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18.08.2006
Joe Touomou : Former une bonne équipe nationale
Recruteur à la Nba, cet ancien international parle du camp de basket-ball qu`il organise à Yaoundé.
Recueillis par Junior Binyam
Quelle philosophie sous-tend cette manifestation que vous organisez depuis trois ans à Yaoundé et qui a été baptisée cette année "Kossengwe" 2006?
Il s`agit à la base de regrouper des jeunes et leur permettre de développer leur jeu de basket et apporter de nouvelles techniques. Le basket est comme l`informatique, çà évolue et on constaté qu`on n`était pas au jour au pays. Je suis parti du Cameroun par le biais du basket pour poursuivre mes études au Etats-Unis, j`essaie à mon tour de revenir tendre la main aux jeunes. Il s`agit pour moi de donner espoir à une jeunesse déboussolée.
Comment s`effectue la sélection des stagiaires qui viennent de différents pays?
Il y a des entraîneurs surplace qui sélectionne les jeunes. Ils doivent être âgé entre 16 et 22 ans, être de bons élèves, bons basketteurs ou alors basketteur avec un potentiel et un avenir intéressant.
Quelle évaluation vous faites du camp qui s`est achevé le week-end dernier ?
Le camp grandit chaque année. Lors de la première édition on avait 30 jeunes, l`année dernière on a eu 50 et cette année ils étaient 70. Il y a des entraîneurs étrangers qui sont venus de l`étranger et qui ont apporté leur savoir-faire. Donc au-delà des stagiaires c`était bien également pour les entraîneurs locaux. Et je crois même au niveau du talent on a eu plus de qualité.
Comment financez-vous cette initiative ?
J`ai commencé par financer tout seul. L`année dernière j`ai eu un ami qui m`a donné un coup de main, de même que cette année. Mais le camp reste financé à 80% par moi.
Quels sont les résultats déjà obtenus ? Combien de stagiaires ont déjà émigré vers les Etats-Unis ?
Ce camp on ne le fait pas pour que les enfants aillent aux Etats-Unis. Il y a eu un malentendu au départ, tout simplement parce que j`avais dit dans une interview que les jeunes qui avaient le potentiel on pourrait leur trouver une bourse pour qu`ils aillent étudier aux Etats-Unis. Je suis recruteur à la Nba, il n`y a pas de jeunes au Cameroun qui aient le niveau de jouer en Nba. Ce qu`on fait c`est de leur donner à travers le basket une chance d`aller poursuivre leurs études. C`est pour çà qu`on met l`accent sur le côté académique. Ceux qui partent d`ici vont au lycée puis à l`université et si à la fin de leurs études universitaires ils ont un bon niveau, les recruteurs de la Nba peuvent les retenir. Mais c`est un processus qui dure six ans au moins.
Depuis trois ans on en a fait partir une vingtaine aux Etats-Unis.
Y a-t-il parmi ceux-là certains qui peuvent déjà prétendre à la Nba?
Il y en qui s`en sortent bien au niveau de leurs universités. Pour la Nba, j`ai encore de sérieux doutes. Ce n`est plus la même mentalité qu`à l`époque où, ceux qui voulaient partir travaillaient. Et puis la priorité n`était pas de partir. Il fallait d`abord prouver au niveau local avant d`avoir une opportunité. Maintenant les jeunes pensent que dès qu`on est grand de taille et qu`on peut courir il faut partir.
Mbah à hard Mbah à Moute qui a disputé la dernière finale du championnat universitaire (Ncaa) est un exemple patent. Il a eu la chance d`être dans un bon programme et que l`équipe de son université soit forte. Il a une bonne carrière devant lui et je suis sur qu`il y a d`autres camerounais qui pourront faire beaucoup de bonnes choses. Pour moi la priorité c`est l`équipe nationale. Il faut constituer un noyau pour une bonne équipe nationale.
Votre initiative ne participe pas de cette nouvelle traite négrière qui se décline dans la fuite des cerveaux et des muscles ?
Quand on dit traite négrière c`est qu`on va laisser l`enfant quelque part et qu`on a de l`argent en retour. Ce n`est pas le cas pour moi. La plupart de ces jeunes veulent joueur pour le Cameroun. Ils ne vont pas pour jouer pro. Aux Etats-Unis ils sont amateurs jusqu`à l`université. Certains tentent l`expérience du professionnalisme en Europe de l`Est parce qu`aux Etats-Unis le professionnalisme ne commence pas avant la Nba. Ils signent parfois leurs contrats sans que je ne sois au courant. Je fais partir certains et six ans après ne connaissent plus mon numéro. Le basket leur permet de poursuivre leurs études, l`avantage aux Etats-Unis étant qu`on peut faire concilier sport et études.
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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