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Préjugé favorable (11.01.2005)
E. Gustave Samnick
D`emblée, disons que la déception de la longue et insoutenable attente d`un nouveau sélectionneur pour les Lions indomptables est quelque peu atténuée par la qualité des quatre hommes nommés hier par le ministre de la Jeunesse et des Sports. Artur Jorge sélectionneur, Jules Nyongha sélectionneur adjoint, Patrick Mboma médiateur et Yannick Noah conseiller. Voilà qui sonne bien aux oreilles parce que ce sont des noms qui font autorité dans leurs domaines de compétence respectifs. Avec peu de risques de nous tromper, nous pouvons même dire que c`est la toute première fois depuis longtemps que la nomination des responsables techniques de l`équipe nationale de football du Cameroun donne, a priori, des gages inattaquables de compétence. Artur Jorge, technicien portugais, a un pedigree qui parle pour lui. Il a déjà roulé sa bosse et traîné son épaisse moustache, avec un relatif succès, dans diverses équipes de renom en Europe et en Asie. S`il n`avait encore exercé en Amérique et en Afrique, on ne peut émettre le moindre doute sur ses capacités d`entraîneur. Le Cameroun vient donc d`engager un nom à la fois ronflant et rassurant. Pour nous, au moins sur le papier, nous disons sans ambages qu`il s`agit d`un bon recrutement.
D`autant que l`entourage du responsable technique principal des Lions indomptables ne sera constitué ni de blancs-becs ni de personnes parachutées. Jules Nyongha, pour avoir ressuscité Racing de Bafoussam, le vice-champion du Cameroun 2004, est sans doute le meilleur entraîneur camerounais de l`année. Si son passé comme sélectionneur national en 1996 n`est pas glorieux, il eut le mérite de démissionner après son échec et il a, de toute façon, d`autres états de service à faire valoir, comme le palmarès de Prévoyance de Yaoundé et de Coton Sport de Garoua. Mais, l`équipe du Cameroun n`a pas besoin que de bons
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entraîneurs. Vu les problèmes relationnels et la crise de confiance qui règnent dans la troupe, l`arrivée de Yannick Noah (conseiller psychologique aux talents éprouvés en France) et de Patrick Mboma (médiateur qui vient à peine de quitter la sélection et autant les internationaux en activité que le monde professionnel qui les emploie) est une autre bonne nouvelle.
Philippe Mbarga Mboa avait promis que, sous son règne, le ministère en charge du sport ne se mêlera plus des questions techniques dans les fédérations sportives. On peut le féliciter pour avoir, en grande partie, tenu parole dans le dossier de l`entraîneur des Lions indomptables dont il avait donné la gestion à la Fécafoot. On devrait dire aussi un mot gentil à l`endroit de cette dernière, qui n`a pas mis un frein à main dans ses ambitions de faire recruter un technicien qui inspire le respect. Ne versons toutefois pas dans un optimisme débordant. Un entraîneur se juge surtout par ses résultats. A Artur Jorge et compagnie, on en demande immédiatement, ce qui complique naturellement leur tâche. Le Cameroun, distancé de quatre points par la Côte d`Ivoire, n`a plus en main les cartes de sa qualification à la prochaine Coupe du monde.
Il faudra attendre un ou deux faux pas des Éléphants et des victoires assidues des Lions indomptables, au cours des cinq prochaines journées des éliminatoires zone Afrique, pour espérer décrocher la lune. La tâche paraît herculéenne. C`est pourquoi, pour donner les meilleures chances à la nouvelle équipe technique d`atteindre les objectifs à elle assignés, il aurait sans doute fallu la désigner plus tôt. Le mystère dont l`on a voulu entourer cette nomination du successeur de Winfried Schäfer est tout simplement désolant. On ne peut pas nourrir de grandes ambitions pour une équipe nationale, et la laisser ainsi en vadrouille pendant près de deux mois.
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