ACTUALITE |
26.01.2007
Le football camerounais organise sa conférence nationale
Une large consultation populaire pour soigner les maux du ballon rond ?
“ Dire aujourd’hui que le football marche au Cameroun serait faire preuve de mauvaise foi. ” Cet aveu d’un officiel de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), se veut en même temps, justificatif à la nouvelle trouvaille de l’instance fédérale du sport roi au Cameroun. Elle vient en effet de lancer un appel à contribution en direction du public pour l’aider à “ relancer ” le football. A l’instar de la “ conférence nationale souveraine ” des années 90, ce forum populaire est sensé panser les graves maux qui minent la discipline, au plus mal en ce moment. Inédite, la démarche, vise à recueillir ces différents avis dans le cadre de ce que ses initiateurs appellent “ élaboration d’une stratégie nationale de relance et d’un plan d’action à court terme du football au Cameroun ”.
Noble dans son objectif, le thème retenu est d’actualité. Il est urgent de “ redorer le blason du foot national ”, explique sobrement un membre du département de la communication de la Fécafoot. Pour atteindre ce but dont l’échéance est fixée à 2010 (année de la coupe du monde sud-africaine), l’instance fédérale veut mettre tout le monde à contribution parce que, “ ce n’est pas la seule affaire de la fédération ”, justifie-t-il. Public sportif, joueurs, entraîneurs, encadreurs, médecins, dirigeants de clubs ou de centre de formation, officiels, administrateurs de sport, gouvernement, mairies, etc., bref tous ceux que l’avenir du football préoccupe, sont conviés à faire des propositions concrètes afin de le sortir de l’ornière.
Aveu d’incompétence ?
Survenant 9 ans après son entrée en fonction (Iya Mohammed est aux commandes de la fédé depuis 1998, Ndlr), l’initiative de la Fécafoot est perçue avant tout comme un aveu d’incompétence. “ Cela dénote à mon sens d’un manque manifeste d’idées novatrices, ce qui induit une incompétence de l’équipe actuelle à gérer notre football ”, juge un observateur averti. “ Le dire, serait avoir la mémoire courte, répond Abdouraman du département de la communication de la Fécafoot. La fédé a mis en place une base. Lorsque nous arrivions, il n’y avait rien. Maintenant, il y a des structures qui fonctionnent. Il s’agit simplement de poursuivre ce processus de modernisation. Non, l’incompétence est un prétexte facile, il s’agit de mettre chacun devant ses responsabilités. ”
Selon lui, il y a plusieurs chantiers qui interpellent aujourd’hui le football : le rôle de l’Etat, l’implication des mairies (collectivités décentralisées), dirigeants de clubs, etc. Par exemple, “ le texte d’application de la Charte des sports est attendu depuis plus de 10 ans, le texte régissant le statut des équipes nationales inappliqué, les mairies sont absentes de la vie des clubs, etc. ” La table ronde vise donc à examiner toutes ces questions et d’autres afin de trouver un juste milieu afin de réhabiliter le football camerounais qui, irrésistiblement se meurt. Pour la mise en application de ces idées, “ on en reparlera. Pour le moment, nous voulons nous concentrer sur la collecte ”, avoue, un brin embarrassé, notre interlocuteur.
Par Frédéric BOUNGOU
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