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14.10.2002
Les Bleus retrouvent leurs valeurs cardinales
"Match fondateur", "naissance d`un groupe", les superlatifs n`ont pas manqué après la démonstration des Bleus face à la Slovénie pulvérisée 5-0 samedi soir au Stade de France en éliminatoires de l`Euro 2004.
Il y a belle lurette que les ex-champions du monde n`avaient plus produit une telle prestation en dehors des matches amicaux, et ce résultat qui a porté les Tricolores en tête du groupe 1 des qualifications pour l`épreuve portugaise dans deux ans ne peut qu`encourager le nouveau sélectionneur Jacques Santini, qui découvrait pour la première fois le Stade de France, le lieu du sacre en 1998.
Muette au niveau offensif lors de la Coupe du monde asiatique, l`équipe de France a fait parler la poudre, et il est à noter qu`à l`exception de Patrick Vieira, auteur du premier but détonateur, toutes les réalisations ont été le fait d`attaquants. En outre, pour la première fois depuis trois rencontres, les Bleus n`ont pas encaissé de but.
Les satisfactions sont donc nombreuses avec encore la bonne tenue de la charnière centrale inédite en équipe nationale et composée du duo de Chelsea Williams Gallas et Marcel Desailly, comblé pour sa 100e sélection, et la première réalisation de Sidney Govou, qui a conclu la marque d`un magistral coup de tête.
"Il y a eu de l`envie, de l`intensité et du plaisir", a souligné Patrick Vieira. Si l`on ajoute que "l`envergure athlétique" a fait la différence, comme l`a souligné Jacques Santini, ce sont les valeurs cardinales de la grande équipe menée il y a quatre ans par Didier Deschamps que les "nouveaux Bleus" ont retrouvé.
L`amalgame entre anciens et modernes est en train de prendre. Il a sans doute apporté le petit plus qui manquait le mois dernier lors de la laborieuse victoire obtenue 2-1 à Chypre pour l`entame des éliminatoires. Samedi soir, Fabien Barthez a déserté son but et effectué une course de 70 mètres pour venir sauter dans les bras de Sidney Govou, auteur à la 86e minute de son premier but pour sa deuxième sélection. Tout un symbole.
"L`aspect psychologique est important", note Santini. "Entre anciens et nouveaux, il faut apprendre à se découvrir". La mayonnaise monte.
Premiers du groupe 1 avec six points contre trois à Israël et à la Slovénie, les Bleus devraient encore gagner en sérénité avec leur match à Malte mercredi. En cas de victoire, ils passeront l`hiver au chaud.
Malte a concédé samedi soir face à Israël sa première défaite à domicile depuis plus d`un an (0-2), et les insulaires méditerranéens dirigés par l`Allemand Sigfried Held ne semblent pas posséder un football suffisamment technique pour poser des problèmes à une équipe de France retrouvée.
Au stade national Ta`Quali de La Valette, Santini pourrait continuer ses essais, en donnant notamment sa chance à Philippe Mexès en charnière centrale. Il pourrait aussi tenter d`incorporer le nouveau venu Daniel Moreira, qui ne figurait pas sur la feuille de match samedi soir, à l`instar du défenseur lyonnais Jeremy Bréchet.
"L`équipe de France a retrouvé le jeu offensif qui est sa force", a souligné le capitaine Desailly, dont la défense n`a pas été une seule fois mise véritablement en danger par les Slovènes, asphyxiés dès le coup d`envoi par l`énergie et la pugnacité déployées par les Bleus. Un doublé de Steve Marlet et le 14e but de Sylvain Wiltord ont participé au feu d`artifice.
A la baguette, Zinédine Zidane a été impérial. Un "Zizou" des grands jours, qui aurait sans doute changé le cours des événements en Asie, si sa forme physique avait été au rendez-vous. Avec Claude Makelele à l`abattage devant la défense et Vieira en récupérateur-buteur, le match a quasiment été parfait.
"Les Français étaient trop forts pour nous ce soir", a déclaré le sélectionneur Bojan Prasnikar, qui n`a pu surprendre le tacticien Santini, comme il l`avait fait avec Maribor, venu éliminer Lyon en tour préliminaire de la Ligue des champions il y a trois ans, quand les deux hommes dirigeaient encore leurs clubs respectifs.
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