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22.06.2010
Jean Paul Akono : Tout est à refaire
L’ancien entraîneur des Lions indomptables du Cameroun tire les leçons de l’élimination du Cameroun de la Coupe du monde.
Le Cameroun échoue dès le premier tour à la 19ème Coupe du monde. Qu’est ce qui n’a pas marché ?
Je crois qu’il faut déjà dire qu’avant cette coupe du monde, il y avait trop de problèmes au sein de cette équipe nationale. Comme vous avez certainement pu le comprendre, les joueurs ne se parlaient pas, ils se regardaient en chiens de faïence, il y avait des clans et personne n’a pu mettre fin à tous ces problèmes. Je crois que l’entraîneur qui est en charge de la discipline, de l’harmonie et de la cohésion de l’équipe est resté comme impuissant face à cette situation. Maintenant, concernant les joueurs, je ne pense pas que ce soit les meilleurs qui ont été appelés. Là aussi, il y a eu beaucoup de problèmes et de favoritisme pour des buts qui ne sont autres que mercantiles. Les Lions n’ont vraiment pas représenté le Cameroun et combler les attentes escomptées.
Beaucoup d’observateurs ont pourtant placé les Lions parmi les meilleures chances africaines dans cette compétition. L’équipe était-elle véritablement prête ?
Oui, par rapport au potentiel que nous avons et aux joueurs de qualité qui ont été appelés. Les Camerounais avaient le droit de croire en leur équipe et même un peu partout à travers l’Afrique et les observateurs avertis ont placé beaucoup d’espoirs dans les Lions Indomptables par rapport à ses performances antérieures. L’entraîneur a laissé ceux là même qui pouvaient jouer la Coupe du monde. Il n’était donc pas possible d’aboutir à un bon résultat, d’où la déception des Camerounais aujourd’hui.
Que proposez-vous pour la relance du football camerounais après un double échec à la Can en Angola et à la Coupe du monde en Afrique du Sud ?
Il faut tout refaire ; Il y a eu un forum qui s’est tout récemment sur toutes les questions concernant le sport au Cameroun sous l’égide du ministère des Sports et de l’Education Physique. Une initiative louable où de très bonnes résolutions ont été prises. Maintenant, il faut les mettre en chantier et que nous recommencions sur des bases solides qui justifient les grandes nations de football et ceci éviterait des improvisations et des balbutiements. Sur un autre plan, il faut que les autorités en charge du football fassent confiance aux entraîneurs camerounais.
Je ne vois donc pas avec ce gâchis pourquoi on a payé autant de millions à un entraîneur étranger qui a étalé son incompétence, son incapacité à maîtriser un groupe. Ne valait-il pas la peine de confier cette tâche à des camerounais qui maîtrisent bien leurs compatriotes. Il faut qu’on sache qu’aucun pays au monde n’a jamais gagné la Coupe du monde avec des entraîneurs étrangers. Nulle part ! Il faut que les responsables soient humbles en essayant de payer aux Camerounais ce qu’ils donnent aux étrangers. Je crois que cet argent là restera au pays, et sera investi dans ce pays. Voilà donc tout l’argent qui a été donné à Paul Le Guen. Il va rester chez lui avec cela. Pourquoi faire ce tort aux entraîneurs camerounais qu’on taxe de tous les maux.
Quelles sont les chances des pays africains encore présents à cette 19ème Coupe du monde?
La seule chance revient aux Blacks Stars du Ghana qui ont réalisé jusqu’ici un bon parcours. Le 3ème match face à l’Allemagne ne sera pas de tout repos, car les deux équipes chercheront à faire un résultat probant. Les Eléphants de Côte d’Ivoire possèdent également des chances de qualification pour le second tour grâce à leur potentiel humain exceptionnel. L’Algérie reste encore dans la course et devra bien négocier l’explication qui l’opposera aux Etats-Unis d’Amérique. Quant au Nigeria et l’Afrique du Sud, ils devront se surpasser même si leurs chances restent minimes.
Propos recueillis par Alexandre M. Mezing (stagiaire).
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