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04.02.2002
Bill Tchato: Le plus net des Lions
HIONDI NKAM IV
à Sikasso
Sérieux et appliqué sur et en dehors des stades, le Montpelliérain nourrit une passion dévorante pour Internet qui occupe le plus clair de son temps libre. Volontaire et travailleur, il s’impose au fil des matches au sein du cercle très sélect des Lions Indomptables.
Quand Bill Jackson Mbiayi Tchato quitte le Cameroun en 1984 pour la France, ses pensées ne sont même pas traversées par l’idée de devenir footballeur professionnel : « Je suis parti avec mes parents parce que mon père, qui exerçait comme diplomate, venait d’être muté en France. Mais je ne pensais alors qu’à mes études ». C’est à Caen que la famille du petit Bill pose ses valises. Dans cette ville de la région de Normandie, Bill Tchato va suivre des études secondaires classiques. Mais le virus du football véhiculé par les exploits de ses devanciers en équipe nationale vont progressivement le conduire vers une carrière de footballeur. « A 16 ans je suis rentré dans la section sports études du stade Malherbes de Caen et c’est dans ce club que j’ai véritablement appris les fondamentaux du football ».
Dans ce club, Tchato peut apprendre son nouveau métier dans la sérénité tout en se gardant bien d’assurer ses arrières. « J’ai quand même pu décrocher un diplôme de secrétariat en action commerciale ». C’est aussi à Caen que Tchato commet ses premiers faits d’armes de footballeur quand il décroche avec les juniors du club la très convoitée coupe Gambardella en 1996, compétition qui a vu passer la quasi totalité des grands noms du football français. Mais son club formateur ne saura lui éviter une séparation houleuse. « Je suis parti de Caen dans des conditions un peu tendues parce que le club refusait de me faire signer un contrat professionnel ». C’est finalement le club de Valenciennes qui va offrir à Tchato ce que Caen refusait de lui concéder . Le petit défenseur s’y engage avec à la clef un contrat « pro » et des ambitions plein la tête. Dopé par sa nouvelle situation, le jeune joueur sera sacré meilleur défenseur de D2 dès son arrivée en 1997 dans l’Hérault.
Le temps de la D1
A l ‘étroit dans cette équipe valenciennoise « qui manquait d’ambition », le Camerounais passe à Metz après un séjour de deux ans à Valenciennes. Suite à des négociations menées avec maestria par son manager, l’incontournable Pape Diouf, il accoste sur la côte d’Azur Tchato où il réédite sa performance de Nice et sera encore désigné meilleur défenseur de D2. Intéressant, mais trop peu pour un joueur qui frappe à la porte de la sélection nationale de son pays et qui, en plus, veut garnir un tableau de chasse qui est loin de forcer le respect. Tchato ne pouvait donc que se laisser bercer par les sirènes envoûtantes du sulfureux président de Montpellier Louis Nicolin, portées jusqu’à lui par son manager Pape Diouf. « En signant à Montpellier, je me suis dit que c’était une occasion plus sûre d’accéder à l’élite avec une équipe qui venait de descendre mais qui affichait la claire ambition de remonter en D1 ».
Bill Tchato participe donc activement à l’opération remontée de l’ancien club de Roger Milla où il s’impose d’entrée comme une pièce indispensable du dispositif défensif de l’entraîneur Michel Mezy. Revenu parmi l’élite cette année, Montpellier pouvait alors offrir un espace de visibilité plus important à un joueur dont les qualités de vivacité, d’anticipation et de témérité ont longtemps été noyées dans le labyrinthe de la D2 française et qui pouvait à l’occasion postuler plus objectivement à un ticket en première classe chez les Lions . « C’est vrai qu’en deuxième division tu n’es pas assez visible , le championnat n’est pas assez médiatisé. En D1 tu es suivi parce que des chaînes comme Canal Horizon retransmettent les matches en direction de l’Afrique. A partir de là j’ai pu m’intégrer dans une équipe nationale du Cameroun où il très difficile de s’imposer. »
Un amour, une passion
Une équipe nationale où on n’entre pas comme on va à l’église, mais où Bill Tchato a su saisir sa chance suite à la blessure de Njanka et fait aujourd’hui parler sa vélocité et sa rage de vaincre aux côtés des molosses de la défense camerounaise. Son intégration en équipe nationale comble le montpelliérain de bonheur et lui permet de trancher le débat toujours sournois de son attachement à sa patrie. « C’est vrai que c’est progressivement que l’envie de porter les couleurs nationales a grandi en moi . C’est normal car je ne pensais pas devenir footballeur au départ , mais si j’ai pris la nationalité française à un moment, c’ était juste pour ne pas être considéré comme un joueur hors CEE ce qui compliquait la signature d’un contrat. En réalité, j’ai toujours aimé mon pays et je suis fier de porter les couleurs du Cameroun. Je vais très régulièrement à Bangangté où se trouve le gros de ma famille; d’ailleurs je me suis marié avec une Camerounaise ».
Bill a rencontré la ravissante Claude Angèle au pays et en est follement amoureux.« Etant donné que j’ai passé beaucoup de temps en Europe, certains membres de ma famille pensaient que je devais épouser une Européenne, moi aussi je l’ai pensé à un moment mais je suis tombé amoureux d’une Camerounaise ce qui pour moi est une très bonne chose ». L’heureuse élue qui à déjà dû se faire à la discipline et à la rigueur d’un garçon qui accorde très peu de place aux virées mondaines doit être entrain de s’accommoder à la passion brûlante de son footballeur de mari pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication et leur vitrine Internet. « Internet,? Vous êtes sûr de m’y trouver en dehors des heures de match et des heures d’entraînement. J’adore surfer et ici je suis comblé parce qu’il y a un cyber même au village de la CAN ».
Une passion qui suscite la curiosité de ses coéquipiers de la nationale qui préfèrent se distraire en jouant aux cartes ou en écoutant de la musique et qui doivent bien se dire qu’il n’est pas très net ce cher Bill
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Hits: 1 | Source:lemessager.net | |
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