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05.06.2003
La revanche d’Emerson
Le 19 juin prochain, pour l’entrée en scène du Brésil en Coupe des Confédérations de la FIFA, France 2003, les souvenirs et les sensations vont sûrement s’entrechoquer dans l’esprit d’Emerson. Ce flash-back reviendra immanquablement sur un fait remontant à exactement un an et 17 jours. Car c’est à cette date-là, en République de Corée, que l´expérimenté milieu brésilien a vécu l´un des épisodes les plus noirs de sa carrière de footballeur. Quelques jours avant les débuts de la Seleçao, contre la Turquie, une blessure toute bête l’écarte en effet du groupe qui va remporter la Coupe du Monde de la FIFA environ un mois plus tard.
La carrière du Giallorosso est une accumulation de coups du sort, bons et mauvais. De sa convocation surprise pour remplacer Romario lors de France 98 à la revanche qu´il compte prendre sur l’Hexagone lors de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2003, voici l´histoire peu commune d´Emerson, soutier en chef de l´entrejeu brésilien.
Cette maudite blessure
Ulsan, 2 juin 2002. Luiz Scolari, alors entraîneur de la Seleçao, demande à un joueur de champ volontaire de prendre place dans les cages. Capitaine et pion essentiel du dispositif sud-américain, Emerson enfile les gants, plonge et chute violemment. Le diagnostic est éloquent : luxation d´une épaule. Adieu la Coupe du Monde de la FIFA !
En plus de provoquer une grande tristesse chez tous les Brésiliens, cette blessure ne manque pas de déclencher une polémique dans le monde entier. "C’est une folie que de mettre un joueur-clé dans les cages ; cette imprudence coûte cher au Brésil", déclare alors l’Italien Fabio Capello, entraîneur d’Emerson à l’AS Rome.
"Ça fait très mal. Seul ceux qui sont passés par là savent ce que ça fait. C’est le destin", commente entre deux sanglots un joueur qui, quatre ans auparavant, était de l’autre côté de la barrière. En 1998, il avait en effet été appelé par Mario Lobo Zagallo pour remplacer Romario, écarté au dernier moment de l’équipe qui allait perdre la finale contre la France. La France, un pays qui le verra justement défendre à nouveau les couleurs brésiliennes dans une compétition de haut niveau. "Cette situation a été très difficile car ma sélection avait été très discutée", se rappelle Emerson, qui n’avait pourtant foulé le pré que quelques minutes en 1998, contre les Pays-Bas et le Danemark.
L’épisode d’Ulsan, tout le monde le connaît. Cafú hérite du brassard et le Brésil gagne tous ces matches avant de remporter à nouveau le titre le plus prestigieux du football international. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’Emerson reste avec ses coéquipiers durant toute la première phase, vivant tous les matches depuis le banc de touche, comme s’il faisait partie de l’encadrement technique. Puis le blessé maudit préfère rentrer au pays car le fait de ne pas jouer lui "fait trop mal". Mais cela ne l´empêche pas de se lever aux aurores pour encourager les siens devant son poste de télévision.
Un tout-terrain
Né il y a 27 ans à Pelotas (Brésil), Emerson s’est toujours fait remarquer pour sa ténacité et son énergie, sur le terrain comme en dehors. Après une saison à Botafogo, ce col bleu de l’entrejeu est transféré au Gremio de Porto Alegre, l’un des fiefs du football quintuple champion du monde.
En 1995, sous la houlette de Luiz Scolari, Emerson a le plaisir de remporter la Copa Libertadores, l’un des plus grands accomplissements de sa carrière en Amérique du Sud. Dès 1997, il fait le grand saut vers le Vieux Continent : il signe au Bayer Leverkusen, où il découvre la Bundesliga. Sa régularité et sa présence dans le championnat allemand lui valent d´être transféré à la très prestigieuse AS Rome, avec laquelle il décroche le convoité Scudetto en 2001.
Les principales qualités du coéquipier de Vincent Candela ne se situent pas spécialement dans le compartiment offensif. Pourtant, cela n´a pas empêché cet homme de l´ombre d´inscrire 32 buts en Serie A.
Les stars au repos, les frustrés en reconquête
Carlos Parreira ayant décidé d’accorder un peu de répit aux stars de l’effectif champion du monde, la compétition française constitue pour Emerson une occasion de prendre sa revanche. Pour d’autres joueurs, elle représente une scène rêvée pour faire étalage de leurs talents.
"Nous ménageons les joueurs dont nous pensons qu’ils ont besoin de repos, comme ceux du Real Madrid (Ronaldo, Roberto Carlos et Flavio Conceiçao) et Gilberto Silva (Arsenal)", a justifié Parreira. Et d’ajouter que si ces éléments avaient été convoqués, "ils n’auraient pas eu de vacances et nous avons besoin d’eux pour le début des éliminatoires." Ainsi, des joueurs comme Dida ou Adriano vont tenter de confirmer les belles performances qu´ils réalisent en club.
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Hits: 1 | Source:AFP | |
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