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06.08.2003
Ces amateurs que l’ occident a boudés
Depuis la prestigieuse aventure des Lions indomptables à la coupe du monde en Italie en 1990, le professionnalisme fait des émules au Cameroun. Avant cette date, non seulement les professionnels camerounais étaient peu nombreux, mais il n’y avait pas l’exode criard et non réglementé des jeunes talents qu’on vit de nos jours. A la Fédération camerounaise de football, Jean René Atangana Mballa, secrétaire général assure que l’association tenait des dossiers en bonne et due forme sur la vingtaine de joueurs professionnels de l’époque en Europe, ainsi que dans d’autres continents.
Avec les bons résultats du Cameroun en coupe d’Afrique des nations, aux Jeux olympiques et récemment à la coupe des confédérations de football, la tendance s’est littéralement inversée. En guise d’exemple, le secrétaire général de la Fécafoot indique que la Fédération Allemande de football lui a adressé trois cents demandes de transferts, l’année dernière. Ceci, pour des joueurs qui se trouvent déjà sur le sol allemand. Si la demande est forte pour l’Allemagne, de l’avis de M. Atangana Mballa, elle n’en demeure pas moindre pour les autres pays de l’Union Européenne et de l’Asie.
Le nouvel attrait qu’exerce le professionnalisme a créé une saignée incontrôlable de joueurs dans laquelle opèrent plusieurs intervenants. On assiste donc depuis quelques années à un remue-ménage indescriptible, où aucune législation n’est prise en compte. C’est ainsi que les agents de joueurs (autorisés par la Fédération internationale de football association (FIFA) et les présidents de club jouent des mains et des pieds dans le domaine sans tenir compte de la réglementation mise sur pied par la FIFA et la Fécafoot. Pour des buts mercantiles, ils relèguent aux oubliettes le calendrier du championnat de football de première division du Cameroun et ceux des championnats dans lesquels ils doivent " placer " les joueurs.
Régulièrement, nous a expliqué M. Atangana Mballa, le secrétariat général de la Fécafoot est saisi à un moment indû de la saison sportive pour signer le contrat de tel ou tel joueur. Lorsque les essais des joueurs ne sont pas concluants, l’incertitude s’installe. Obligés de rentrer au bercail, les joueurs ne savent plus à quel saint se vouer. Par le passé, on a connu les cas de Ndongo Mpessa, Mathieu Mebenga, Mbida Messi et Mba Jama. Toutefois, si le cas de Gaspard Aloma n’était pas venu créer quelque litige en éliminatoires de la coupe de football du Cameroun, la goutte d’eau n’aurait pas fait déborder le vase.
Privé de son goleador en 2002 lors de la finale de la coupe de confédération africaine de football contre la Jeunesse sportive de Kabylie, Tonnerre se délecte aujourd’hui des services qu’il lui rend et qui lui ont permis de se qualifier pour les quarts de finale. Néanmoins, ainsi que l’a relevé Martin Ndtoungou Mpilé, entraîneur adjoint des Lions indomptables, les joueurs doivent énormément travailler pour ne pas se complaire dans la situation ambivalente de partant et de non partant.
Last but not the least, les présidents de clubs et les agents de joueurs devraient rigoureusement mettre l’accent sur la qualité et la forme actuelle du joueur. Ce qui éviterait les nombreuses aventures auxquelles font face les sportifs camerounais en quête d’une place dans les championnats européens. A cheval entre le professionnalisme et l’amateurisme.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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