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25.01.2002
Pas besoin d’un dessin(Tunisieinfo)…
De notre envoyé spécial Hassen EL MEKKI
L’Equipe de Tunisie sait qu’elle doit battre l’Egypte pour franchir un grand pas vers la qualification. Avec une équipe rééquilibrée, elle semble avoir toutes les cartes en main pour accomplir sa mission.
Lundi soir, les Tunisiens se sont d’emblée mis dans une situation embarrassante, passant à côté de ce qu’on qualifiait la veille de l’unique match véritablement à leur portée. Fragile face à la facilité, cette équipe sera-t-elle plus forte face à la difficulté?
A quelques heures de son match contre l’Egypte, le champion d’Afrique 98, l’interrogation est naturelle, mais franchement sans réponse. Sans réponse parce que notre onze national est passé maître de l’esquive et est devenu spécialiste de la douche froide. Pour ne pas demeurer en reste, Henri Michel entretient le mystère total quant à l’équipe à aligner, et bien malin celui qui devinera avec exactitude ses intentions… Mais cela n’est pas en réalité important dans la mesure où on connaît l’objectif et les moyens dont dispose cette équipe. Pas énormes, mais susceptibles tout de même de nous valoir une réaction d’amour-propre. Car aujourd’hui, l’essentiel est de ne pas hypothéquer davantage nos chances de passer au second tour, ce pour quoi nous nous sommes déplacés au Mali.
Trois bonnes raisons…
Les Tunisiens savent ce qui les attend et ont trois bonnes raisons de gagner aujourd’hui :
1) Un succès éliminerait définitivement l’Egypte et leur entrouvrirait, par conséquent, les portes des quarts de finale.
2) A l’inverse, un match nul les obligerait à battre le Sénégal, un défi qui ne semble pas au-delà de leurs capacités actuelles, certes, mais qui s’annonce néanmoins extrêmement périlleux.
3) Une défaite serait synonyme d’élimination, car on ne voit pas comment l’Egypte pourrait se faire surprendre le 31 janvier par la Zambie.
Inutile, donc, de leur faire un dessin pour imaginer la tranquillité et la confiance qu’une victoire leur offrirait et les tourments qu’un nouvel échec leur causerait.
L’histoire récente entre les deux pays nous dit que la Tunisie se retrouve généralement face à l’Egypte. Faut-il s’attendre cet après-midi, à Bamako, à une partie serrée, intense et «pleine d’émotions» comme le croit Kaïs Ghodbane ? Tout le laisse supposer, connaissant le jeu compact des deux camps. Les Tunisiens partent-ils pour autant avec un avantage psychologique sur un rival qui semble leur réussir et leur convenir? Rien n’est moins sûr même si l’Egypte n’est pas une équipe de surhommes, surtout en attaque.
La réalité du terrain
Henri Michel, qui a roulé sa bosse un peu partout, mais qui sait à quel point le football est une leçon permanente d’humilité et de vérité, préfère s’en tenir, lui, à la réalité du terrain, ce qui est à la fois plus sage et moins trompeur. Comment tirer le meilleur parti de son groupe? Comment parvenir à maîtriser un match qui se jouera, à notre avis, sur le sang-froid, le physique, mais surtout sur la technique? Comment déséquilibrer un rival que nous n’avons pas vu sous son vrai jour dimanche dernier contre le Sénégal (0-1) et dont nous attendons aujourd’hui une réaction d’orgueil? Voilà les vraies questions qu’on se pose et qui sont au cœur d’un débat qui nous intéresse.
Même si le sélectionneur n’a pas révélé son plan de jeu, ni son équipe de départ, toujours difficile à déchiffrer puisqu’elle réserve à chaque fois une surprise, celui-ci a annoncé bien des changements. Nous ne pensons pas qu’il y aurait une animation différente de celle de Tunisie-Zambie, le 5-3-2 serait, à notre avis, maintenu. «Même si l’Egypte ne ressemble pas à la Zambie, notre premier objectif sera de la contenir. Comme la pression est davantage sur l’équipe égyptienne, les responsabilité de faire le jeu lui revient», confesse Walid Azaïez.
Le jeu court des Egyptiens dans les intervalles…
Jouer, se déplacer et se replacer en bloc, resserrer les lignes et ne pas laisser le moindre espace au milieu, là où l’Egypte ne manque ni d’appuis, ni de relais pour relancer ses offensives, c’est, bien entendu, l’une des données essentielles du match.
«Attention à son jeu court dans les intervalles», prévient Gabsi. Bloquer la relance adverse, en particulier sur les côtés, l’un des points forts des Egyptiens, tout en restant solide dans l’axe, en voici un autre qui peut conditionner l’allure du milieu tunisien.
Si la prudence est de mise, les Tunisiens n’abandonnent pas toute intention de faire plier la défense égyptienne réputée solide. Pas facile mais tout de même possible si la récupération et la relance fonctionnent normalement et qu’arrières latéraux et milieux parviennent à avancer d’un cran le champ de leurs actions et à développer un véritable jeu offensif.
C’est là, il faut bien l’avouer, le talon d’Achille de cette équipe qui ne se donne pas les moyens de réussir de grands desseins.
Sur le plan offensif, les Tunisiens manquent encore de présence dans le jeu, de percussion et d’habileté dans la finition. Surtout quand ils passent d’une situation défensive à une situation offensive, ils ont toujours du mal à se remettre tout de suite en position favorable. On l’a bien vu contre la Zambie, quand ils n’ont pas su exploiter certains bons coups. Or, ne pas profiter de ses bonnes périodes en haut niveau, c’est frustrant…
Peut-être qu’aujourd’hui…
Pour être à Bamako, nous pouvons affirmer que la volonté de réhabilitation des joueurs est grande. Sérieusement secoués par le nul sans gloire face à la Zambie, ils rêvent de réussir un grand coup face à Hany Ramzi et ses camarades. Cela pour les intentions, serait-ce suffisant ? Toute la question est là.
H.E.M.
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