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08.01.2008
Emmanuel Mvé Elemva : « Ce fut une catastrophe »
Emmanuel Mvé Elemva, capitaine en 1972.
«Une ambiance bizarre régnait avant ce match. Je crois que l’affaire des primes avait un peu empoisonné l’atmosphère. Nous venons de faire un premier tour magnifique ponctué de deux victoires et d’un match nul. Il était donc question qu’on régularise nos primes avant la demi-finale. Chaque joueur devait percevoir environ 50.000 F Cfa, soit 18.000 F par match gagné. Lorsqu’on quitte notre refuge du Mont Fébé, le climat est relativement lourd, presque tendu même. Le stade est archi comble. Les plus hautes autorités du pays, conduites par l’ancien chef d’Etat, étaient présentes. Il y avait une union sacrée autour de l’équipe. Le pays était mobilisé. Nous encaissons ce but, très tôt. Tout le monde se dit que nous allons l’égaliser. Et on avait les moyens de le faire. A la mi-temps, le score n’a pas bougé. A la pause, on se remobilise. Le match reprend. Nous faisons le siège de la défense congolaise. Même notre dernier défenseur (NDLR : Jean-Paul Akono) était monté. On a tiré au but. Montants et transversales renvoyaient les ballons.
Je crois que la chance n’était pas de notre côté ce jour là. A la fin du match, je me blesse. Je m’évanouis presque. C’est à l’hôpital que j’apprends notre élimination. A l’annonce de la nouvelle, je me ré évanouis. La compétition était terminée pour moi puisque je ne joue pas le match de classement face au Zaïre. Quelques jours plus tard, j’avais appris que les gens avaient oublié leurs voitures au stade. Certains spectateurs étaient restés prostrés sur les gardiens des heures après la fin du match. D’autres s’étaient trompés de route en rentrant chez eux. L’élimination, durement ressentie, avait même provoqué les divorces dans les couples. La déception était totale. C’est la pire catastrophe du football camerounais. Hormis l’affaire des primes, je pense que notre préparation n’avait pas été celle qui fallait en terme de durée et d’intensité. On venait de disputer la coupe d’Afrique des clubs avec le Canon et une batterie de matches amicaux contre de solides adversaires. Malgré l’élimination, l’équipe de 1972 reste à mon avis l’une des meilleures que le Cameroun n’ait jamais eue. Malgré la sortie du Cameroun, la 8ème coupe fut une très belle fête populaire. Après la compétition, beaucoup de joueurs mettent un terme à leur carrière. L’heure de la reconstruction avait sonné. »
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