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26.10.2010
La dernière saillie du rhétoricien du football
De lui, les amoureux du ballon rond garderont surtout l’image d’un passionné de football au vocabulaire si particulier. Adepte d’un football très rigoureux, à l’italienne, il a su intégrer, en peu de temps, dans le vocabulaire du football camerounais des termes comme : «système araignée», «attaque fourmis», «système crabe»… Pour déjouer ses adversaires et impressionner joueurs et journalistes, «Capello», en référence au technicien italien, utilisait un langage assez hermétique. Il aimait à rappeler à ses interlocuteurs qui semblaient ne pas comprendre grand chose de ses méthodes d’entraînements de confondre la tactique à la stratégie : «on adopte la tactique pour le court terme et la stratégie pour le long terme».
On ne lui connait pas un passé de footballeur. Autodidacte, il a embrassé le métier d’entraîneur en dirigeants de nombreux clubs de jeunes lors des championnats de vacances à Douala. A seulement 23 ans, il va délaisser les bureaux d’une compagnie d’assurance, pour signer son premier contrat comme coach adjoint, à Stade de Bandjoun, dans son village natal. Sa soif d’apprendre le pousse à faire de nombreux stages, organisés notamment par Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la Confédération africaine de Football (Caf). Avant la Can junior 2009, il a passé deux semaines de stage dans le club de Lyon en France.
Grâce à des résultats encourageants à ces débuts, il va très vite se faire remarquer, d’abord sur la scène nationale. Il va alors partager sa science dans de nombreux clubs, Aigle Royal du Moungo, As Bamendjou, Mount Cameroon (vainqueur de la Coupe du Cameroun en 2002), Panthères du Ndé, Tiko United... Ses performances vont vite franchir les frontières nationales. Il va déposer ses valises en 2003 en Guinée Equatoriale. Après trois titres de champions de la Guinée Equatoriale et deux Coupes nationales remportées, et surtout une place de demi finaliste de la Ligue des champions d’Afrique avec Renacimento, il migre au Gabon, à Télé star. Où il connaitra moins de succès. De retour au pays, il conduit Tiko united en division d’élite en 2007.
Nommé à la tête des Lionceaux du Cameroun, chose assez rare pour un entraîneur camerounais, non issu de l’Institut national des sports (Injs), il est finaliste de la Can junior au Rwanda en 2009, avant de faire piètre prestation à la Coupe du monde junior. Grand aboyeur sur son banc, on ne l’entendra plus dire : «on attaque en V et on barre en W». A 38 ans, Alain Robinson Wabo, de son vrai nom, a perdu son dernier match, pris dans le piège d’un «système» insondable dont on ne saura jamais s’il relevait de la tactique ou de la stratégie.
Emile Zola Ndé Tchoussi
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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