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27.01.2010
Chrono : De la refondation
Les résultats en dents de scie des Lions indomptables à cette Can Orange 2010, les atermoiements du sélectionneur national qui n’a pas pu trouver son équipe-type en quatre rencontres, la faillite de certains cadres de la sélection, tout ceci conduit inéluctablement à une refondation de l’équipe nationale de football du Cameroun dont l’impérieuse nécessité éclate brutalement aux yeux de tous en pleine compétition, alors qu’elle aurait dû être menée tranquillement et méthodiquement depuis des années, si un tant soit peu les décideurs avaient daigné écouter les observateurs avertis de la chose.
Car Paul Le Guen aura toujours la petite excuse d’avoir été recruté dans l’urgence et l’obligation immédiate des résultats. L’obtention presque aisée de la première partie de ces résultats que le gouvernement camerounais lui a clairement demandés (la qualification à la Coupe du monde 2010) l’a, à la fois, anobli et aveuglé.
Ce qui vient d’aboutir à l’échec total du deuxième volet des résultats attendus (la victoire finale à la Can 2010).
Mais il y eut un temps où le Cameroun n’avait pas l’obligation des résultats immédiats, en tout cas ne pouvait pas avoir de crainte pour ceux-ci. C’était lors de la première phase des éliminatoires couplées Coupe du monde/Coupe d’Afrique des nations 2010, où les Lions indomptables avaient pour modestes adversaires l’Ile Maurice, la Tanzanie et le Cap-Vert. A ce moment là, le gouvernement s’était volontairement mis une balle dans le pied en recrutant et en maintenant en poste le tristement célèbre Otto Pfister, lequel n’avait aucune perspective de rajeunissement de l’effectif des Lions indomptables, sinon ces matches préliminaires auraient largement permis de tester ces jeunes que l’on introduit brutalement en pleine Can aujourd’hui, comme un remède amer qu’on veut forcer un bébé à boire.
Si ce processus d’intégration progressive, sans pression, avait été respecté, il est indéniable que de jeunes joueurs au talent indiscutable comme Constant Mandjeck ou Aurélien Chedjou, pour ne parler que d’eux, seraient arrivés à la Can 2010 à maturité. Ce n’est pas parce que Samuel Eto’o s’était imposé d’entrée dans l’effectif des Lions en pleine Can 2000 et Alexandre Song Billong en pleine Can 2008, que l’on doit penser que c’est la meilleure recette pour l’intégration des jeunes talents en sélection des seniors. Le sélectionneur actuel du Cameroun a donc été pris de plein fouet par la dure réalité de la haute compétition. Il n’a qu’un mois pour souffler, parce que dès le premier match amical le 3 mars prochain contre l’Italie, il doit se montrer plus rassurant, plus convaincu de ses idées et plus porté vers le progrès de l’équipe. On attend déjà de voir quelle équipe il va aligner.
Entre temps, il a programmé un stage de prospection de joueurs locaux, ce qui nous réjouit. Parce qu’il nous est vraiment difficile d’admettre qu’un grand pays de football comme le Cameroun soit en pénurie de latéral gauche, de latéral droit, de défenseur centraux, d’attaquants qui peuvent au moins amortir aisément le ballon…
Par Emmanuel Gustave Samnick
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