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Caf : La campagne pour la présidence bat son plein. (12.10.2003)
Bertille M. Bikoun
Un consensus semble se former autour de la candidature de Hayatou.
Après quelques hésitations géopoliticiennes dans le continent, de nombreux pays se sont déclarés publiquement en faveur de Issa Hayatou afin qu’il poursuive “sa quête de l’excellence” dans sa conduite du football africain. Trente six pays se sont alignés cette semaine pour demander au président de la Confédération africaine de football (Caf) de se représenter pour sa propre succession lors de son 26ème congrès qui aura lieu dans la capitale tunisienne (Tunis) à la veille du démarrage de la Coupe d’Afrique des nations (Can). C’est à Abuja (Nigeria), en marge des 8èmes Jeux africains qui s’y déroulent que cette sollicitation a pris corps, mercredi dernier, à la faveur d’une réunion de l’un des nombreux comités de soutien qui se sont constitués depuis quelques semaines pour manifester leur solidarité et leur reconnaissance à notre compatriote.
A Abuja où il se trouve actuellement, Issa Hayatou n’a pas caché son émotion ni sa sensibilité devant cette marque de sympathie et de confiance. Même s’il faut souligner qu´avant la date limite de dépôt de candidatures, fixée au 30 octobre 2003, d’autres candidats pourraient se manifester à côté de la seule candidature formelle déclarée à ce jour, celle du Botswanais Ismail Bhamjee. Très peu d’informations ont filtré au sujet de cette candidature. Le Botswanais a tout de même initié, Mardi dernier à Harare (Zimbabwé), une concertation à laquelle six associations nationales se seraient présentées. Bhamjee se sent toutefois de plus en plus isolé, car l’Afrique du Sud qui semblait être son mentor aux premiers jours de sa candidature observe, depuis, un curieux silence. L’attribution de la coupe du monde de 2010 à l’Afrique et pour laquelle l’influence du président de la Caf serait significative, voire déterminante, explique t-elle cette position sud-africaine ?
En effet, avec l’Afrique du Sud, plusieurs pays qui souhaitaient se réfugier jusque-là derrière le soutien anonyme du Camerounais ont levé le voile en allongeant la liste des fidèles.En marge de ces intentions déclarées de fidélité et de soutien, une question demeure cependant : Hayatou est-il candidat ? "Le temps n’est pas à ce genre de spéculations de concierge ", s’exclame le coordonnateur du bureau Caf de Yaoundé ! D’après Abel Mbengue, " Hayatou est en poste et il travaille. Ce qui est certain, c’est que le moment venu, il ne pourrait décevoir ces actes de fidélité qui l’entourent ". Il ne faudrait pas être devin pour comprendre, à
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travers les déclarations de l’attaché de presse de Hayatou, que tout n’est que stratégie. " Au regard des victoires communes remportées et des précieux acquis qui sont cependant fragiles et demandent de ce fait à être consolidés, la Confédération africaine de football est aujourd’hui un monument du football mondial. Et en dehors des nombreuses convoitises à l’africaine, cette aura de la Caf ne fait pas que des heureux. Aussi, faut-il pérenniser la Caf et l’asseoir définitivement sur des fondements solides et durables ", affirme Abel Mbengue.
De là à considérer le mystère sur la candidature de Issa Hayatou à la prochaine élection comme un secret de Polichinelle, il n’y a qu´un pas. Surtout que sur le plan national, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a récemment adressé une correspondance signée de son président, Iya Mohamed, aux 52 autres associations nationales membres de la Caf pour expliquer et justifier les raisons qui la poussent à représenter, officiellement, son "candidat naturel". Lesquelles raisons ont été énumérées en deux volets : " Sur le plan mondial : 5 places à la coupe du monde ; l’organisation, en Afrique, en 2010, d’une phase finale de la coupe du monde de football masculin ; 4 sièges pour l’Afrique au sein du comité exécutif de la Fifa contre un seul par le passé... Sur le plan africain : le passage de 8 à 16 équipes à la phase finale de la Can ; la création d’une Can féminine, d’une Can des moins de 17 ans, d’une Can des moins de 20 ans ; la reforme de la coupe d’Afrique des clubs champions devenue la ligue des champions et qui génère, depuis sa création en 1997, environ 5 milliards de F Cfa chaque année pour les huit équipes finalistes ; la redynamisation des coupes africaines à compter de l’année prochaine ;
la construction d’un nouveau siège de la Caf ; la construction des académies de football dans chacune des six zones de la Caf ; et surtout, l’accroissement substantielle des ressources financières de la Caf (de moins de 10 millions de F Cfa à la fin des années 80, la Caf compte aujourd’hui dans ses caisses plus de 57 milliards de F Cfa)... "
Certes comme l’indiquent les règlements en la matière, pour un renouvellement, un candidat n’a point besoin de l’autorisation préalable de son gouvernement, necessaire à la première candidature. " Il n’en demeure pas moins que le gouvernement camerounais ne peut jouer à l’indifférence. La candidature de Hayatou ne devrait donc pas être singulière, c’est-à-dire ramenée à sa simple vie, à sa famille ou à ses amis", conclut le coordonnateur du bureau Caf de Yaoundé.
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