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10.06.2010
Afrique du Sud 2010 : la Coupe du Monde c’est demain !
Écrit par Irene Gaouda à Johannesburg
Johannesburg à l’image des Lions indomptables
Les propriétaires de commerces n’hésitent pas à afficher les posters des joueurs camerounais pour attirer la clientèle.
Le label Lions indomptables du Cameroun se porte bien en Afrique du Sud. En cette veille de la compétition qui démarre le 11 juin prochain, de nombreux détenteurs de lieux de commerce font usage des posters des joueurs camerounais pour aguicher la clientèle. C’est le cas par exemple de ce détenteur de l’espace commercial We Cash Cheque. A l’entrée de son magasin, une image imposante de Samuel Eto o Fils, habillé par Puma. Un peu plus loin, à l’arrière de ce magasin, c est une affiche de Samuel Eto’o, entouré d’enfants, tapant dans un ballon au stade annexe de Mfandena à Yaoundé qui arrache un sourire aux passants.
A la question de savoir ce qui fait courir les tenanciers locaux de commerce vers les Lions indomptables du Cameroun, Xosa Michael, un responsable de We Cash Cheque, répond : « Nous suivons généralement le choix des firmes vestimentaires. Vous constaterez par exemple que c’est Puma qui habille la plupart des équipes africaines. Alors, quand nous achetons des tenues comme celles que nous avons actuellement, il est difficile de ne pas céder à leur volonté. En plus, quand les gens voient des affiches des joueurs célèbres, ils sont systématiquement attirés », dit-il.
Même si certains voient cela d’un mauvais œil, de nombreux commerçants continuent de faire usage de l’image des Lions pour faire recette. Dans la plupart des aéroports internationaux de l’Afrique du Sud, les espaces commerciaux utilisent leurs posters notamment celui d’Alexandre Song, ambassadeur de la compagnie de téléphonie mobile Mtn.
Par ailleurs, cette technique commerciale courante à Johannesburg et dans d autres villes sud-africaines trouve un écho favorable au près des fans des Lions et de nombreux amateurs de football, qui préfèrent s’habiller a l image de leurs idoles.
Grande mobilisation dans les rues
A 24 heures du coup d’envoie de la compétition, les cœurs des Sud-Africains battent a l’unisson.
Cela faisait quatre ans qu’ils attendaient ça. Quatre années au cours desquelles des Sud-Africains de tous les horizons (Blancs, Noirs, Indiens, Arabes, Metisses) ont travaillé d’arrache-pied pour la tenue de la Coupe du Monde sur leur sol. Demain, 11 juin 2010, à 16 heures au Soccer City Stadium de Johannesburg, leur attente sera plus qu’un souvenir. A 24 heures du début de la compétition qui court jusqu’au 11 juillet prochain, la fièvre du mondial a atteint son paroxysme dans tous les ménages et espaces publics de la nation arc-en-ciel. Ntuyu Zendaya est un Sud-Africain de 69 ans. Mardi 08 juin 2010, il a rejoint des jeunes de Lavinia Avenue, un Vuvuzela (instrument de musique) à la main. Péniblement, le vieil homme souffle pour, dit-il, chauffer les esprits qui dorment encore. Avec lui, des vendeurs de drapeaux et autres gadgets sportives. Ensemble, ils parcourent les rues de la ville. Demain, 11 juin 2010, le vieil homme ne fera pas le déplacement pour le Soccer city stadium de Johannesburg, pour des besoins de sécurité. Mais, « pas question de rater la compétition. J’ai organisé une fête au quartier avec un écran géant. Tous ceux qui veulent nous rejoindre seront les bienvenus », dit-il.
Ce mercredi 09 juin 2010, depuis le lever du jour dans la cité balnéaire sud-africaine appelée Port Elisabeth, des véhicules de couleur blanche appartenant à la police, sillonnent les rues de la ville. Un responsable de la police approché par Le Jour précise qu’il s’agit pour les autorités, de s’assurer qu’il n y a pas d’intrus dans les espaces importants tels que les hôtels, les stades ou les aéroports. Des hélicoptères survolent sans cesse le ciel et de nombreux visiteurs continuent d’affluer dans les agences de voyage. Dans les ménages, l’heure est à la grande mobilisation. Roland Nnane, un ressortissant camerounais vivant à Nelson Mandela Bay, à 760 Km de Johannesburg et qui n’a pas fait le déplacement pour Johannesburg, explique que c’est autour d’une bonne bière en présence d’amis Camerounais et Nigérians qu’il regardera la Coupe du Monde.
Lions indomptables : Le Free State Staduim de Bloemfontein vous attend !
La ville qui abrite le match entre le Cameroun et le Japon prête pour la fête le 14 juin prochain.
Le 14 juin prochain, le Free State Stadium de Bloemfontein accueillera la rencontre entre les Lions indomptables du Cameroun et le Japon. D’ores et déjà, les autorités sud-africaines, en général, et de la ville, en particulier, sont à pied d’œuvre pour une réussite totale de cet événement. Mzwandile Maforvane, le coordonnateur du comite local d’organisation de la Coupe du Monde de football à Bloemfontein, explique : « Nous avons intensifié les préparatifs ces derniers jours, afin de réserver un accueil des plus chaleureux à nos hôtes. Nous sommes d’autant plus fiers que la Fifa a choisi notre ville pour abriter six importants matchs de ce tournoi. Personne ne sera déçu ».
Les 32 drapeaux des pays devant prendre part à la Coupe du Monde flottent dans les rues de la ville et sur les toits des édifices les plus importants. Dans les lieux de commerce, dans les domiciles ou les stations d’essence, des drapeaux sont accrochés çà et là, et chacun y va de sa sensibilité. Très attendus ici, les Lions indomptables du Cameroun. « Samuel Eto o, c est mon préféré. C’est le meilleur en Afrique, j’ai l’habitude de le voir au Barca et à l’Inter. La Fifa me donne la chance de le voir en chair. Pour rien au monde, je ne pouvais rater ca. Avec mes frères, nous avons acheté quatre billets. Bref, quand ça coûtait encore R 200 (environ 25 000 Fcfa) », affirme, excité, Ntolo Nkwazalamba, un résident de Bloemfontein. Terence Nji, un Camerounais arrivé la semaine dernière en Afrique du Sud, a, quant à lui, organisé une équipe locale pour soutenir les Lions indomptables du Cameroun. « Aux heures creuses, nous répétons des petits chants qu’on va exécuter pour booster le moral des Lions. Il y a également une équipe adverse qui compte apporter son soutien aux Japonais, mais, nous serons les plus forts », laisse-t-il entendre.
Selon le comité local d’organisation, toutes les mesures ont été prises pour assurer la sécurité des visiteurs et leurs biens.
Lundi dernier par exemple, à quelques encablures de l’entrée principale du Free State Staduim, des policiers sud-africains patrouillaient. D’autres régulaient la circulation des grands camions qui transportent à l’intérieur du stade, du matériel pour la compétition, alors que d’autres surveillaient les mouvements des usagers. A l’intérieur et tout le long des allées autour du stade, le gazon a été mis à ras. Des pistes d’athlétisme ont également eu droit à une cure de jouvence. Bloemfontein est à 420 km de Johannesburg.
Irene Gaouda
à Bloemfontein
Bon à savoir
Bloemfontein est situé à 420 km de Johannesburg. Pour rallier cette ville sud-africaine, trois possibilités de voyage s’offrent au visiteur. Le voyage par route dure 4 heures et vaut 200 rands en journée et 220 rands la nuit. Par avion, il dure 1 h. De Durban a Bloemfontein, c est plus de 670 km à parcourir par route, et une heure de vol. Le Free State Stadium de Bloemfontein est situé à 15 km de l’aéroport de Bloemfontein. Les visiteurs qui voyagent par bus n’auront pas de difficulté à rallier le stade qui se trouve a 0.5 km du stade. Le comité local d’organisation de la Fifa recommande à tous les visiteurs de se mettre au chaud a cause du froid qui prévaut en ce moment.
Johannesburg : Affluence dans les aéroports
Ernest Nji, un jeune commerçant camerounais, a débarqué à l’aéroport international de Johannesburg le 06 juin dernier. Venu du Cameroun à bord d’un vol de la compagnie aérienne sud africaine, South Africain Airways, qui assure la plupart des vols en provenance des pays de l’Afrique centrale, Ernest Nji a passé un peu plus de sept heures dans l’avion, qui a marqué une escale a Libreville au Gabon, avant de rallier Johannesburg. Comme la plupart des visiteurs a passé des postes de contrôle de police et de douane avant de se faire aider par des jeunes volontaires de la Fifa, qui lui ont donné la conduite à tenir pour arriver à bon port a Durban où sont installés les Lions indomptables du Cameroun. Et où il compte faire de bonnes affaires.
Depuis plusieurs jours, l’aéroport international de Johannesburg grouille de monde. On y retrouve des voyageurs venus d’horizons à la Coupe du Monde de football et soutenir les équipes nationales de leurs pays. D’autres viennent faire du tourisme, alors que d’autres encore vont proposer leurs services aux acteurs de la Coupe du Monde. Certains d’entre eux préfèrent passer une ou deux nuits dans cette ville, avant de rallier leur destination finale. D’autres, par contre, ont emprunté des vols directs pour Cape Town, Bloemfontein, Pretoria et Port Elisabeth entre autres. On y retrouve aussi des journalistes, des touristes et des personnalités diverses. Dans certaines agences de voyage, à l’instar de la South African Roadlink, les tarifs ont grimpé, du fait du nombre important des voyageurs. On est ainsi passé à R 220 par voyageur, au lieu des 200 initialement prévus.
On n’a pas besoin de vos Cfa !
De nombreux Camerounais sont désemparés à cause du refus des points de change de convertir cette monnaie utilisée en Afrique centrale.
Flaubert Ewandja est désespéré. Depuis bientôt une semaine, ce jeune étudiant de l’Ecole normale de Bamdili dans le Nord-Ouest Cameroun parcourt les rues de Johannesburg en Afrique du Sud. Dans ses valises trainent une somme de 300 000 Fcfa que le jeune étudiant voudrait changer en rands, la monnaie sud-africaine. « Je suis allé un peu partout, je n’ai pas trouvé de solution à mon problème », explique le jeune homme. Tous les jours a l’aéroport international de Johannesburg, on rencontre des personnes venues de l’Afrique centrale qui détiennent le Franc Cfa, mais se retrouvent dans l’impossibilité d’utiliser cette monnaie. Ce n’est pas à dessein que nous voyageons avec notre monnaie. Nous pensons simplement que comme c’est l’Afrique, on peut changer facilement notre monnaie la bas, raconte Abang Ewang, un travailleur volontaire de la Fifa.
Approche par Le Jour, les responsables du Bureau de change de l’aéroport international de Johannesburg, déclarent sans précision que le Fcfa ne fait pas partie de leur priorité. A quelques encablures de ce point de change se trouve l’American Express. Ici, la priorité reste au dollar, à l’Euro et autres monnaies sud-américaines. Les employés de ce service n’acceptent pas le Fcfa. « Try with the African Bank, please, we don’t need that your currency here », laisse entendre une employée de l’American Express. A African Bank justement, “We don’t want your Cfas, we cant just help, try else where”, exlique un employé de la banque.
Désemparés, la plupart de détenteurs de Cfa se dirigent souvent vers les banques, mais ne trouvent pas solution à leur problème. Pour la plupart des utilisateurs du Cfa, la raison pour laquelle les bureaux de change refusent le Cfa serait par exemple, sa faible valeur.
Pour trouver une solution à cette situation désobligeante, des jeunes camerounais se sont organisés en circuit de change. Situés non loin de l’aéroport de Johannesburg, ils sont généralement contactés par des personnes bien identifiées qui leur apporte de l’argent de tous les coins du pays. Quand un Camerounais voyage, il peut alors emporter cet argent avec lui au pays. Les échanges se font de manière informelle à un taux raisonnable. 10 000 Fcfa par exemple vous seront échanges en 120 rands.
Cependant, la plupart de ressortissants de l’Afrique centrale conseillent toujours à leurs compatriotes de changer leur argent avant l’embarquement, soit en rands ou dans une moindre mesure en euros ou en dollars pour éviter tout désagrément.
Conseils aux supporters des Lions
Réactions
Mapoula Ramohlale, Sud-africaine à Johannesburg : « Personne ne peut se perdre à l’aéroport »
Je travaille à l’aéroport international de Johannesburg en tant que volontaire de la Fifa. Au jour le jour, nous accueillons des milliers de visiteurs. C’est très passionnant, parce que nous avons la possibilité de voir des vedettes du football en direct. En chair et en os. Déjà, avant le début du tournoi, j’étais excité à l’idée de savoir que j’allais avoir en face de moi des joueurs internationaux. Ces derniers jours, le travail a été très intense. Il y a vraiment des passagers qui arrivent étant désorientes. Nous devons sans cesse être à leur écoute et leur montrer le bon chemin. Personne ne peut se perdre ici à l’aéroport quand nous sommes là.
Issac Mohane, Sud-africain à Bloemfontein : « C’est une chance pour moi »
Nous sommes très contents d’accueillir la Coupe du Monde. Ce qui est encore plus intéressant, c’est le match des Lions du Cameroun que Bloemfontein accueille le 14 juin prochain. Nous sommes très motivés. On va les recevoir comme des héros. Avec toutes ces stars telles que Eto’o, Rigo, personne ne veut rater çà ici. C’est une chance pour moi que cette Coupe du Monde m’ait trouvé encore solide. Apres cette édition, nous ne savons pas quand est ce que la coupe reviendra en Afrique. Peut-être serai-je mort…
Jacqueline Boykung, coréenne à Cape Town : « Bonne chance a la Corée »
Je suis étudiante. J’ai appris que la coupe du monde se tenait en Afrique. J’ai saisi l’opportunité pour venir. J’étais à Port Elisabeth et, ensemble avec d’autres jeunes venus du Brésil, d’Argentine et du Canada, nous avons formé un fan’s club. Chaque fois que l’un des ces pays sera sur le stade, on va charger les batteries à fond pour booster nos joueurs. Je ne connais pas assez les joueurs de mon pays, mais je leur souhaite beaucoup de courage, car ils vont rencontrer le géant Brésil.
Roland Nnane, Camerounais à Port Elizabeth : « En Afrique, nous sommes incontournables »
C’est un grand moment de football que nous apprêtons à vivre. Ce d’autant plus que le Cameroun est qualifié pour cette compétition. C’est la première fois que l’Afrique abrite une Coupe du Monde de football après des décennies de participation. Il était important pour le Cameroun d’être là. Sur le continent, nous sommes incontournables. Et c’est le moment une fois de plus de prouver aux autres de quoi nous sommes capable.
Terence Nji, Camerounais a Bloemfontein : « Les Lions ne vont pas nous décevoir »
Je suis arrivé ici depuis quelques jours mais, je me rends compte que les Sud-africains connaissent mieux les joueurs camerounais que les leurs. Peut-être à cause de la performance des Lions dans les clubs européens. Ca me fait chaud au cœur chaque fois que j arrive dans un magasin, le commerçant va voler deux ou trois minutes de son temps pour me dire comment les Bafana Bafana vont battre les Lions, ou pour me dire comment il est fan des joueurs camerounais. C’est trop beau tout ce qu’on entend ici. Je commence à peine à rencontrer des Camerounais, mais je sais que les Lions ne vont pas nous décevoir.
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