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02.09.2003
Augustin Edjoa : Mbango est l´arbre qui cache la forêt.
Propos recueillis par Louisette-Renée Thobi, à Paris
Le président de la Fédération camerounaise d´athlétisme fait le bilan Camerounais des 9èmes championnats du monde.
Comment jugez-vous la participation du Cameroun aux championnats du monde qui viennent de s´achever à Saint-Denis ?
Nous avons beaucoup à apprendre. Lorsque je vois comment les autres pays se sont organisés pour participer à ces championnats du monde, j´ai l´impression que nous autres, nous n´avions rien fait. Le stage dont nous aurions dû bénéficier à Pierrefitte a été quelque peu bricolé, tiré par les cheveux, puisque nous n´avons pas pu envoyer les athlètes à temps. Et quand nous avons pu le faire, ils sont arrivés en rangs dispersés. Et des trois semaines de préparation prévues, ils ne se sont regroupés que pendant quelques jours. Certains athlètes sont même arrivés la veille des championnats ; pour eux, il n´y a pas du tout eu de stage.
Et pourtant, le Cameroun rentre avec une médaille, un privilège réservé à 50 pays sur 203 présents à Paris...
C´est vrai ! Mais, la médaille d´argent de Mbango Etone n´est que l´arbre qui cache la forêt. Il faudrait reconnaître que Mlle Mbango s´est préparée seule et pendant longtemps, hors de France. Vous me diriez que d´autres membres de l´équipe nationale s´entraînent à l´étranger. Je vous répondrai que la préparation des championnats du monde ne se bricole pas ! Nous avons fait des propositions pour que nos athlètes soient regroupés à temps et pour qu´ils bénéficient d´une préparation digne. Malheureusement, des impondérables l´ont empêché et le cas Mbango est seulement venu sauver les meubles.
L´échec de préparation aux Mondiaux présage t-il un échec aux prochains Jeux africains qu´accueille le Nigeria à partir du 4 octobre ?
A mon humble avis, ce qui vient de se passer à Paris devrait servir de leçon pour l´avenir. Et l´avenir immédiat, ce sont les Jeux africains. Nous espérons seulement que, rentrés au Cameroun, les athlètes vont entrer en stage pour pouvoir arriver à Abuja en forme et concentrés. Mais, si nous attendons une ou deux semaines pour regrouper les athlètes, là aussi nous allons connaître un mauvais départ. Nos concurrents à Abuja sont parmi les meilleurs qui ont pris part aux championnats du monde de Paris.
Dans vos propositions, le stage aura lieu quand et où, quand on sait que le Nigeria se prépare à Cuba et en Allemagne?
D´après les informations que je possède, le stage a lieu à Yaoundé. Il va falloir faire venir les athlètes de Dakar, des Etats-Unis et de France à Yaoundé. Je crains fort qu´on nous dise qu´il n´y a plus de moyens pour les faire venir. Or, nous ne pourrons pas nous passer de ces athlètes si l´on veut faire des résultats.
Les athlètes pensent que si le Cameroun n´est pas sponsorisé par un équipementier, c´est une volonté fédérale. Qu´en dites-vous ?
Le sentiment que j´ai, c´est que nos athlètes se croient capables de tout faire. Il me souvient que lors des derniers championnats du monde en salle, j´ai abordé ce sujet avec le capitaine de l´équipe nationale, Joseph Batang Don. Je voudrais éviter l´impression qui se dégage : celle qui fait croire que les athlètes peuvent travailler seuls. Ce que je leur demande, c´est de courir et qu´ils laissent les problèmes de sponsoring aux personnes compétentes. Si c´est vraiment une volonté fédérale, pourquoi n´imitent-ils pas Mani qui a emmené Mizuno ? Que gagnons-nous à ne pas avoir de sponsors ? Ce n´est pas facile de négocier un sponsoring alors que vos interlocuteurs sont aux Etats-Unis, en Allemagne ou au Japon. Nous serions soulagés d´avoir un sponsor, mais à l´impossible nul n´est tenu.
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