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04.07.2003
Marc Vivien FOE où serait-il inhumé ?
Bertille M. Bikoun
De jour comme de nuit, ils sont nombreux qui ne cessent de venir témoigner leur soutien à la famille. Tous les soirs, comme on peut lire l’inscription rédigée à la craie blanche sur le portail, des veillées sont organisées. Celles-ci sont essentiellement ponctuées par des prières. Occasions pour les connaissances, fans et curieux de venir se recueillir sur ce lieu cher au footballeur. Et comme le veut la tradition beti, un grand feu de bois a été allumé au milieu de la cours. A la tombée de la nuit, il est attisé. En journée, de gros morceaux de bois encore incandescents laissent s’élever de la fumée dans une cours toujours plein de monde.
On y retrouve, pour la plupart, des parents éloignés : oncles, tantes, cousins, cousines, neveux du défunt. Si bon nombre habitait déjà le quartier omnisports, la plupart a élu domicile là pour la circonstance. Vendredi dernier, Martin Foé Amougou est allé rejoindre son épouse, Marcelline, et son fils, Emmanuel, à Lyon pour les formalités de rapatriement de la dépouille mortelle de Marc-Vivien Foé. Et c’est ici que commencent à ce dresser un chapelet d’interrogations : Quelle dimension prendront les obsèques ? Comment vont-elles se dérouler?…
" Personne ne maîtrise rien. C’est comme ce que vous suivez à la radio : la mise en bière a eu lieu hier à Lyon. Elle sera suivie d’une messe à la chapelle St Jean de Lyon où le corps sera exposé à partir de 13h10 (heure du Cameroun) jusqu’à une certaine heure de la nuit. Le corps sera ensuite transféré à l’aéroport pour le départ pour ici. Et c’est au petit matin de samedi, à 5h30 plus précisément, que la dépouille arrive à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Elle va être directement transférée à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé pour une messe", nous confie un proche de Foé, rencontré hier après-midi à son domicile. La suite ? " Après la cathédrale, il y a un grand point d’interrogation, ajoute un autre qui se réclame également de la famille de Foé. Vous savez, poursuit-il, cette affaire n’est pas la nôtre. Foé n’était plus notre fils. Pour ses obsèques, l’Etat a tout pris en charge. Personne, que ce soit ses parents en France, ou la famille au village, ne peut rien vous dire. Nous allons suivre le programme qu’on va nous communiquer ". Une délégation gouvernementale a quitté le Cameroun mardi pour Lyon, avec en son sein le ministre chargé de Missions à la présidence de la République, Philippe Mbarga Mboa.
Le flou que l’on a maintenu autour du programme des obsèques de Marc Vivien Foé jusqu’à la mi-semaine a fait naître des appréhensions. D’aucuns ont vu en l’installation de la dépouille à la Cathédrale de Yaoundé, " une façon de limiter le public, surtout si le Chef de l’Etat assiste à la messe, déclare, déchaîné, un habitant de la capitale. Si ça se passe ainsi, ce sera simplement une façon de nous éloigner de notre idole. Car, le cordon de sécurité qui sera mis en place ce jour tout autour de la cathédrale ne permettrapas que les fans de Foé aillent se recueillir auprès de sa dépouille. Le drame, c’est que ce seront les gens qui ne l’avaient jamais vu jouer qui le feront ", conclut t-il, presqu’en colère. Mercredi en mi-journée, une délégation venue de la présidence s’est rendue au domicile familial des Foé. Celle-ci était conduite par le Secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Marie Atangana Mebara, le chef du cabinet civil, Edgard Alain Mebe Ngo’o, le ministre de la Défense, Laurent Esso, le directeur du protocole d’Etat, Awono Essama, escortés par des éléments de la garde présidentielle. Présente déjà le soir du drame (à l’exception de deux derniers cités), la délégation, rapporte un parent de Foé, " est venue faire un repérage des lieux, informer la famille de la suite du programme des obsèques après l’arrivée de la dépouille demain, et arrêter le lieu d’inhumation".
Le communiqué officiel du Président de la République, rendu public hier en mi-journée, est venu mettre fin aux supputations : " Paul Biya a décidé d’organiser des obsèques officielles en l’honneur de Marc-Vivien Foé. […] Ces obsèques ce déroulement le lundi 7 juin à Yaoundé ". Bien que ledit communiqué ne donne pas les différentes articulations de ces obsèques (" Le programme détaillé (…) sera diffusé ultérieurement ", écrit Edgard Alain Mebe Ngo’o), l’on sait tout de même que Foé sera inhumé lundi dans l’enceinte du complexe sportif qu’il était en train de faire élever au quartier Nkomo de Yaoundé. " C’est plus pratique. On pourrait y ériger un mémorial. Et c’est un lieu d’accès facile pour les visiteurs qui aimeraient se recueillir sur sa tombe", affirme un de ses oncles. Mercredi encore, la famille de Foé était divisée sur le lieu d’inhumation. Certains avaient souhaité que le footballeur soit enterré dans son village natal, Nkolo. Mais cette idée ne rencontre pas l’adhésion de tous. Cependant, comme le souhaitaient déjà de nombreuses personnes, c’est au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé qu’aura lieu la grande veillée de dimanche. Un lieu plein de significations. C’est ici que les Camerounais ont vu Foé, de son vivant, pour la dernière fois. C’était le dimanche 15 juin dernier, trois jours avant le début de la récente Coupe des Confédérations. Les Lions indomptables livraient alors un match d’exhibition.
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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