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11.10.2005
La fin d’une époque ?
A Lomé, à Abidjan, à Accra et sûrement aussi à Luanda, la fête se poursuit encore. Les lampions qui ont été allumés pour éclairer la route triomphale empruntée par les nouveaux maîtres africains du football ne se sont pas éteints jusqu’à présent. Qui ne comprendrait pas ces immenses vagues d’allégresse, quand on se souvient combien étaient minces, au départ de ces compétitions couplées CAN/Coupe du monde, les chances de ceux auxquels la victoire a finalement tendu la main ? Décidément, on ne le dira jamais assez, le sport est un dieu imprévisible : il dispense ses bienfaits (ses victoires) de manière tellement désordonnée qu’on ne sait à l’avance, ni quoi faire, ni le carrefour où se tenir, pour être sûr d’en bénéficier à tous les coups.
Toutefois, cette noble incertitude du sport dont on a tant parlé ne biffe pas, pour autant, d’un seul trait, les mérites des vainqueurs. Togolais, Ghanéens, Angolais et Ivoiriens ont remporté la palme d’or parce qu’ils ont mieux négocié un parcours qui n’était pas forcément à leur avantage, du moins par rapport aux pronostics. Ils ont bien raison de savourer ainsi leur joie ; car, une victoire qui couronne une compétition de dix étapes rapporte forcément la preuve d’une bonne organisation, d’une belle endurance physique et d’un talent réel. Togolais, Ivoiriens, Ghanéens, Angolais et Tunisiens sont, assurément, de très bonnes équipes africaines de l’heure. Ils viennent de le prouver de bien belle manière.
Devons-nous pour autant considérer la qualification des " bleus " africains — Tunisiens exceptés — comme un passage de témoin ? En d’autres termes, une nouvelle hiérarchie dans l’univers du football africain est-elle en train de s’installer ? A ces questions on pourrait bien répondre : " Pourquoi pas ? " Des changements profonds, qui se transforment parfois en véritables révolutions, connaissent souvent des débuts bien plus timides qu’une victoire acquise sur un terrain de football. Il n’est donc pas impossible que nous soyons, en ce moment, en train d’assister à la naissance d’une ère nouvelle, où d’autres acteurs que personne n’attendait prendraient le commandement.
Mais, cela dit, il est quand même difficile d’imaginer que les perdants d’aujourd’hui puissent accepter ce " coup d’Etat " sans jeter dans la bataille leurs armées toujours intactes. Le Nigeria, le Maroc, le Sénégal, l’Afrique du Sud, l’Egypte, la RDC, le Mali et le Cameroun ont, en matière de football, tellement de ressources, d’expérience et de talent qu’on ne voit pas comment ils ne vont pas donner la chasse aux " échappés " du Mondial allemand. Et ceux qui connaissent bien le cyclisme vous le diront : le peloton finit presque toujours par rattraper les échappés quand ces derniers sont exténués à l’extrême !
De toute façon, il est encore trop tôt pour parler de la manière dont la poursuite va s’organiser. Sûrement, au Caire, pendant la CAN, les " footeux " pourront déjà voir la manière dont certains perdants célèbres ont digéré leur non-qualification. Aux qualifiés pour le Mondial allemand de tenir la dragée haute à tout le monde et de dire, avec d’autres victoires remportées, si oui ou non une époque est effectivement finie.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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