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01.02.2007
Alain Smaël : Détecter les jeunes qui bénéficieront des bourses
Le directeur du Centre international d’athlétisme de Dakar tire les leçons de son séjour camerounais.
Propos recueillis par Emile Zola Ndé Tchoussi
Quel est le but de votre visite au Cameroun ?
Je suis venu évaluer les programmes d’entraînement des jeunes talents qui ont été mis sur pied par la Confédération africain d’athlétisme (Caa) et la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports (Conféjes) des pays d’expression française. La finalité de ce programme de travail étant de détecter, dans la tranche d’âge 11 à 14 ans, des jeunes gens ayant des prédispositions pour l’athlétisme de haut niveau. J’ai également profité de mon séjour au Cameroun pour échanger avec les formateurs afin d’améliorer les conditions de travail à l’entraînement et ajuster certains tests.
Que pensez-vous des jeunes que vous avez observés au terrain d’Etoudi, s’entraînant au lancer de poids avec des chaussettes remplies de cailloux de 200 à 500 grammes ?
Il est à regretter que, faute de matériel approprié, dans de nombreux pays du continent, les futurs athlètes travaillent dans des conditions déplorables. Toutefois, c’est dans ces conditions de dénuement que l’on mesure mieux le niveau de motivation des enfants. Pour remédier à ce manque cruel de matériel, la Confédération africaine d’athlétisme et la Conféjes, dans leur programme financier, entendent venir en aide aux pays les plus démunis : Cameroun, Rwanda, Sénégal, Togo, Burundi et Madagascar. Six fédérations africaines d’athlétisme se verront offrir des dons en chronomètres, décamètres, masses etc.
A vous voir coordonner les séances d’entraînement, vous apportez des modifications aux méthodes utilisées jusque-là par les instructeurs camerounais…
En discutant avec mes collègues, nous tombons d’accord pour une harmonisation du programme de travail sur l’ensemble du continent. A titre d’exemple, dans la période d’âge d’or (11 à 12 ans), nous avons estimé que pour une meilleure évaluation de leur vitesse de course, les enfants devraient travailler sur une distance de 30 mètres et non 50 à 60 mètres comme il est habituellement admis. Autre exemple, pour ce qui est du lancer de poids, nous pensons qu’il ne faut pas bloquer les enfants en insistant sur la distance des deux mètres réglementaires avant les lancers. Dans cette tranche d’âge, que les enfants piétinent la ligne lors des essais n’est pas un handicap majeur. Ce que l’on devrait rechercher, c’est " l’explosivité " des enfants. De plus, les consignes très rigoureuses ne servent pas à grand chose. Pour que les enfants captent mieux les messages, il faut faire les démonstrations avec les meilleurs.
Quel bilan faites vous de votre séjour de travail en terre camerounaise ?
Je pars du Cameroun avec un sentiment de fierté. J’ai rencontré des formateurs réceptifs et une jeunesse enthousiaste. Mais, les jeunes Camerounais désireux de pratiquer l’athlétisme gagneraient à venir lors des stages de détection. Plus les enfants sont nombreux, mieux la détection est. Le but de ce nouveau programme de travail est de déterminer dans les six prochains mois, les jeunes qui bénéficieront des stages chez les minimes et les cadets au Centre international d’athlétisme de Dakar.
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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