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13.02.2002
Rigobert Song Bahanag “Notre victoire est méritée”
Entretien mené à Bamako
par Honoré Foimoukom
Le Capitaine des Lions révèle les secrets de la réussite de son groupe.
Le Messager : Pour la deuxième fois consécutive, vous êtes sacrés champions d’Afrique de football. Comblé ?
Rigobert Song : Je suis heureux. Avant de partir, je vous avais dit à l’aéroport de Douala que nous n’avions pas droit à l’erreur, qu’il n’était pas question que nous ne conservions pas notre titre remporté au Nigéria en 2000. Mes co-équipiers et moi sommes au firmament en Afrique.
L.M. : La finale contre le Sénégal n’était pas facile. Les Gaïndés étaient quand même des adversaires coriaces.
R.S.B. : Le Sénégal a des individualités, des joueurs capables de faire la différence. Face à eux, nous avons su garder notre sang froid. Nous avons été combatifs, bagarreurs jusqu’au bout. Nous avons mérité cette victoire. Le Cameroun est le premier vainqueur du trophée du millénaire.
L.M. : En 2000, c’est vous qui marquez le dernier penalty des Lions en finale face au Nigeria. Cette fois-ci, face au Sénégal, vous tirez et ratez le quatrième penalty camerounais. Avez-vous vu le titre filer entre vos mains après cet échec ?
R.S.B. : J’ai eu peur. Mes larmes ont coulé après ce tir raté. Je ne suis pas un excellent tireur de penalty. En 2000, je suis allé tirer parce que mes co-équipiers ne voulaient pas le faire. Heureusement, j’avais marqué. Cette fois-ci, Tony Sylva qui est un bon gardien de buts est parti du côté où est allé mon tir et l’a stoppé. Pour moi, c’est un penalty oublié. Alioum Boukar a fait des miracles en stoppant deux penalties sénégalais pour nous sauver. C’est grâce à lui que nous remportons ce trophée.
L.M. : Au cours de cette finale, on a vu un Rigobert Song impérial en défense, empêchant El H. Ousseynou Diouf de s’exprimer. Cet attaquant était-il un danger pour vous ?
R.S.B. : J’aime jouer des matches comme celui de dimanche dernier, face aux gens qui croient qu’ils sont arrivés. Diouf disait n’importe quoi avant la finale. Il fallait lui montrer qu’il vient après nous. Bon, c’est un joueur qui a de grandes qualités. On voit ce qu’il fait dans le championnat français. Mais, avec nous, ça ne passe pas. J’aime affronter ce genre de personne. En tant que défenseur, je voulais à tout prix que nous n’encaissions pas de but. Donc, il fallait que je ceinture bien Diouf. Ce que je pense avoir fait.
L.M. : Neuf buts marqués et aucun encaissé pendant les temps réglementaires à la Can 2002. Vous êtes aux anges en tant que champions d’Afrique. Comment comptez-vous gérer les trois mois qui vous séparent du Mondial Nippo-Coréen ?
R.S.B. : Nous n’allons pas nous laisser aller. Je vais en parler avec les coéquipiers. Nous rentrons dans nos clubs pour continuer à bosser. Nous nous préparons et savons que les Camerounais sont fiers quand nous faisons de bonnes choses. Nous n’allons pas dormir sur nos lauriers. Nous avons encore beaucoup de choses à faire. Notre groupe est assez costaud, il ne faut pas douter de nous. Champions d’Afrique deux fois de suite n’est pas du hasard. Je pense que notre génération est en train de marquer l’histoire du football camerounais. Nous faisons ce que nos aînés n’ont pas pu faire. Et puis, nous mettons fin à la tradition que les Lions fassent une mauvaise Can quand ils sont qualifiés pour la Coupe du monde qui va suivre.
L.M. : La belle performance des Lions à la Can 2002 pourra-t-elle se reproduire au Mondial Nippo-Corréen ?
R.S.B. : Je vous assure, nous pensons à cette Coupe du monde. Il est question pour nous de faire oublier les éditions 1994 et 1998 où on n’avait pas traversé le premier tour. Nous voulons d’ailleurs aller plus loin que les quarts de finale atteints par nos aînés en 1990. Bon maintenant, c’est aux autorités sportives camerounaise de mettre le paquet pour que nous soyions dans de bonnes conditions à la Coupe du monde. Notre poule n’est pas très forte, nous allons faire un bon mondial.
L.M. : Après cette Can, la Caf vous a élu meilleur stoppeur du continent. Mais, comment expliquer que votre carrière personnelle aille toujours cahin-caha ?
R.S.B. : Vous savez, cette élection prouve que même si on ne joue pas dans nos équipes en Europe, ce n’est pas parce que ceux qui jouent sont supérieurs à nous. J’ai toujours été condamné du fait que je réponde régulièrement aux sélections de l’équipe nationale. C’est ce qui fait que je sois toujours pénalisé par mes clubs. C’est pourquoi ma carrière personnelle est toujours perturbée. Mais, je pense qu’après la Coupe du monde, “Magnan” va se retrouver une équipe européenne où on ne va plus le déranger.
L.M. : Avez-vous au cours de cette Can, eu des coéquipiers qui vous ont ému par leur rendement ?
R.S.B. : Oui ! Raymond Kalla et Alioum Boukar qui ont démontré qu’on peut encore compter sur eux. En football, on peut être en méforme aujourd’hui et être en forme demain. Donc, on avait tôt fait de dire des choses sur Kalla. C’est un Monsieur qui remplit bien sa mission sur un stade.
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