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01.03.2006
Tour du Cameroun : Un contre la canicule au Nord
Les cyclistes ont eu pour principal adversaire la chaleur au cours des étapes du septentrion.
Priscille G. Moadougou, sur la route du tour, à Garoua
"Quand nous descendrons au Sud, nous rencontrerons des températures plus clémentes", déclarait-il y a quelques jours à Kaélé, Sébastien Duclos. Le cycliste français de l’équipe mixte Allier avait hâte de se retrouver au Sud du Cameroun. C’est chose faite depuis ce matin.
La journée d’aujourd’hui est réservée au repos, après les quatre premières étapes qui se sont déroulées dans la partie septentrionale. Les coureurs laissent derrière eux une forte canicule qui n’a pas toujours été favorable à certaines écuries. "La chaleur nous a fait réaliser de mauvais résultats lors de la 2e étape (Mokolo – Kaélé ). Toutes les roues neuves ont crevé. Rien que sur une distance de 116kms, nous avons enregistré six crevaisons", déplore Dieudonné Ntep, encadreur de Wood work, un club camerounais.
Le soleil de plomb contrastait avec le climat actuel des pays de la plupart des participants dont certains sont pourtant situés en zone sahélienne. "Il a fait très chaud. Dans quelques régions de mon pays, on a la même température qu’ici. Il faut tout de même reconnaître qu’en quittant Dakar, il faisait moins chaud", indique Jean Lopez, un cycliste sénégalais. La situation est forcément plus éprouvante pour les coureurs occidentaux. "Quitter Paris sous 2°C et se retrouver à 45°C est assez difficile", reconnaît Sébastien Duclos. "Vivant au Sud de la France, on est habitué à la chaleur. Or, à cette époque de l’année, on n’est pas loin de l’hiver chez nous", avoue Jean-Pierre Venzal de Gamstar, un club français.
Pour minorer les effets de cette chaleur sur les performances, certaines écuries, comme Douala vélo club, ont bénéficié d’une période d’acclimatation dans la région sans pour autant que le climat reste sans conséquences sur les coureurs. "Nous avons passé une semaine ici. C’est pour cette raison que la chaleur ne me dit plus grand chose. Bizarrement, j’ai eu très chaud au cours de la 1ère étape entre Waza et Maroua", souligne Donald Tchakounte.
Parades
Pour combattre la canicule et permettre aux cyclistes de terminer la course, chaque équipe s’emploie avec les moyens dont elle dispose. "Tout le long du parcours, je mouille le maillot de mes coureurs avec de l’eau très fraîche pour qu’ils ne soient pas déshydratés. Afin que la chaleur ne soit pas à l’origine de leur défaillance", explique Ousseini Chaibou, directeur sportif de l’équipe du Gabon. Les Sénégalais et les Occidentaux usent de la même méthode. Les palliatifs ne tiennent pas qu’à cette méthode d’aspersion. "Pendant le circuit, nous recevions des fruits frais comme les oranges, les ananas et les pastèques achetés à Ngaoundéré. Nous avons également à notre disposition un baume de protection contre les rayons de soleil", souligne Donald Tchakounte.
Les équipes bénéficiant d’une logistique moins recherchée, conséquence de la modicité de leurs moyens, à l’instar des Indépendants du Cameroun, se contentent de subir la chaleur. "Nous n’avons pas de glacière pour leur offrir de l’eau fraîche. Ils sont donc obligés de la boire chaude", se plaint Emmanuel Bakouba, l’encadreur technique de cette équipe regroupant les cyclistes du Nord-Ouest, de l’Adamaoua, du Centre et qui n’appartiennent à aucun club.
Avec ou sans moyens, le climat peut constituer un frein à la performance d’un cycliste. Dans ces conditions, il faut généralement recourir à ses ressources psychologiques pour ne pas craquer et tout abandonner. "J’ai dopé mon moral pour surmonter la chaleur. Je sais que le tour du Cameroun fat partie de la formation des cyclistes africains. En plus, je porte les couleurs de mon pays. Il n’est donc pas question de venir faire des conneries ici sous le prétexte qu’il fait chaud", déclare Frédéric Obiang, le meilleur espoir du Gabon. Dieudonné Ndun, de Wood work, affiche le même état d’esprit. "Je reconnais que nous n’avons pas droit à la défaite. Nous faisons tout pour défendre le vert-rouge-jaune du Cameroun. C’est pour cela que nous nous battons à fond. Quand on est engagé dans la course, on ne ressent même plus la chaleur. On veut seulement aller le plus vite et le plus loin possible."
Résultats de la 4e étape (Mbe-Ngaoundéré, 80km)
1er, Ahmed Rashad (Egypte)
2e, Bakhtiyar Mamyrov, Brisaspor- Turquie
3e, Fadil Hicham (Egypte)
Maillot de la combativité: Damien Tekou, Wood Work
Les principaux maillots
Jaune (1er au classement général) : Pavel Nevdakh, Brisaspor- Turquie
Vert (2e au classement général) : Bakhtiyar Mamyrov, Brisaspor- Turquie
Blanc à pois rouge (meilleur grimpeur) :Ahmed Rashad (Egypte)
Blanc (meilleur jeune) : Ahmed Rashad (Egypte)
Bleu (meilleur africain) : Martinien Tega, Snh Vélo club- Cameroun
Au programme
Aujourd’hui, 01/03/06: Repos
Demain, 02/03/06 (5e étape), 09h : Yaoundé-Sangmélima, 155 km
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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