingt ans, le Cameroun aura des nageurs 10 à 20 fois plus performants que moi.
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Hits: 1 | Source:lemessager.net | |
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