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24.01.2008
Hébergement : Vite fait mal fait
De nouveaux hôtels de luxe ont poussé à Accra pour capter la manne de la Can.
E. G. S., à Accra
La capitale ghanéenne est déjà très riche en infrastructures hôtelières. Et on y trouve des hôtels de très bon niveau : African Regent, Alisa, Cresta Royal, Crown Appartmento, Golden Tulip, Labadi Beach, La Palm Royal Beach, M Plaza, Novotel, Penta, Wangara, etc. Où l’on remarquera que, en dehors de Novotel, ces hôtels de luxe à Accra n’appartiennent pas, à l’exception notable de Novotel, aux grandes chaînes hôtelières internationales connues. Des investisseurs privés ghanéens et étrangers se sont lancés dans ce secteur, et avec un bonheur certain, tant au niveau du confort que de la qualité du service.
Cependant, il y a comme une impression de racolage qui se dégage à l’occasion de la Can 2008. C’est comme si certains hommes d’affaires locaux s’étaient réveillés subitement pour se dire qu’ils doivent tirer bénéfice de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football dans leur pays.
On a donc vu de nouveaux hôtels pousser partout, dans le centre-ville comme dans la périphérie. Et ils ont récolté le jackpot, car malgré les annonces du gouvernement tendant à faire croire que l’inflation sera maîtrisée, les prix de l’hébergement ont doublé voire triplé à l’occasion de la Can 2008.
Seulement, si certains nouveaux établissements ont pu achever leurs travaux à temps comme le magnifique Cresta Royal Atlantic où les délégués des associations nationales ont été logés loin de la ville, ce n’est pas le cas pour tous. Les journalistes de la Bbc, par exemple, ont eu le désagrément de faire des réservations –sur recommandation de leur correspondant local- dans un hôtel encore en chantier.
Le jour de leur arrivée à High Gate, ce nouvel hôtel, l’électricien plaçait encore des ampoules au plafond. Le téléviseur à écran plasma est posé sur une chaise ; le meuble approprié arrivera peut-être après la Can. Les rideaux ne sont pas fixés. Aux premières heures de la matinée, on entend le bruit des marteaux, des ponceuses qui polissent le bois des escaliers. Ce qui sera un jour la guérite est encombré de seaux de peinture. Les bris de verre et de carreaux sont versés dans l’arrière-cour. Plus grave : un journaliste a perdu son Laptop, noyé dans les eaux du robinet à cause d’une fausse manœuvre des plombiers qui s’activaient en bas. Et vous connaissez la note salée d’une nuitée dans ce chantier ? Eh bien 150 dollars, soit près de 75.000 Fcfa !
Et High Gate est loin d’être le seul cas de cette improvisation motivée par l’appât du gain rapide au détriment des visiteurs venus pour la Can au Ghana. A Paloma, non loin de là, une grosse banderole collée au mur annonce que les appartements sont déjà disponibles. Mais l’on voit encore des ouvriers monter et descendre avec des seaux de peinture et des truelles. Et dans un sursaut d’honnêteté, le promoteur a collé cette affiche dans le restaurant : «Construction in Progress» !
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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