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23.10.2010
Jean Armel Kana Biyik : Ecartelé entre la France et le Cameroun
Le prometteur espoir français, défenseur à Rennes, peut encore choisir de jouer pour le Cameroun.
Convoqué par Eric Mombaerts, le sélectionneur de l’équipe Espoirs de France, pour disputer les matches du 8 et 12 octobre derniers contre la Turquie et le Danemark, Jean Armel Kana Biyik a décliné l’offre. Le jeune Franco-Camerounais de 21 ans, titulaire depuis cinq journées de Ligue 1 en charnière centrale à Rennes, avec des prestations de haut vol, s’est dit donné un temps de réflexion pour faire un choix définitif sur sa nationalité sportive. En effet, selon les derniers statuts de la Fifa, au sujet des binationaux, les joueurs à la double nationalité établie peuvent changer de maillot national, tant qu’ils n’ont pas encore joué avec une équipe A.
Quand on a un père, André Kana Biyik, international camerounais pendant neuf ans, entre 1985 et 1994, un oncle, François Omam Biyik, attaquant emblématique des Lions indomptables, entre 1985 et 1998, devenu depuis peu , entraîneur adjoint de la sélection camerounaise, il n’est pas évident d’échapper à son destin. C’est le profil de Jean Armel Kana Biyik, né le 3 juillet 1989 à Metz, pendant que son géniteur entamait une carrière professionnelle, chez les grenats. Mais s’est au Havre où son père a déposé ses valises en 1990 que le rejeton a intégré le centre de formation en 1999, alors âgé de 10 ans. Son talent naissant lui permet de gravir toutes les catégories jusqu’à l’équipe première. Titulaire avec la réserve en 2008, il dispute quatre matches de Ligue 2 et contribue à la remontée du club doyen de France.
Lors de la saison 2008/2009, il dispute dix matches. Dont huit comme titulaire en Ligue 1. Mais il n’empêche pas la rétrogradation de son club. Fin août 2008, Armel Kana signe un premier contrat professionnel de trois ans avec son club formateur. Associé en défense centrale à Nicolas Gillet en Ligue 2, ses performances lui valent une convocation chez les Espoirs français. Le 27 mars 2009, pour son baptême du feu face à l’Estonie, il inscrit le troisième buts des Bleuets, 0-3. Il disputera ensuite le Tournoi de Toulon et plusieurs rencontres des éliminatoires de l’Euro Espoirs 2011. Superviser par Paul Le Guen, à la veille du Mondial sud africain, il fut jugé «encore tendre» par le technicien français. Interrogé récemment à Douala lors d’une conférence de presse, sur l’avenir international de son neveu, François Omam Biyik a dit qu’il entrerait en contact avec Jean Armel et son père, afin de convaincre le fils de rejoindre la tanière des Lions.
Dans une formation des Lions indomptables en plein reconstruction, un nouveau talent ne saurait être de trop. Surtout que Jean Armel Kana Biyik, athlétique et puissant à souhait, capable de jouer latéral droit et défenseur central, avec un égal rendement, connait une marge de progression remarquable. Le titre symbolique de leader de la Ligue 1 avec en prime la meilleure défense, après neuf journées, couronne pour l’instant l’état d’esprit des Rennais, qu’il est difficile de dissocier du recrutement à l’intersaison de Jean Armel Kana Biyik. Il revient aux autorités sportives camerounaises de se dépêcher pour entamer la procédure de sa (re)naturalisation, avant qu’il ne soit convoqué en équipe fanion de France.
Emile Zola Ndé Tchoussi
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