LE CAMEROUN
Cameroun, un condensé d’Afrique Le pays doit son nom aux explorateurs portugais conduits par Fernando Po qui, à la recherche de la route des Indes, accostèrent à Douala en 1472. Les navigateurs portugais n’étaient que de passage. Ce sont les Allemands qui s’installèrent durablement sur le territoire, en ouvrant un comptoir commercial en 1868, et signaient par la suite un traité paraphé par le roi Bell représentant les peuples autochtones de la côte et Gustav Nachtigal. Ce dernier administrateur de colonie installa ensuite la capitale à Buea au pied du Mont Cameroun dans le sud ouest. Après la défaite de l’Allemagne à la fin de la 1ère Guerre Mondiale, la Société des Nations (SDN) place son ancienne colonie, en 1922, sous la double tutelle de la France et de la Grande-Bretagne. La fin de la seconde Guerre Mondiale en 1945 et le remplacement de la Société Des Nations par l’Organisation des Nations-Unies (ONU) fait à son tour tomber la tutelle franco-britannique. Ainsi scindé en deux entités linguistiques orientale et occidentale une partie du territoire obtient son indépendance le 1erjanvier 1960 et l’autre le 1eroctobre 1961.
Libre, le Cameroun opte constitutionnellement comme langues officielles le français et l’anglais. Il est l’unique exemple de bilinguisme issu de la présence des trois entités étrangères à l’avoir colonisées (Allemagne, France, Grande Bretagne). Le premier chef d’Etat qui a conduit le Cameroun à l’indépendance en 1960 est Monsieur Ahmadou Ahidjo, un Peul musulman. Son successeur constitutionnel, Monsieur Paul Biya est un chrétien catholique qui conduit à ce jour aux destinées de la nation depuis le 06 novembre 1982.
Une géographie diversifiée
Situé entre le 2ème et le 13ème parallèle de l’altitude nord, le Cameroun se présente sous la forme d’un triangle de 475 442km², encadré harmonieusement par des pays voisins : entre autres le Nigeria, la RCA, le Tchad, la Guinée Equatoriale, le Congo Brazzaville et le Gabon. Son relief, très varié, est composé de plaines, de montagnes et de plateaux avec des précipitations qui oscillent entre 4 et 5 m dans le littoral avec pour point culminant Dibuntcha dans le Sud-ouest où il pleut toute l’année. Les spécialistes considèrent d’ailleurs cette localité comme étant la plus forte pluviométrie d’Afrique. Au fur et à mesure qu’on évolue du sud vers le nord, le volume des précipitations baisse jusqu’aux abords du Lac Tchad. Cela se traduit par d’énormes disparités de températures entre les régions avec des thermomètres variant entre 7°au nord dans l’Adamaoua et 45°à Maroua dans l’Extrême nord. Il comprend deux types de végétations (la savane et la forêt tropicale) qui couvre une riche biodiversité, mais aussi une faune abondante et variée où l’on rencontre les lions, les éléphants, les buffles, les singes, les girafes, les rhinocéros, les antilopes, et des milliers d’espèces d’oiseaux…Le Cameroun c’est aussi une incontestable ouverture sur l’océan Atlantique, la mer, les fleuves avec une extraordinaire variété de crocodiles, de caïmans , ainsi qu’une rayonnante pisciculture sans oublier des fruits de mer au gout exquis. Toutes ces richesses permettent à la population camerounaise estimée à 24 500 000 (statistiques 2017) de vivre avec leurs complexités.
Tourisme : les attraits incontestés
Avec l’ascension du Mont Cameroun reconnue annuellement comme un grand rendez-vous sportif mondial, le tourisme camerounais a d’autres aspects d’orgueil légitimes. Les réserves de Boumba Bek, Campo-Ma’an, Korup, Lobeke et Waza regorgent d’une grande variété de faune et de flore. On y dénombre quelques-unes des espèces les plus rares du monde. Les sites touristiques les plus attractifs sont constitués des palais traditionnels du grand nord, du grand ouest, du centre et du sud ; sans oublier les sites naturels tels que le Mont Cameroun, le Mont Manengoumba, les pics et le campement de Rhumsiki, les paysages lunaires de Kapsiki, les grottes Fovu et Ngog-Lituba, les chutes d’Ekom, les chutes de la Lobé (phénomène unique au monde d’un cours d’eau qui se jette dans la mer par une cascade)…Souvent méconnu le Mont FOUI dans le grand Mbam au Centre complètera dans les années à venir cet extraordinaire patrimoine touristique grâce à l’achèvement des travaux du tronçon routier reliant dans les conditions confortables l’Est, le Nord et le grand Mbam pour lequel Yoko sera le point cardinal.
Le Cameroun compte près de 300 sites touristiques et 250 groupes ethniques, une mosaïque de langues, de cultures et de traditions qui incitent à la découverte. Presque tous les types de tourisme y sont pratiqués : l’écotourisme, le safari, le tourisme de la découverte, le tourisme de la mer, le tourisme de chasse, le tourisme de montagne, l’agro-tourisme… Le visiteur du Cameroun, en plus du choix entre ces multiples attractions, rencontrera des femmes et des hommes aimables, car les Camerounais sont un peuple hospitalier qui transpire la joie de vivre et possède une richesse culinaire inégalée dont quelques plats célèbres font le délice des gourmets d’Afrique et du monde : le ndolè, le mbôngô-tchobi, le eru, le taro pilé à la sauce jaune, les légumes au pistache, le mbol, le mets de concombre, la sauce d’arachides, à la mangue sauvage(ndo’ooh), le folere, le boko…
Une diversité culturelle aboutie
Au Cameroun certaines chefferies traditionnelles datent du XIIème siècle et contiennent de nombreux objets culturels tels que: l’art sculpté, des masques de danse, un art musical rayonnant, des costumes traditionnels richement brodés, des trônes sculptés… Le Musée royal de Foumban classé patrimoine mondial de l’UNESCO côtoie avec une comparaison établie d’autres monuments illustres du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest à travers le triangle national. Le faste étourdissant des festivals annuels qui complète ce tableau à l’instar de la fête du Ngondo chez les Sawas du littoral et du Sud-ouest, du Nguon chez les Bamoun à Foumban, du Mbog-Liaa chez les Bassas dans le Littoral et le Centre, du Mendumba à Bangangté à l’Ouest, du Mbam’Art à Bafia dans le Centre, du Nyem-Nyem à Galim-Tignère dans l’Adamaoua, le Mayi chez les Batangas des bordures de l’Océan, et tout aussi féérique le festival des Musgum dans l’Extrême Nord et leurs célèbres cases-obus… A coté des chefferies traditionnelles, le fonds culturel islamo-peul est dominé par son organisation autour des «lamidats» où les fantasias ou courses de chevaux attirent avec un éclatant brio des foules acquises à ces expressions artistiques, d’origine arabe, haoussa et du sahel d’Afrique de l’ouest tels que l’algaïta. Le fonds culturel des Grassfields du Nord Ouest et de L’Ouest est dominé par l’existence des lieux sacrés et de nombreux rites. Dans le domaine littéraire, le Cameroun possède une abondante production contemporaine, en anglais et en français. La relève de la génération des très regrettés en la matière, Pr Bernard Fonlon, Pr Bole Butake, Pr Bate Besong, Dicka Akwa Nya Bona Mbella, Eugène Wonyu, Léopold Ferdinand Oyono, Mongo Béti, Francis Bebey, René Philombe, Jean Marc Ella, Rev Père Mveng, Pr Ndoumbe Eyoh, Sone Mbella Dipoko, Pr John Nkemngong Nkengassong, Pr Linus T Assong, Pr Francis B Nyamngoh est assurée avec des nouvelles références de la littérature internationale qui s’imposent tels que Achille Mbembe, Jean Emmanuel Pondi, Kouma Doumbe III, Calixte Beyala, Gaston Kelman, Charly Gabriel Mbock, Eugène Ebodé, Gaston Paul Effa, Pr Charles Tangwa, Léonora Miano, Yodi Karone…
A l’instar de belles plumes, les musiciens se passent le relais de génération en génération avec une légitimité du temps qui ne saurait être contestée. Ainsi, Manu Dibango, Eboa Lottin, André Marie Talla, Jean Bikoko Aladin, Anne Marie Ndzié, Abogasse Mbella, Pierre Tchana, Prince Nico Mbarga, Mekongo Président…ont été rejoints sur la scène par Ben Decca, Toto Guillaume, Elvis Kemayo, Nkodo Si Tony, Jacques Greg Belobo, Richard Bona, Ndedi Eyango, Lapiro de Mbanga, Ottou Marcelin, Prince Afo-Akom, Claude Ndam, Annie Anzouer, K-Tino, Petit-Pays… Une génération montante fait également entendre sa voix : Charlotte Dipanda, X-Maleya, Lady Ponce, Coco Argentée, Dynasty Le Tigre, Linda Raymonde, Label, Mr Leo, Locko, Daphné…
Une économie dynamique
La ferme volonté des pouvoirs publics est de conduire le pays à l’émergence à l’horizon 2035. Les nouvelles orientations stratégiques sont contenues dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) dont les grands axes portent sur le développement des infrastructures, la modernisation de l’appareil de production et la diversification des échanges commerciaux. La première phase de la mise en œuvre des orientations de ce document est effective depuis 2010 et est marquée par la réalisation des grands projets d’infrastructures et de soutien à la production. La nouvelle loi fixant les incitations à l’investissement privé au Cameroun compte parmi les plus attractives au monde : l’investisseur, en fonction de la taille de ses projets et des retombés économiques escomptées, peut bénéficier des exemptions ou réductions au paiement des taxes, impôts et redevances de douanes. Les investisseurs privés qu’ils soient nationaux ou étrangers, disposent d’un document inclusif leur permettant d’investir au Cameroun « terre d’attractivité » ainsi que l’a souligné avec force le président de la République Son Excellence Paul Biya, lors du forum «Investir au Cameroun» organisé les 18 et 19 mai 2016 à Yaoundé à l’intention des Hommes d’affaires. Le gouvernement Camerounais pour sa part s’est lancé dans un gros chantier infrastructurel. Le port en eau profonde de Kribi, appelé à enregistrer un trafic de 250.000 à 400.000 conteneurs pour un volume de plus de 50 millions de tonnes par an, accueille depuis 2017 des navires de 17m de tirant d’eau. Le port de Kribi sera adossé à une zone industrielle et à une ville nouvelle estimée à 100 000 habitants. Un plan cadre a été adopté en 2013 pour la construction de nouvelles lignes de chemin de fer de plus de 3000 km de long sur les tronçons Kousseri-Ngaoundéré, Yaoundé-Douala et Douala-Nkongsamba. Toujours en projet aussi, la ligne ferroviaire Cameroun-Tchad, un investissement de 1400 milliards de F Cfa, qui partira de la ville de Ngaoundéré dans le nord Cameroun pour N’Djamena, la capitale tchadienne, sur une distance de 1400 km. En attendant, les deux principales villes du Cameroun, Douala et Yaoundé, seront bientôt reliées par une autoroute de 230 km en phase d’achèvement. La construction des routes transnationales reliant le Cameroun aux pays voisins: Sangmélima-Ouesso mène vers le Congo Brazzaville; Mamfe-Enugu et Bamenda-Mamfe-Ekok relient le pays au Nigéria, tandis que Ebolowa-Kye-Ossi mène en Guinée équatoriale. Quant aux routes Ngaoundéré-Moundou et Kousseri-Ndjamena, elles auront pour destination le Tchad.
A l’horizon 2035, notre pays aura indubitablement l’un des plus grands réseaux énergétiques d’Afrique constitué d’environ 14 barrages hydroélectriques: Barrage de Song Mbengue (950 MW), barrage de Kikot (630 MW), barrage de Mekin (15 MW), barrage de Lom Pangar (30 MW), barrage de Lagdo (72MW), barrage de Bini Warak (75 MW), barrage de Memvele’e (211 MW), barrage d’Édéa (276.4 MW), barrage de Song Loulou (384 MW), barrage de Song Dong (300 MW), barrage de Makay (350 MW), barrage de Eweng (1800 MW), barrage de Nachtigal (420 MW), barrage de Kpep (485 MW) à ces barrages se greffent actuellement des Centrales thermiques : Centrale thermique de Limbe (85 MW), centrale thermique de Yassa-Dibamba (86 MW) et la centrale thermique de Kribi (216 MW).
SPORT : Toujours rayonnant
Les athlètes camerounais de diverses disciplines se sont toujours illustrés dans les compétitions continentales et mondiales. En boxe avec le regretté Joseph Bessala Médaillé d’argent Olympique en 1968, Martin Ndongo Ebanga en 1984 ou bien encore Jean Marie Emebé avec ses prouesses reconnues mondialement. En athlétisme, l’étonnante et non moins splendide performance de Françoise Mbango Etone double médaillée d’Or Olympique, de triple saut féminin en 2004 et 2008 ; le drapeau Vert-Rouge-Jaune nous a habitué à une légitime et fière exaltation à laquelle les haltérophiles ont su s’illustrer prolongeant ainsi la quête permanente d’une constante réalité plurielle.
En basketball deux des vedettes du célèbre championnat Américain (NBA) sont des Camerounais, Joel Imbide et Pascal Siakam ce dernier est champion en titre avec les Raptors de Toronto. Ils ne sont pas les seuls à retenir dans ce tableau de performances. Bien avant eux, il y’a eu d’autres virtuoses de la balle orange aux Etats-Unis : le vétéran Ruben Boumtje Boumtje aujourd’hui à la retraite et Richard Mbah A Mouthe le parrain des deux stars précitées. Comment oublier les Franco-camerounais Nicolas Batum, actuel capitaine de l’équipe de France et Joachim Noah ? Le volleyball avec la participation de la sélection féminine aux Jeux Olympiques de Rio a amorcé en 2016 son grand retour sur la scène mondiale après les années d’or de 1980 et de 1990 aux cours desquelles la sélection masculine a tutoyé des sommets raflant au passage la médaille des jeux africains et la Coupe d’Afrique des nations et une participation éloquente à la Coupe du monde et au championnat du monde! En 2017 les volleyeuses camerounaises remportent pour la première fois la Coupe d’Afrique des nations avec une participation à la coupe du monde. Elles rééditent l’exploit en 2019 en remportant à nouveau la CAN. Last but not the least. L’équipe de France masculine de volleyball a pour vedette Ngabeth et dans le même registre il y a lieu de relever que la super star du sport français et ex capitaine de l’équipe de France de tennis vainqueur en Fed cup, double vainqueur en coupe Devis et Roland Garos n’est autre que Yannick Noah ; fils de l’ancien footballeur Camerounais Zacharie Noah l’un des précurseurs de l’aventure professionnelle en France, Premier Camerounais vainqueur de la coupe de France avec Sedan en 1961… A l’instar d’Eugène Njo Léa, initiateur d’une organisation rationnelle du football français. Sans Moudio Ben Barek, Ndoumbè Mondo, Gabriel Abessolo, Elimbi… Toujours en Football, rappelons que les Lions indomptables du Cameroun détiennent le meilleur palmarès africain : record de participations en phase finale de la Coupe du monde (07) et premier pays africain à atteindre le quart de finale de cette compétition en 1990 en Italie. L’un des héros de cette épopée italienne n’est autre que le légendaire Roger Milla à ce jour le plus vieux buteur dans une phase finale de la Coupe du monde. Champion olympique en 2000 en Australie, cinq fois vainqueur de la CAN, vainqueur de la Coupe Afro-asiatique en 1985 laquelle mutera en Coupe des Confédérations et dont le Cameroun est le seul pays africain à jouer la finale. Le Cameroun, c’est aussi cette insolite invincibilité pour un pays africain en Coupe du monde en Espagne en 1982 après ses trois matches nuls dont celui réalisé face au futur champion du monde, l’Italie.
Le Cameroun terre des grandes légendes sportives, de grande audience continentale et mondiale : Mbappé Leppé, Léa EYOUM, Paul Nlend, Jean Pierre Tokoto, Paul Gaston Ndongo, qui ont eu pour successeurs tout aussi prestigieux, Abéga, Mbida, Kundé, Ndoumbè Léa, Nkono, Bell, Omam Biyik…et l’inusable Roger Milla, meilleur footballeur africain du siècle dernier. Dans les années 2000 s’illustra ce qu’on a appelé la dream team avec feu Marc Vivien Foé, Patrick Mboma, Rigobert Song, Jérémie Njitap, Pierre Womé, Alioum Boukar, Etamé Mayer et … Samuel Etoo’o. Des palmarès, des légendes qui cherchent toujours des véritables successeurs quantitativement, qualitativement… (Source: cocan20-21.cm) |