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13.06.2003
Affaire Tkc : Verdict à la Salomon
Thierry NDONG
La Fécafoot opte pour une cohabitation dans la gestion du club de Mvog Ada. Epreuve de nerfs en attendant le congrès de fin de saison. Pour qui sonne le glas ?
L’équivoque est levée depuis lundi dernier. Le Tonnerre Kalara club est une association sportive. L’équipe n’est la propriété de personne. Mieux, elle fait désormais partie du patrimoine...de l’humanité. Qui mieux que la Fécafoot pouvait mettre fin au feuilleton médiatico-judiciaire engagé depuis de longs mois par les fils de ce club mythique? La Fédération camerounaise de football, déclarée compétente pour arbitrer le conflit divisant la grande famille des “Kalara Boys” au sujet du statut (entreprise ou association sportive ?) et du label Tkc, renvoie de fort belle manière les protagonistes devant leurs responsabilités.
Le Tkc, enregistré depuis 1934 comme association à la Fécafoot, a besoin de l’apport de tous pour sortir des tréfonds du classement de ce 44è championnat d’élite de football. Aussi, la structure en charge du football au Cameroun enjoint les parties en conflit à travailler ensemble dans le cadre d’une Cellule provisoire de gestion du club. Antoine Dépadoux Essomba Eyenga, ci-devant Pdg du Tkc Saos, en est le président. Il nommera - avant dimanche prochain, date de reprise de la phase retour du championnat d’élite- un secrétaire général, un trésorier adjoint et deux autres membres. Ce staff sera complété par Onambelé Zibi. Celui qui a toujours contesté l’existence du Tkc Saos choisira un trésorier et un secrétaire général adjoint.
Je t’aime, moi non plus
Un mariage de raison dont on attend beaucoup. Afin de s’assurer que tout baigne, un comité de suivi localisé à la Fédération est mis en place. Il arbitrera tous les conflits qui pourraient survenir. On imagine déjà l’ampleur de la tâche. Certes, les deux adversaires d’hier acceptent sans rechigner de faire bon ménage. Mais, il reste que des éclats de voix et autres étincelles sont à prévoir. Essomba Eyenga, dont le caractère difficile n’est plus à démontrer, n’invite-t-il pas sans ambages les uns et les autres à mettre la main à la poche ? Des fonds qui seront naturellement déposés dans une caisse contrôlée par des personnes pas toujours acquises à sa cause. Attendons voir ce qu’il en sera.
Quoi qu’il en soit, la décision de la Fécafoot se présente comme le juste milieu dans une crise multiforme aux relents de conflit familial. Essomba Eyenga a-t-il perdu face aux Ogmba Zing ? Il est difficile d’y donner une réponse précise. Il est vrai que la Fécafoot dit ne pas reconnaître le Tkc Saos. Ce qui fragilise sérieusement le Pdg Essomba Eyenga auprès de son célèbre conseil d’administration. Et oblige à une interrogation sur le processus et les procédures liés à la transformation du Tkc en société. La décision de la Fécafoot ouvre en effet le questionnement sur des initiatives prises par un homme un peu trop sûr de son fait. Le congrès à convoquer à la fin du championnat démontre assez la précarité de la Saos et de son Pdg. Essomba Eyenga, qui n’a eu que du mépris pour les petites bourses, devra en effet faire face à la masse.
Onambele Zibi et compagnie en sont conscients. Autant que faire, ils essayeront de jouer la carte de la cohabitation. Pour sauver la poule aux œufs d’or de l’enfer de la deuxième division. Mais surtout, pour se placer en pôle position dans la perspective d’une élection à la tête du club. Et ce ne sera pas le plus facile. Une chose est sûre, les deux parties sont mises à l’épreuve. Le public et les supporters, qui n’ont que trop souffert de ces querelles byzantines, apprécieront. Les prenant à témoin, l’institution dirigée par Iya Mohammed aurait finalement voulu donner une seconde chance à chaque partie de témoigner (par des actes concrets) son amour pour le club. Belle leçon de fair-play. A l’observation, le vrai vainqueur de la crise du Tkc est le sport, le football, incarné dans notre pays par la Fécafoot.
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Hits: 1 | Source:lemessager.net | |
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