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06.11.2006
Serie: Ces camerounais rois de la petite reine
Le grand champion veut s’occuper des jeunes
Lucas Feutsa
Lucas Feutsa devient cycliste par passion. “ Vers la fin des années 70, j’habite Nkongsamba ma ville natale, et suis élève au Cetic de Ndoungué. Je vais à l’école à vélo. Soit 30 km (15 km fois 2) à parcourir par jour. Le fait d’être quotidiennement à bicyclette me pousse à ne plus m’en séparer. Après l’échec au Certificat d’aptitude professionnelle (Cap), je me rends à Douala au début des années 80. A l’époque, Patrice Tiakem, mon frère aîné chez qui j’habite, possède un vélo demi-course. Je le lui demande, il me l’offre. C’est mon tout premier vélo pour cyclistes de compétition. Ayant ce vélo demi-course à ma disposition, je décide d’embrasser la carrière de cycliste ”, révèle Lucas Feutsa.
Sur conseils de quelques connaissances, Lucas Feutsa se rend à un regroupement de cyclistes au carrefour Ndokoti. “ A mon arrivée à ces entraînements, j’étais la curiosité. Pendant que les autres étaient en tenues appropriées, j’étais en tricot, short et tennis. Le coach, Papa Billy, m’a vu timide et est venu vers moi m’encourager en me demandant de me joindre à eux sans complexe. Ce dimanche-là, ils avaient pour 90 km d’entraînement. Je suis allé avec eux et j’ai lâché après 20 km. Le dimanche suivant, je suis revenu et j’ai parcouru 30 des 90 km prévus. C’est Simon Ngopang qui me révèle alors que les autres résistaient parce qu’ils s’entraînaient aussi en semaine, les mardi et jeudi. Je me suis alors mis à leur école ”, se rappelle l’ex-grand champion.
Un grand rouleur !
Après plusieurs mois d’entraînements, Lucas Feutsa dispute sa toute première compétition en 1983. “ A l’issue de celle-ci, je suis classé troisième et tape à l’œil de l’aîné Maurice Moutat aujourd’hui décédé. Ce grand cycliste est impressionné par mes qualités de grand rouleur. Toujours en 1983, je remporte la deuxième étape du Mini Tour Nobra, Bafoussam – Nkongsamba, après avoir été quatrième au cours de la première étape Bangangté – Bafoussam. Au cours de l’étape Bafoussam – Nkongsamba ; à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, j’étais dans le deuxième peloton. Feu Maurice Moutat qui était dans le peloton de tête avec Joseph Kono, Toussaint Fouda, Alain Ayissi, Joseph Evouna et Charles Baana, a ralenti, est revenu me chercher. Il m’a encouragé, j’ai foncé et j’ai rattrapé le peloton de tête puis, j’ai battu tous ces aînés à l’arrivée dans ma ville natale ”, se souvient-il.
Cette éclatante victoire, en présence de feu Atangana, entraîneur national de cyclisme à l’époque, ouvre grandement les portes des Lions Indomptables au jeune Lucas Feutsa. “ Je suis resté en équipe nationale de cyclisme de 1983 jusqu’en 1996 quand je mets un terme à ma carrière. Une carrière au cours de laquelle j’ai reçu de précieux conseils de François Njélé, président de la fédération qui me trouva un emploi. J’ai remporté plusieurs courses provinciales, nationales et internationales au Cameroun et hors du Cameroun. Quelques grandes compétitions auxquelles j’ai pris part : Tour du Cameroun (cinq fois), Tour de Tunisie, Tour du Faso (trois fois), Jeux africains de Nairobi en 1987, Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, plusieurs Grand Prix en France dont le Grand Prix des Médecins que j’avais remporté à Montpellier en 1986… ”, déclare Lucas Feutsa dont la fin de carrière est intervenue sur une note triste. “ Pendant que je suis en compétition dans le Grand nord du pays, ma fillette de trois ans tombe malade. Elle décède deux jours après mon arrivée à Douala. A force de me sentir coupable, je décide d’arrêter ”, confie-t-il.
Devenu taximan après la fermeture de la Socar (31 mai 2000) dont il était employé, Lucas Feutsa, 44 ans (né le 2 janvier 1962), est marié et père de quatre enfants. Il a été tour à tour sociétaire de Papa Billy vélo club, Zéphir vélo club, Ucb vélo club et Socar vélo club. Formé en Europe à l’encadrement des cyclistes, il attend qu’une opportunité se présente.
Par Honoré FOIMOUKOM
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