ACTUALITE |
26.04.2004
Fecafoot : Le temps des incertitudes .
E. Gustave Samick
L`arrêt du processus électoral ne donne qu`une lecture politique de l`affaire.
Après le communiqué du secrétaire général de la présidence de la République vendredi dernier, lequel annonçait que le chef de l`Etat a prescrit "l`envoi d`une commission d`enquête à la Fécafoot ainsi qu`une relecture rapide des statuts de cette association, préalable à de nouvelles élections", on attend cette semaine plus de clarifications sur ce sujet. Qui composera la commisssion, qui disposera de combien de jours pour rendre sa copie? Qui sera chargé de faire la révision "rapide" des statuts de la Fécafoot, étant entendu que l`assemblée générale actuelle, seule habilitée normalement à la faire (ce qu`elle fit il y a un an) est disqualifiée d`office par le pouvoir politique ? En attendant, ce sont des réactions de jubilation dans le camp des opposants au bureau actuel de la Fécafoot. Le candidat Vincent Onana dit avoir envoyé une lettre de remerciement et d`encouragement au président de la République, et promet d`ores et déjà de proposer dans les prochains jours un projet de statuts de la Fécafoot.
Et d`inviter "M. Iya Mohammed et tout son bureau exécutif à remettre leur démission en guise de pardon, mais pas d`absolution pour toutes les fautes graves dont ils doivent s`attendre à répondre". De l`aure côté, les délégués à l`assemblée générale de la Fécafoot qui devait se tenir samedi dernier, déjà présents à Yaoundé dès jeudi et vendredi, ont adressé un mémorandum au Premier ministre pour dire qu`ils respectent la légalité républicaine, mais s`inquiètent de la façon dont le processus électoral a été bloqué : le motif n`est pas la menace à l`ordre public, mais le souci de réviser les statuts. Or, ceux-ci ont été adoptés par les membres de l`association au cours d`une assemblée générale. Faudrait-il que dès qu`il y a contestation quelque part des textes juridiques par un groupe, il soit procédé à une "relecture rapide" desdits textes ? En réalité, compte tenu de la gravité du problème révélé par les sanctions de la Fifa, il était logique que la présidence de la République prescrive une commission d`enquête pour y voir plus clair et sauvegarder l`intérêt général.
Mais, la demande de révision des textes est une immixtion du politique dans les affaires internes d`une association, et une prise de position nette dans le combat en cours à la Fécafoot qui participe des pressions qui sont faites sur le groupe de M. Iya pour qu`il rende son tablier.
Cette ingérence n`est qu`une bonne nouvelle passagère et opportune pour ceux qui convoitent la fédération. Le prochain bureau de la Fécafoot devra s`attendre à être très souvent remis en cause par les autorités administratives et politiques, qui veulent accréditer la thèse selon laquelle elles seules ne peuvent pas se tromper, ni avec les textes ni avec les actes. Ce qui est au moins discutable, sinon le Minjes n`aurait pas été limogé vendredi dernier. Le précédent fâcheux de 1998, où le président de la Fécafoot Vincent Onana fut jeté en prison par son ministre de tutelle, avant d`être blanchi deux ans plus tard par la Justice, est d`ailleurs là pour rappeler les liaisons dangereuses entre le politique et la gestion du football.
|
|
Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
|
|
|
|
| |