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04.09.2007
Mondiaux d’athlétisme : l’Afrique en perte de vitesse
Les 11es championnats du monde d’athlétisme se sont achevés dimanche dernier à Osaka au Japon. Pendant une semaine, les dieux des pistes venus de près de 200 pays ont rivalisé d’adresse. De nombreux pays africains ont également pris part à ces Mondiaux. Et au Japon, les Africains ont eu une prestation mi-figue mi-raisin. Si au regard des Mondiaux précédents à Helsinki en 2005, le bilan comptable (20 médailles, dont huit titres contre 23 médailles dont six titres) du continent s’est amélioré, il traduit pourtant mal l’état de santé de l’athlétisme africain. En effet, en dehors des Ethiopiens, Kenenisa Bekele (10 000m), Tirunesh Dibaba (10 000m, dames) et Meseret Defar (5000m, dames) qui ont tenu leur rang à Osaka, les autres ténors habituels du continent se sont montrés bien discrets au Japon. Toutefois, il faut relever que dans les rangs africains, on a enregistré quelques absences de poids. Le Marocain Jaouad Gharib, double champion du monde du marathon (2003 et 2005) était blessé au dos. L’Algérien Djabir Saïd-Guerni (800 m) a quant à lui pris sa retraite sportive cette année. Docus Inzikuru, l’Ougandaise championne du monde 2005 du 3 000 m steeple et Françoise Mbango-Etone, la Camerounaise étaient absentes pour cause de maternité. Le Marocain Adil Kaouch, vice champion du monde 2005 sur 1500 m était aux prises avec une affaire de dopage.
Mais ces absences n’excusent pas tout. Le recul de l’Afrique est net. A l’exception de l’Ethiopie et du Kenya, les pays africains ont présenté une pâle figure au Japon. Pour le Kenya, les Mondiaux d’Osaka marquent un retour au premier plan. Alors qu’il avait gagné une seule médaille d’or en 2005, le Kenya a récolté cinq titres au Japon. Au classement final, il termine les Mondiaux à la deuxième place derrière les Etats-Unis avec un total de 16 médailles. Davantage, il a enregistré l’émergence d’une nouvelle vague de champions : Luke Kibet (marathon), Alfred Kirwa Yego (800m), Janeth Jepkosgei (800 m, dames). D’autres comme, Catherine Nderaba (marathon, dames) et Brimin Kipruto (3000 m steeple) ont confirmé le talent qu’on leur prêtait.
D’autres pays-phares de l’athlétisme continental n’ont pas connu le même bonheur au Japon. Ce qui est très révélateur. Ainsi, l’Afrique du nord a quelque peu sombré. Ni l’Algérie, ni le Maroc ne sont parvenus à se montrer dignes de leur réputation. L’époque de Hicham El Guerrouj, Nourredine Morceli ou d’Hassiba Boulmerka semble révolue. L’Afrique du Sud a également accusé le coup de l’absence de Hestrie Cloete ou de Jacques Freitag, champions du monde du saut en hauteur en 2003 notamment. Les espoirs placés en Louis Van Zyl (400 m haies), Godfrey Khotso Mokoena à la longueur et sur Mbulaeni Mulaudzi ont été déçus.
D’une façon générale, l’Afrique doit donc faire de gros efforts pour renouveler ses talents. Les Maria Mutola, Amy Mbacké Thiam, Françoise Mbango etc. semblent au bout du rouleau. En outre, les performances du continent africain continuent de souffrir des nombreux changements de nationalité de ses meilleurs espoirs. Cette tendance est difficile à enrayer car de nombreux pays du Moyen Orient notamment, améliorent sans cesse leurs offres pour enrôler les meilleurs espoirs africains. Mais les pays orientaux et asiatiques ne sont pas les seuls. Ainsi, Bernard Lagat, l’ancien Kenyan qui défend désormais les couleurs des Etats-Unis a été l’une des grandes stars des Mondiaux d’Osaka en remportant la médaille d’or sur 1 500 et 5 000 m. A un an des prochains Jeux olympiques de Beijing, le continent africain doit déjà se remettre en cause pour retrouver son influence sur l’athlétisme mondial.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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