ACTUALITE |
23.03.2004
Fécasavate : La paix joue les prolongations
Frédéric Boungou
Le tournoi d’ouverture de la saison de Yaoundé s’est disputé sur un désir de réconciliation.
On veut enterrer la hache de guerre à la Fécasavate. Cette volonté qui habite les responsables du bureau fédéral s’est encore manifestée lors du tournoi d’ouverture de la saison sportive 2004 qui s’est disputé à Yaoundé il y a deux semaines. Une décision du président de la fédération Emmanuel Essissima datée du 9 mars courant, soit un seul jour après la fin de la compétition, portait en effet nomination de Me Jean-charles Job au poste de président de la commission du Muy Thaï au sein de l’organe fédéral. L’information, commentée en long et en large a fait le tour des médias. « Sortie de crise », « Retour de la sérénité », « la paix des braves », voilà en substance les termes qu’on a pu en retenir. Sur le terrain pourtant, la réalité est différente et à mille lieues des dithyrambes entendues ci et là.
L’initiative d’apaisement, la énième selon certaines sources, n’a pas rencontré, comme d’ailleurs celles qui l’ont précédée, un écho favorable auprès de Jean-Charles Job présenté comme le chef de file des contestataires au bureau de la fédération.
« Je ne suis en rien concerné par cette décision qui ne m’engage pas, je n’ai jamais été consulté. D’ailleurs, je ne bosse pas avec Essissima » précise d’emblée l’intéressé au reporter du Messager. Un accueil plutôt froid qui laisse songeur le journaliste qui cherche à comprendre. « Essissima a juste voulu prendre les devants en me nommant. Car il appris que j’ai déposé une demande d’agrément pour une fédération. C’est face à la menace que constitue notre démarche qui induit de fait la suspension de la sienne, que Essissima a monté cette affaire », affirme-t-il.
Cette sortie musclée ne semble pourtant pas émouvoir les responsables de cette décision. Pas plus que ses sous-entendus. Qui laissent clairement entendre que l’acte du président de la Fécasavate ne serait qu’une manœuvre de diversion face à une rivalité désormais ouverte qui s’annonçait. Pour Essissima, il convient tout d’abord de resituer le cadre de cette nomination. « Il n’a jamais été question de réhabilitation de qui que ce soit . L’acte du 9 mars rentre tout simplement en droite ligne de notre programme de développement qui s’est appuyé sur notre désir toujours affiché de nous entourer de toutes les compétences nécessaires pour l’épanouissement total du créneau que nous avons choisi et qui nous l’a bien rendu », consent-il à confier comme à regret.
Sérénité, malgré tout
C’est que, avouera Essissima, le sujet lui fait de la peine. « Vous savez si vous apprenez à un handicapé à marcher, après il va chercher à vous faire courir ». Des propos sibyllins qui veulent résumer l’état d’esprit d’un homme qui tient avant tout à garder sa sérénité. Face à ce qu’il considère comme des basses manœuvres de l’ami d’hier qui a résolument choisi de prendre le chemin du bois d’où il refuse de sortir malgré les multiples appels de pied à lui adressés. Avec pour seul objectif désormais de torpiller tout ce qui peut concourir à un retour à la normalisation des rapports interpersonnels. Une logique destructrice qui a déjà fait échec à au moins trois tentatives de réconciliation parrainées par quelques figures emblématiques du sport national parmi lesquelles Ernest Epoulè, le président de la ligue provinciale de Boxe du Littoral.
Dans ce contexte, il est à craindre, à terme un schisme au sein de cette fédération dont nombre de personnes louent le dynamisme. Les principaux responsables de cette affaire peuvent-ils avoir la volonté de l’éviter ? Pour Essissima « Il n’y a pas de schisme possible. En refusant notre main tendue, Me Jean-charles Job vient de prouver une fois de plus à l’opinion et aux responsables du Minjes qui ont conseillé la décision du 9 mars, que ses véritables motivations sont loin d’être sportives. Ceux-ci comprendront que la seule volonté qui l’anime est simplement celle de nuire. Nous restons donc sereins car les masques ne manqueront pas de tomber tôt ou tard. » Affaire à suivre.
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Hits: 1 | Source:lemessager.net | |
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