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22.08.2001
Cotonsports de Garoua : Limogeage du Président Mbaïrobé et de Son Staff
La décision est tombée telle un couperet,
Cotonsport de Garoua, leader du championnat national de football de Première Division venait de limoger les membres du Bureau Directeur et du Conseil d`Administration, tirant les leçons des contre-performances répétées du club. La décision en elle-même est loin de surprendre les observateurs du football camerounais. L`équipe dirigeante paie ses atermoiements, ses querelles internes et son inexpérience. Selon des sources bien informées, c`est M. Iya Mohamed, Président de la Fédération Camerounaise de Football et Directeur général de la Sodecoton, le principal sponsor de Cotonsport, qui a lui-même pris cette décision. M. Iya a justifié son acte par les mauvais résultats enregistrés par l`équipe. Passif et aphone à la Fédération de Football qu`il dirige, prompt et réactif au sein de Cotonsport, dont il est le Président d`honneur. On s`interroge ! On l`attendait depuis longtemps du côté de Garoua, ce limogeage ; on l`espérait. Tant l`ex-Président du club, le controversé Gabriel Mbaïrobé et "sa chapelle" avaient multiplié les erreurs, étalant au grand jour leurs criardes limites et leur inexpérience du football et de sa gestion. Le climat délétère qui entourait le club depuis le début de la saison, ne serait aux dires de certains observateurs, que la conséquence des luttes internes des managers du club, englués à n`en plus finir dans des intrigues inénarrables. Ce qui arrive est une conséquence logique ; une inéluctable conclusion aux paradoxes et manquements observés au sein du staff administratif. Un bref rappel historique pour situer le contexte. Cotonsport de Garoua (D1 Cameroun) a été porté sur les fonds baptismaux, il y a une dizaine d`années par les employés de la Sodecoton, société d`Etat, qui voulaient un club corporatif. Très rapidement, la formation prit de l`envergure et s`imposa en quelques années comme le club phare du Grand Nord camerounais. Mesurant l`enjeu, la Direction Générale de la Sodecoton entreprit de mettre en œuvre une véritable politique volontariste afin de créer un club compétitif bénéficiant de structures modernes. C`est tout naturellement que Cotonsport rejoint l`élite en 1993-1994 sous la houlette de l`excellent coach Jules Nyongha, ex-sélectionneur des "Lions Indomptables". Profitant de la ferveur ambiante, le club se hissa logiquement au sommet du football camerounais. De formation confidentielle, Cotonsport devint très vite un véritable phénomène populaire. Auréolée de plusieurs titres, la direction du club composée des personnalités de conviction et de devoir, tels que Gilbert Maïna et Dahirou Djintouing, réussit à bâtir un véritable vivier de joueurs de talents : Etchi, Ndoh, Alnoudji, Souleymane… Plusieurs sociétaires de Cotonsport bénéficieront ainsi de l`élan impulsé par ces hommes de charisme pour rejoindre la Sélection Nationale ou devenir professionnels en Europe. Toutes choses qui, comme on peut s`en douter, attisèrent la convoitise de certains lobbies internes à la Sodecoton. A la faveur d`une assemblée générale, intervenue dans des circonstances assez obscures, l`équipe Maïna fut débarquée. Un nouveau staff, avec Gabriel Mbaïrobé, cadre de l`entreprise, comme président fut porté à la tête du club. Un nomination trouble, sur fond de lutte d`influence et de bataille tribalo-régionalistes. A équipe nouvelle, méthodes nouvelles, crut-on! Héla, l`état de grâce fut de courte de durée pour les néo-dirigeants.
L` inaptitude de certains membres de la nouvelle équipe, pour employer un doux euphémisme, s`étala aux grand jour. L`arrivée du Sénégalais Lamine N`Diaye, en lieu et place de Pierre Sadi, comme entraîneur du club fut salué comme un événement au début de cette saison. Si l`entame de celle-ci fut prometteuse, la suite fut une succession de résultats en dents de scie. Le club réussit néanmoins tant bien que mal à terminer leader de la phase aller du championnat de Première Division. Mais, le moins qu`on puisse dire c`est que la reprise fut calamiteuse. La confortable avance de Cotonsport sur ses dauphins en championnat se mit à fondre comme neige au soleil et pour couronner le tout, le club a été éliminé en 16ème de finale de la Coupe du Cameroun par Kadji Sport Academy (centre de formation et club de seconde division) qui, rappelons-le vient de sortir le tenant du trophée Kumbo Stricker (D1) en 1/8ème de finale . Il fallait provoquer un électrochoc pour sauver le club du naufrage. C`est ce que Iya Mohamed vient de faire en prenant ses responsabilités. Ce dont tous les supporters semblent se féliciter. Pour l`instant, un comité provisoire de gestion a été mis en place pour sauver les meubles, indique-t-on dans les coulisses. Il reste encore six journées de championnat à jouer, rien n`est encore perdu, souligne-t-on du côté du club du septentrion.
Le cas de Cotonsport n`est pas isolé en cette fin de saison au Cameroun. Des chamboulements ont également eu lieu chez la lanterne rouge, l`Union de Douala, dont le sort est désormais entre les mains du milliardaire Gilbert Kadji depuis l`assemblée générale tenue mercredi à Douala, la capitale économique. M. Kadji est chargé d`éviter la relégation et de réconcilier la mythique équipe de Douala avec ses supporters. "Ça fait toujours plaisir d`être reçu dans une équipe qui a un passé glorieux. C`est vrai qu`il y a beaucoup de travail à faire, mais je pense qu`il y a une équipe très dynamique et qu`avec le concours des supporters, l`Union Sportive de Douala (USD) va très rapidement retrouver sa dimension d`antan", a déclaré le nouveau maître à l`hebdomadaire satyrique Mamy Wata, à l`issue de sa désignation.
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