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15.03.2007
Sponsoring : les bailleurs de fonds aux abonnés absents
Les entreprises n’appuient plus le football. Au grand dam des clubs.
La Fecafoot n’est pas la fédération sportive nationale la plus riche. Ce constat porte les germes de la polémique. Il suscite l’étonnement lorsqu’on fait une lecture au premier degré de l’affirmation. Une analyse fondée sur l’observation permet d’étayer le constat. La fédération de cyclisme, celle de golf ou encore leur consoeur de karting, pour ne prendre que ces exemples, drainent une flopée de partenaires. Il n’y a qu’à voir la cohorte de sponsors qui accompagnent leurs manifestations. Ces fédérations ne croulent pas spécialement sous des charges exorbitantes. Ce constat ne dédouane pas pour autant la Fecafoot qui se permet tout de même le luxe de dépenser 40 millions pour organiser une assemblée générale…ordinaire. Malgré la modicité de ses moyens !
Si les autres associations dament le pion au football, c’est justement parce que la Fecafoot ne parvient pas à bien vendre son produit. Son département marketing n’est pas suffisamment agressif pour enrôler partenaires et sponsors. La Fecafoot est censée vendre le produit le plus demandé au monde : le football. Les spécialistes de l’économie du sport poussent un gros rire à la lecture du chiffre de son budget : 2 milliards 800 millions ! Les beignets, quoi, à côté de la Fédération ivoirienne de football dont le budget caracole à 4 milliards.
" Le foot attire du monde. Qui dit monde, dit consommateur. Les entreprises recherchent l’audience pour toucher leur cible. Cela peut se faire directement soit sur les panneaux publicitaires exposés dans les arènes sportives, soit à travers la télévision qui relaie le spectacle. Or, dans notre contexte, la Fecafoot qui doit organiser ce spectacle, n’arrive pas à le faire pour un certain nombre de raisons. Conséquence : les stades sont vides. Les droits TV sont inexistants. Dès lors, on comprend l’hésitation des sponsors à s’investir dans le football. Ils se plaignent d’une absence de retour sur investissement. Le spectacle servi est de mauvaise qualité pour qu’il puisse les attirer", analyse froidement Seidou Mbombo Nyoya, responsable des compétitions internationales à la Fédération camerounaise de football, qui pose de façon crue la problématique du du financement du football camerounais.
Clubs abandonnés
Exit l’époque où les sociétés comme Dragages, Grucam de Mindourou, Maïscam de Ngaoundéré, Regifercam (Rail de Douala), Cimencam de Figuil et Ecam Placage (cyclisme) soutenaient, parfois éperdument, le football. La crise économique qui a frappé le pays pendant deux décennies peut également justifier la désaffection des entreprises vis-à-vis du foot. Cela dit, toutes les sociétés n’ont pas pour autant déserté les stades. Sosucam de Mbandjock entretient une équipe en D2. Tout comme Camrail. Le transporteur sponsorise également une équipe de handball. AES-Sonel vient d’affilier un club dans le championnat de volley-ball. La Sodecoton finance Cotonsport. Union de Douala a pour sponsors Cofinest et Camlait. TKC a pour partenaire Sumoca. En première division, seuls trois clubs sur les dix-huit que compte l’élite ont des bailleurs de fonds ! Insignifiant. " Les entreprises (NDLR :Orange, Pmuc, Brasseries,… ) préfèrent travailler avec les Lions indomptables. Avec l’équipe nationale, elles sont assurées au moins de deux choses : le public sera présent et le spectacle, plus ou moins garanti. La sélection compte dans ses rangs les stars. Les sponsors ont besoin de ça ", souligne Seidou Mbombo Njoya, qui pense que la balle est dans le camp des équipes, confrontées au défi de restructuration, et de la Fecafoot, invitée " instamment à être professionnelle dans sa gestion. Un suivi doit accompagner les subventions allouées aux clubs. La fédération a intérêt à créer une structure de gestion des clubs, à l’instar de la DNCG, gendarme des clubs en France ", pense l’ancien président de Fédéral du Noun.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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