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01.12.2003
Le marcheur a tenu son pari en couvrant les 250km qui séparent Douala de Yaoundé.
C’est une foule en liesse qui a porté en triomphe Luc Charles Ntcham, alias Carlos samedi dernier au boulevard du 20 mai. De l’inédit. Parti de Douala neuf jours plus tôt, ce quinquagénaire a réussi le pari fou de rallier à pied la capitale politique. " Carlos est l’homme de l’année ", lance quelqu’un dans la foule. " Non, ce vieux est un surhomme, un extra-terrestre ", rétorque son voisin. C’est dire l’admiration des uns et des autres samedi à l’endroit de cet homme de cinquante cinq ans qui un beau matin, s’est donné le fou pari de couvrir à pied la distance qui sépare les deux plus grandes métropoles du Cameroun, afin de sensibiliser les uns et les autres sur les fléaux que sont : le sida, les MST, les catastrophes naturelles et les accidents de la route. Une admiration qui frisait quelque peu l’hystérie tant les forces de l’ordre étaient visiblement débordées face aux assauts du public et d’une forêt des hommes de médias qui tenaient absolument à arracher une première déclaration au vieux à la barbe blanche.
Mais l’exploit de Carlos est tout, sauf une sinécure. En effet, le marcheur a enduré des pires souffrances qui vont des ampoules dans les deux pieds à un mal à la cheville droite. Sans oublier la dure étape qui sépare Matomb à Mbankomo, longue de 44km où Carlos a éprouvé beaucoup de difficultés. En définitive, un véritable chemin de croix. On comprend donc la joie du marcheur vendredi dernier autour de 11 h 30 lorsqu’il a atteint cette dernière localité située à 22km de la ligne d’arrivée. Et on comprend mieux encore pourquoi le portable de l’athlète n’a cessé de sonner entre 14 h et 15 h. Sa famille, ses amis et certaines autorités voulant se rassurer si le marcheur solitaire a réussi à atteindre Mbankomo. A leur plus grande surprise, l’athlète leur répondait par l’affirmative.
En effet, la victoire de Carlos est un pied de nez pour ses détracteurs, ceux-là mêmes qui lui avaient prédit la mort au cours de son fou périple. Pourtant, Si Carlos a souffert, il a cependant soutenu un rythme cadencé tout au long de ce " calvaire ". La preuve, l’athlète était presque toujours en avance par rapport à l’heure préalablement annoncée de son arrivée. D’Edéa à Matomb en passant par Pouma, les autorités locales ont, à plusieurs reprises, été prises de court, et étaient dans l’obligation pour le plupart d’improviser des cérémonies d’arrivée. Et même lors de la dernière étape Mbankomo - Yaoundé, pour des raisons d’ordre protocolaires, le comité d’organisation de cette marche de la solidarité, a été obligé de demander au vieux à la barbe blanche de ralentir, cela à deux reprises. Tout d’abord au niveau de l’échangeur simplifié de Mvan, ensuite au niveau de la poste centrale où l’athlète a été obligé de s’arrêter et a passé environ une trentaine de minutes à attendre que les choses soient mises en place.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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