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28.06.2010
Samuel Eto’o : Sortons des intrigues, regardons devant nous
Le capitaine des Lions indomptables tire les leçons de la débâcle en Afrique du Sud.
Comment se sent aujourd’hui le capitaine de l’Equipe nationale de football du Cameroun que vous êtes, après cette campagne on va dire ratée en Afrique du Sud?
Avant de répondre à votre question, je pense qu’il est honnête, au nom de tout le groupe de présenter déjà notre pardon à notre peuple. Car depuis quelques mois, notre gouvernement et notre fédération nous ont tout donné pour que nous soyons à l’abri du besoin. Ceci étant, nous n’avons rien à reprocher ni à notre gouvernement, à la fédération et encore moins à notre public.
Pour une fois, ils ont été corrects envers nous. Nous sommes partis avec beaucoup d’espoir en Afrique du Sud, car le groupe qu’on a méritait qu’on ait l’espoir de réaliser une bonne prestation pendant le mondial. Mais le sport est ce qu’il est il a voulu un autre destin. Je dis juste au peuple camerounais que je sais qu’ils sont déçus tout comme mes camarades et moi, à cause de notre voyage qui n’a pas été très heureux. Mais il faut que les défaites d’aujourd’hui soient les victoires de demain, car nous avons une bonne équipe.
Alors en Afrique du Sud, qu’est-ce qui s’est réellement passé pour que ça ne marche pas?
Vous savez, je crois que si vous prenez chaque élément de mon groupe individuellement, ils vous donneront certainement une version différente de celle des autres ; mais est-ce cela la solution? Je pense qu’aujourd’hui, il faut donner au Cameroun la place qu’elle mérite vraiment ; c’est-à dire, sortons des intrigues, regardons devant nous, car dans trois mois nous commencerons une autre compétition.
Euh !!! Il s’est passé beaucoup de choses on ne rentrera pas dans les détails. Je demande juste au peuple camerounais de penser à construire l’avenir, car nous avons vraiment une belle équipe. Tout n’a pas été mauvais la preuve, quand vous voyez les jeunes qui ont pris part à la première rencontre, vous pouvez être rassurés que le Cameroun a du potentiel qui lui permet de bien s’exprimer pendant les prochaines compétitions mais les joueurs n’ont pas assez de temps de préparation devant eux.
Vous dites qu’en septembre vous entrez en compétition, est-ce qu’au niveau de l’état d’esprit du groupe et celui du capitaine que vous êtes, vous pensez qu’en septembre le Cameroun peut se réveiller véritablement?
C’est à partir d’aujourd’hui qu’il faut déjà commencer à travailler cela ; il ne faut plus qu’on travaille dans l’urgence car depuis quelques temps ça a été le cas. Je crois que quels que soient les problèmes que je peux avoir dans ma vie, parce que j’en ai aussi, chaque fois que le devoir m’appelle dans mon pays, il faut que je les mette de côté et je surpasse tout pour donner le meilleur de moi-même, car le camerounais ne s’attend qu’un excellent Eto’o il ne veut pas savoir quel problème Eto’o peut avoir, il veut le meilleur. Mes coéquipiers et moi sommes dans la même logique mais dans toute famille il y a des choses qui se passent et le tout n’est pas de tomber, il faut savoir se relever.
Est-ce que Samuel Eto’o peut nous rassurer aujourd’hui que les Lions indomptables restent encore une famille ?
Les Lions Indomptables seront toujours une famille, car ils sont plus qu’une équipe de football c’est tout un peuple, c’est une nation. Si vous voyez parmi les grandes nations de football, le Brésil, l’Argentine certains disent que c’est une religion et les Lions indomptables, c’est une religion. Nous comprenons la souffrance de notre peuple car il y a eu beaucoup d’attentes et surtout pour une fois que les choses ont été bien faites, le peuple attendait beaucoup plus mais les dieux du football ont décidés autrement. Aujourd’hui, il faut travailler dur pour que demain soit meilleur et tant que j’aurais mes jambes et ma tête je me battrais pour que demain soit meilleur même si ça me coûte ma vie, même si ça me coûte ma carrière car le peuple le mérite.
Et sur un plan pratique, on a constaté en Afrique du Sud que beaucoup de sang neuf a été injecté au sein de cette équipe. Vous en tant que capitaine, en tant qu’ainé de certains de ces jeunes qui se sont investis, vous avez l’impression que ce sont des jeunes qui pourront apporter quelque chose à cette équipe-là ?
Vous savez quand un sélectionneur donne sa liste de 23 joueurs, tous les joueurs sont susceptibles de jouer et j’ai été heureux de voir ces jeunes commencer avec notre appui ; souvenez-vous qu’il y a de cela quelques années, c’est Patrick Mboma et François Omam Biyick qui tenaient le même discours en parlant de moi. Quand je vois un Joël Matip, Bong ou Aboubakar, je peux dire que le Cameroun a la relève il ne nous reste plus qu’à travailler ensemble.
On parle de votre avenir vous-même avec les Lions, vous disiez tantôt que chaque fois qu’on fera appel à vous vous laisseriez vos problèmes et pour répondriez à l’appel. Vous répondrez toujours à cet appel ?
Vous savez c’est un devoir pour moi, je suis né dans ce pays je souhaiterais qu’après ma mort, mes parents me ramènent dans ce pays c’est mon pays, je l’aime et tant que j’aurais les forces physiques mais surtout mentales, je lui donnerai toujours tout ; je n’ai pas choisi de naître ici, Dieu l’a voulu.
Source : Crtv
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