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23.01.2008
Le Cameroun gagne dans les tribunes
Malgré la grande mobilisation, le douzième joueur camerounais, renforcé par les Ghanéens, n’est pas parvenu à faire rugir les Lions.
Le nombre ne fait pas la force. Les Camerounais viennent de l’expérimenter à leurs dépens. L’image est saisissante. Côte à côte, deux grosses banderoles du Kvoc (Kumasi venue organization comittee, Comité local d’organisation de la ville de Kumasi, Ndlr) souhaitent la bienvenue aux deux adversaires. Cette marque d’attention a un seul objectif : rétablir un certain équilibre. Car depuis l’arrivée de la délégation officielle camerounaise vendredi dernier à Kumasi, une grande mobilisation s’est faite autour des Lions Indomptables. Celle-ci s’est manifestée au cours de la rencontre d’hier. Cette force de démonstration a connu son apothéose au Baba Yara Stadium où les Lions Indomptables affrontaient les Pharaons d’Egypte. Là, dans cet antre mythique entièrement rénové pour la circonstance, les rois de la forêt ont bénéficié d’un appui important du public, leur douzième joueur.
Venus de partout, les fils du pays, voulaient apporter leur pierre à l’édifice. Ngando Pickett, Jamaïca et sa bande, et tous les autres groupements de supporters ont répondu présent, éclipsant complètement leurs homologues égyptiens. Ngo Mbeleck Marie Claire, une sexagénaire Bc Bg originaire de Ndom dans la Sanaga-Maritime, (mariée à un Béninois) spécialement partie de Cotonou où elle vit depuis une trentaine d’année s’est sacrifiée comme les autres pour la cause. “ Depuis le stage de Ouaga, je suis avec eux. En fait je suis l’équipe nationale depuis de longues années maintenant. J’étais déjà là lors des précédentes Can et même avant. C’est un honneur pour moi car soutenir le drapeau national est un devoir et un honneur ”, explique-t-elle.
Bien plus, hier, le douzième joueur camerounais a bénéficié de l’appui non négligeable de quelques sympathisants. Ceux-ci se recrutent essentiellement dans la population locale. Tombé amoureux du roi de la forêt, le Ghana a crié aussi son amour à Rigobert Song et ses coéquipiers, joignant sa voix à celle, déjà prédominante des Camerounais accourus de toutes parts pour soutenir leur équipe chérie. Charles Boachie et Busia Kwame, coordonnateurs locaux du fan club du Cameroun dans le cadre de cette compétition ont ratissé large. Mais la débauche d’énergie s’est révélée inutile. Leurs protégés se faisaient malmener, là, sous leurs yeux. Malgré leurs encouragements. Belle revanche pour les supporters égyptiens, noyés dans cette marée Vert-Rouge-Jaune. Grâce aux prouesses de leurs joueurs, ils reprenaient du poil de la bête. On pouvait enfin les entendre et voir les petits drapeaux qu’ils tenaient à la main. Battus dans les gradins, ils ont gagné sur le terrain. La seule victoire qui compte en fait.
Par Frédéric BOUNGOU Envoyé spécial au Ghana
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