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06.06.2011
Tactique : Clemente, le coaching perdant
Malgré un dispositif en 4-4-2 du coach espagnol, les attaquants camerounais ont fait preuve de maladresse et de malchance.
Condamné à gagner face au Sénégal pour se relancer dans les éliminatoires de la Can 2012, le staff technique camerounais a opté pour une stratégie en 4-4-2, avec quatre joueurs à vocation offensive. Sans être de véritable milieu de couloir ou ailier, Benjamin Moukandjo, l’attaquant de Monaco était positionné en début de match sur le flan droit, Vincent Aboubakar, seulement quatre matches comme titulaire à Valenciennes était son pendant sur l’aile gauche. Choupo-Moting, qui n’a pas joué de match les trois derniers mois à Hambourg, et Samuel Eto’o alternaient comme point de fixation dans l’axe. Au milieu de terrain, Enoh Ewong et Landry Nguemo assuraient à la récupération. En défense, Gaétan Bong était aligné comme latéral gauche et Benoît Angbwa, à droite, alors que la charnière centrale était tenue par Stéphane Mbia et Nicolas Nkoulou.
Face à une équipe sénégalaise qui présentait le même schéma de jeu en 4-4-2, les Lions ont eu de la peine à se créer de véritables occasions, notamment en première mi-temps. La faute au manque de percussion des joueurs de couloirs et des Sénégalais qui jouaient très repliés, tout en étant agressifs (16 fautes, deux expulsions, Laminé Sané et Issiar Dia). En manque de joueurs créatifs, Enoh Ewong et surtout Landry Nguemo ont touché beaucoup de ballons pour essayer d’organiser le jeu et apporter la vitesse. Mais ces deux derniers ont parfois été imprécis. Landry Nguemo appelé à tirer tous les corners (12 sur 14) et coup francs lointains n’a pas toujours été en réussite. Sur les couloirs Gaétan Bong, a apporté l’animation offensive, tout le contraire de Benoît Angbwa, toujours aussi limité techniquement.
Petit trot
On ne dira jamais assez, le jeu des Lions doit être construit autour des atouts de Samuel Eto’o, le leader technique qui excelle dans le jeu au sol. Mais en choisissant de faire des centres aériens, les Camerounais ont donné l’occasion aux athlétiques sénégalais de les dominer dans les airs. Première erreur. En deuxième mi-temps, le jeu des Lions a été plus incisif. Mais en manque de réussite, Aboubakar, 48e minute, Eto’o, 65e minute et Moukandjo, 73e minute, ont buté sur Bouna Coumdoul, le portier sénégalais en état de grâce. Même Bédimo Nsamé, à peine entré à la place de Nguemo, a eu l’ouverture du score au bout de sa godasse. Le comble des malheurs est intervenu en fin de partie, quand Eto’o a vu son penalty écraser la barre. Sur les rares contre offensives des visiteurs, les défenseurs camerounais, surtout Mbia très vif dans ses interventions, ont fait passer un après midi tranquille à Idriss Carlos kameni, qui gardait la cage.
Le staff des Lions indomptables savait donc que Choupo-Moting avait peu de compétition dans les jambes. Conséquence, il était établi que le nouveau sociétaire de Mayence sortirait après une heure. Xavier Clemente est resté campé sur des pré-requis sans tenir compte de l’évolution du match. Benjamin Moukandjo et surtout Vincent Aboubakar ont semblé avoir moins de jus dans les jambes que Choupo-Moting. Deuxième erreur.
Aurélien Chedjou, censé apporter la créativité dans le jeu camerounais, a eu une influence infirme. Achille Webo, en peu de temps, a, une fois de plus, montré ses limites techniques. A la fin, les Lions qui ont parfois joué avec peu d’envie non pas pu inscrire de buts aux Sénégalais, en deux confrontations. A l’heure de la désillusion, une question revenait sans cesse chez ses supporters. Dans quel état physique, mental et tactique les Lions ont préparé cette bataille de fauves ? Certainement à petit trot.
Emile Zola Ndé Tchoussi
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