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19.09.2003
Audit des comptes :Le Contrôle supérieur de l’Etat à la Fécafoot
Honoré Foimoukom
La fécafoot est en train d’être contrôlée par les inspecteurs d’Etat. Une entorse aux dispositions statutaires de la Fifa. Le Minjes dans l’œil du cyclone ?
La gestion de la Fecafoot au cours de la période de 1998-2002 est en train d’être passée au peigne fin depuis jeudi 4 septembre . Initié par le ministère délégué à la présidence de la République, chargé du contrôle supérieur de l’Etat, ce contrôle aurait dû commencer mardi 2 septembre. Mais, arrivés dans les services centraux de la Fecafoot ce jour-là, les inspecteurs venus du Contrôle supérieur de l’Etat ont essuyé une fin de non recevoir de la part des responsables nationaux du football. Un refus conforme aux textes de la Fédération internationale de football Association (Fifa) qui n’autorise pas les interventions d’un gouvernement dans les activités internes de sa fédération nationale de football.
Ce n’est qu’après avoir reçu une correspondance de Njiemoun Mama, ministre délégué à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’Etat, que Iya Mohamed et ses pairs du bureau exécutif de la Fecafoot ont permis aux inspecteurs d’Etat de procéder à l’audit de leurs comptes sur les quatre dernières années. Iya Mohamed et son équipe ont par la suite adressé une correspondance à leur tutelle, le ministère de la Jeunesse et des Sports, pour lui faire part de cette descente du Contrôle Supérieur de l’Etat dans leurs locaux. Le président de la Fecafoot relevait que cette action peut amener la Fifa à sanctionner la Fecafoot pour violation de dispositions statutaires, qui interdisent l’intervention gouvernementale dans les activités de ses membres.
Le Minjes en ligne de mire
Bien qu’elle soit une association privée n’ayant statutairement des comptes à rendre qu’à la Fifa, la Fecafoot qui remplit aussi une mission de service public a accédé à la demande des inspecteurs d’Etat pour éviter un bras de fer inutile. Au Secrétariat général de la Fecafoot, on déclare que «Nous avons mis tous les bilans des exercices passés, les budgets et comptes d’exploitation prévisionnels tant en recette qu’en dépenses, à la disposition des inspecteurs d’Etat ». Ici , on dit n’avoir peur de rien. Surtout pas de l’audit des comptes qui est régulièrement effectué par le cabinet de renommée internationale Price Waterhouse Coopers.
De sources dignes de foi, cette descente du Contrôle d’Etat à la Fecafoot n’aurait qu’un objectif : vérifier si les fonds débloqués par l’Etat au profit du ministère de la jeunesse et des sports, pour le football, arrivent effectivement à destination. Car maintes fois, le Minjes aurait déclaré avoir versé de l’argent à la Fecafoot, une structure reconnue par tous comme générant ses fonds elle-même. Et, dans le cadre de la convention fécafoot-Minjes, elle reverse une partie de ses fonds (55%) à l’Etat du Cameroun. D’où viendrait-il alors que le Minjes déclare qu’il a versé de l’argent à la Fecafoot ? C’est la véracité ou non de ces allégations du Minjes que les inspecteurs d’Etat voudraient démontrer en passant au peigne fin les comptes de la Fécafoot. L’attitude de la Fécafoot vis-à-vis du Contrôle supérieur de l’Etat rappelle fort bien1998, au fort de la crise Minjes-Fecafoot. Cette année-là, pour faire baisser la tension, la Fifa, par le billet d’une correspondance de son président Joseph Sepp Blatter , en date du 20 août, avait rappelé au Minjes que les dispositions statutaires de la Fifa «stipulent clairement que toute intervention externe, intervention gouvernementale ou autre, dans les activités de [leurs]membres constituent une violation de [leurs]dispositions statutaires. En conséquence, les associations nationales affiliées à la Fifa doivent prendre toutes les mesures en leur pouvoir
pour éviter de telles interventions. Si elles ne le font pas, elles encourent des sanctions » Une sortie du président de la Fifa qui démontrait déjà, à l’époque, que la Fecafoot n’est pas obligée d’accepter que ses comptes soient soumis au Contrôle des inspecteurs d’Etat qui relèvent d’une structure gouvernementale.
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