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07.02.2008
Balle au centre : Vous avez dit combativité et détermination ?
Après leur victoire à l’arrachée de 3 buts à 2 devant la Tunisie, les Lions Indomptables du Cameroun ont reçu de M. Paul Biya, le président de la République, un message de félicitation et d’encouragement. Message dans lequel le chef de l’Etat camerounais a salué “l’esprit de combativité et de détermination” de l’équipe nationale de football à la 26e coupe d’Afrique des nations (Can).
Ce n’est pas seulement en football que les Camerounais brillent par leur combativité, leur détermination. A ces deux qualités relevées par le chef de l’Etat dans son message, il faut ajouter l’endurance, la patience, la persévérance, l’ingéniosité et bien d’autres sans lesquelles ce pays ne serait plus qu’un pays de zombies. Encore que nombre de Camerounais ne sont plus que des zombies sous l’effet de la misère et de toutes les tracasseries et frustrations dont ils sont victimes au quotidien.
La ménagère peine tous les jours que Dieu lui donne à joindre les deux bouts, les jeunes qui cahin-caha achèvent leurs études finissent dans la débrouillardise sous une suffocante pression fiscale. Le fonctionnaire ou agent de l’Etat qui prend sa retraite attend indéfiniment sa pension au point où d’aucuns finissent par passer de vie à trépas sans toucher le moindre kopeck. Les jeunes qui réussissent à entrer dans la fonction publique finissent par déserter après avoir trimé de long mois sans salaire. Rien n’est fait dans ce pays pour faciliter la vie au citoyen. Le proverbe dit que la faim chasse le loup du bois. Nos campagnes se vident de leurs populations aujourd’hui parce que la vie là-bas est intenable…
C’est une bonne chose que de jubiler quand les Lions Indomptables remportent des matches. Même sans préparation. Avec un entraîneur-sélectionneur qui connaît à peine ses poulains. C’est très bien d’avoir des joueurs de football qui séduisent le monde entier alors que le pays manque cruellement d’infrastructures et qu’il ne dispose point d’une politique sportive. On peut encenser les footballeurs parce que leur discipline sportive a une dimension planétaire. Le football est l’opium du peuple comme dirait l’autre. Sans rien enlever aux autres belles victoires des années 80, c’est depuis l’Italie en 1990 que les Camerounais sont entrés avec panache dans le gotha du football mondial. 18 ans après, en dehors des lauriers et des trophées, quel autre souvenir palpable le pays en retient-il? Aucun stade construit depuis plus de 30 ans dans un pays de talentueux footballeurs. Le gouvernement du Renouveau ne peut même pas se risquer d’organiser une coupe d’Afrique des nations. Alors que des pays moins nantis, avec moins d’artistes de football : le Burkina Faso, le Mali, pour ne citer que ceux-là s’enorgueillissent d’avoir abrité cette prestigieuse compétition. L’Angola qui sort à peine d’une guerre civile de plus de 40 ans s’apprête à accueillir en 2010 le gratin du football africain. Et parce que ce pays est dirigé par des gens qui aiment profondément leur pays et s’en soucient, il dispose d’une politique sportive qui assure l’épanouissement de tous les sports. Les Angolais brillent déjà en basket-ball, en handball, ils ont été la révélation de la 26e Can.
A quand la deuxième Can camerounaise après celle de Ahmadou Ahidjo en 1972? Il y a de cela… 36 ans. Le pays progresse-t-il ou il régresse ? Certes, les Camerounais recèlent de grandes qualités humaines. Ils sont d’ailleurs capables de faire plus et mieux avec une meilleure organisation sociale et des mesures d’incitation adéquates. Hélas !
Par Jacques DOO BELL
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