ACTUALITE |
01.09.2005
Histoires croisées : Deux pays, deux destins, une même ambition
Les rois de la forêt, dans un pays stable en apparence, rencontrent ceux que la culture asiatique considère comme les pilliers du monde et dont la nation est déchirée par la guerre depuis trois ans. Objectif : se qualifier pour la coupe du monde allemande en 2006.
Le Cameroun et la Côte d’Ivoire ont une histoire parallèle, avec parfois des champs où l’on a l’impression que les deux pays marchent ensemble sans jamais se toucher. Leurs trajectoires en témoignent. En politique, notamment, alors que le Cameroun devient indépendant suite à la défaite du mouvement nationaliste, le bâteau ivoirien lui est piloté par celui qui prit les devant pour fonder le premier syndicat national des planteurs ivoiriens exigeant que les prix de vente du cacao ne soient pas fixés au rabais, le “ capitaine ” Félix Houphouët-Boigny.
Premier président de la République ivoirienne, artisan du miracle ivoirien, le vieux sage entre dans la politique par la dissidence à l’ordre colonial. Après avoir lancé le Syndicat agricole africain en 1944 et le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire, il participe à la création du Rassemblement démocratique africain en 1946 aux côtés des Um Nyobè, avant de prendre son chemin propre et de se couler dans le moule de l’Union Française. Il présidera aux destinées de la Côte d’Ivoire jusqu’au 7 décembre 1993, jour de sa mort, sans avoir préparé sa succession.
Stabilité contre instabilité
Une dizaine d’années auparavant, son homologue Camerounais, Ahmadou Ahidjo, avait quitté le pouvoir dans des circonstances troubles, avant d’essayer en vain de faire un come-back. Il mourra au Sénégal où son corps repose toujours aujourd’hui. Il a au moins le mérite d’avoir fait du Cameroun en son temps, un pays respecté et une terre d’accueil en particulier pour les Ivoiriens. Un peu comme le vieux sage l’avait fait pour les artistes et sportifs Camerounais.
Mais c’est paradoxalement Paul Biya qui ressemble le plus à Houphouët Boigny. Ils sont tous les deux catholiques, issus de familles plutôt aisées, fins stratèges et capables de s’adapter aux circonstances historiques même dans les conditions les plus difficiles. Et s’il a fini par faire du Cameroun le pays qui symbolise le mieux la stabilité et la paix dans tout le continent africain, rien n’indique que cette impression dépasse le mirage. Par ailleurs, si Ahmadou Ahidjo a bien initié le projet de la construction du palais d’Etoudi, c’est finalement Paul Biya qui en sera le premier locataire. Pendant que la deuxième plus grande basilique au monde après celle de St-Pierre de Rome, du côté de Yamoussoukrou C’est pourquoi on peut penser qu’i y aura vraiment match dimanche 4 septembre au Felecia d’Abidjan.
Deux monstres de la forêt
“ Dans la jungle, terrible jungle, le Lion est mort ce soir... ”, dit la chanson. Mais un roi, fut-il de la forêt, peut-il être tué si facilement par un éléphant dont la légende s’accorde à dire que ça trompe énormément ? Il était une fois, deux animaux, deux pays qui sont aussi des géants de football en Afrique, malgré des palmarès différents. Qui ne se souvient des Laurent Pokou, Abdoulaye Traoré, Youssouf Fofana ou encore de Gadji celi, tout aussi bien réconverti en start du “ Coupé décalé ” du côté d’Abidjan ? Chez les Camerounais, les noms de Tokoto Jean-Pierre, Yebga Maya, Michel Kaham et autres Théophile Abéga, Thomas Nkono ou Roger Milla sont davantage liés à des bons souvenirs qu’à des échecs footballistiques.
Les jeunes générations que sont les Didier Drogba, Bonaventure Kallou d’un côté, Samuel Eto’o, Song Bahanag et Modeste Mbami ont de qui tenir. Il leur faut aux uns et autres savoir se montrer les dignes héritiers de leurs illustres prédécesseurs pour que, au-delà du match de dimanche 4 septembre, leurs noms marquent à jamais l’histoire du football africain et pourquoi pas mondial. Après tout, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, les éléphants comme les Lions Indomptables, ne visent qu’un seul et même objectif : la qualification à la coupe du monde 2006 en Allemagne.
Par J.C. E.
|
|
Hits: 1 | Source:lemessager.net | |
|
|
|
|
| |