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01.08.2003
Un championnat sous le signe de l´austérité
PARIS- La Ligue 1 de football démarre ce week-end sous le signe de l´austérité pour ses vingt clubs, plus dépendants que jamais de la manne des télévisions, avec des budgets à la baisse, un marché des transferts atone et un chômage de plus en plus répandu chez les joueurs professionnels.
A défaut de moyens conséquents, les clubs français, et d´abord ceux qui, comme Lyon, Monaco ou Marseille, rêvent de faire jeu égal avec les représentants italiens, espagnols et anglais en Ligue des champions, ont dû faire preuve d´imagination en matière de recrutement (prêts, mises à l´essai, montages financiers complexes). Sans pour autant réussir à convaincre les grands noms de tenter l´aventure française.
"Cette saison sera celle de la rigueur." Le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, a donné le ton lors de son discours de rentrée, mercredi. "Depuis deux ans, le football professionnel français est en déficit, un déficit qui se chiffre à environ 100 millions d´euros de résultat net comptable négatif (...). On paie les années fastes d´il y a trois ans", a-t-il rappelé.
Après le joli contrat signé avec les télévisions pour la période 2001-04 (380 M EUR) en 1999, le football français a en effet dépensé sans compter, engageant et salariant à prix d´or des joueurs parfois moyens. Aujourd´hui, "les recettes stagnent, les salaires et les amortissements de transferts plombent les comptes", a annalysé M. Thiriez.
En raison des avances consenties, les clubs de L1 ne recevront "que" 266 M EUR cette saison, puis 375 M € pour la saison 2004-05, après la médiation effectuée par la Cour d´appel de Paris au printemps. En conséquence, le budget prévisionnel moyen des clubs se situe aux alentours de 32 M € pour cette saison, soit une baisse de l´ordre de 8 à 9% par rapport à 2002-03 (35 M € environ).
Effectifs importants
Surtout, "la masse salariale des clubs atteint 70% de leur budget", s´est inquiété Frédéric Thiriez, notamment en raison de l´importance des effectifs, qui, depuis le 12 mai 2000, ne sont plus plafonnés à 23 joueurs professionnels comme c´était le cas auparavant. La plupart des clubs comptent aujourd´hui une trentaine de joueurs sous contrat et dépensent beaucoup d´énergie à essayer d´alléger leur masse salariale.
Le Paris-SG a ainsi renoncé à sa clause de cession pour permettre à Mauricio Pochettino de trouver un point de chute (Bordeaux). Rennes a accepté d´offrir une deuxième chance à Severino Lucas contre une substantielle réduction de salaire. Les formules alternatives (prêt, mises à l´essai) ont également connu un certain succès.
Mais l´imagination ne suffit plus. Les joueurs en fin de contrat peinent à retrouver un club. Le contingent de chômeurs, lui, explose. Alors que le championnat redémarre, 170 joueurs professionnels, dont quelques joueurs connus comme Reynald Pedros, Jimmy Algerino ou Didier Lang, cherchent toujours un employeur.
Le championnat français, lui, s´appauvrit. Déjà privé de ses meilleurs Bleus, qui préfèrent Arsenal, Manchester United, le Real Madrid ou la Juventus Turin, il n´a pu retenir Ronaldinho. Les aspirations financières et sportives du Brésilien étaient désormais bien à l´étroit dans l´austère et rigoureuse Ligue 1.
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Hits: 1 | Source:AFP | |
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