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15.06.2010
Vu à la télé : La prière de Paul Le Guen
L’image était saisissante. Elle faisait même pitié. A cinq minutes de la fin de la rencontre, le Cameroun loupe une énorme occasion. Sur un centre côté droit, Webo frappe timidement du plat du pied. Ce qui oblige le gardien Kawashima à se détendre. A l’écran, on voit Paul Le Guen, amèrement déçu, faire un tour sur lui-même avant de se stabiliser : les deux mains jointes au niveau de la poitrine, le sélectionneur regarde le ciel, comme pour l’implorer. Qu’importe ! La sentence est arrêtée : les Lions, pour la première fois de l’histoire, perdent (0-1) leur premier d’une coupe du monde.
Mais en pouvait-il être autrement ? Eux qui ont joué presque sans leurs supporters. Dans les gradins du stade de Bloemfontein, on ne voyait que la marée bleue, la couleur de la sélection nippone. Le maigre public camerounais qui était dans le gradin n’était pas du tout visible. A défaut d’être en grand nombre comme les Japonais dont la plupart étaient maquillés et déguisés comme des clowns, l’absence de Ngando Picket, avec son torse badigeonné aux couleurs nationales et qui attiraient les caméras, s’est fait ressentir.
Mais l’autre curiosité du match contre le Japon, c’est la coiffure de Samuel Eto’o: le crâne complètement rasé. Un look que Achile Webo et Stéphane Mbia ont également adopté et qui nous a rappelé les nouvelles recrues de nos forces armées nationales. Et pour faire les choses comme les «hommes en tenue», les Lions ont brillé par une discipline dans la communication, surtout en première mi-temps. Un joueur a-t-il loupé une occasion ? Il lève la tête, regarde ses co-équipiers et tend le pouce droit en l’air, comme pour dire : «tout va bien. Pas d’inquiétude». Eto’o, Mbia, Souleymanou ont communiqué ainsi au moins une fois en première manche. Une manière de communiquer qui vise, sans doute, à surmonter le bruit des fameuses ‘’vuvuzela’’, les trompettes en plastique, des Sud-africains qui font un bruit infernal. Les fans nippons avaient des ‘’vuvuzela’’ bleue, aux couleurs de leur pays. Les ‘’vuvuzela’’ vert-rouge-jaune n’étaient pas visibles.
Par contre, lorsque les spectateurs ont vu ont moineau sur le bord de la pelouse alors que la rencontre tournait au vinaigre, beaucoup ont cru cet oiseau était de bonne augure. Erreur. La mayonnaise n’a pas aussi visiblement prise du côté de nos confrères de la Crtv télé qui avaient commencé à commenter le match. Mais des problèmes techniques ont fait que des sons des commentaires (Vincent de Paul Atangana et Fon Echekiyé) étaient saturées et donc pas très bien inaudibles pour les téléspectateurs. Plus grave, le son était en avance sur l’image. Ce qui coupait complètement le suspense chez les téléspectateurs. Heureusement qu’avant la fin de la deuxième mi-temps, la télévision nationale a renoué avec le son émis par le partenaire, l`Union africaine de radiodiffusion (Aub) dont l’un des commentateurs était notre confrère Martin Camus Mimb de Spectrum television (Stv).
Eric Roland Kongou
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