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27.06.2006
Paul Bahoken : " Le Ghana est une belle équipe"
Paul Bahoken, ancien Lion Indomptable parle du Mondial et de sa nouvelle vie..
Quel regard portez vous sur la prestation des équipes africaines à la coupe du monde ?
J’ai été agréablement surpris par le niveau des équipes africaines. L’Angola, la Côte d’ivoire, la Tunisie et même le Togo n’ont pas été ridicules. Quant au Ghana, il me rappelle les Lions Indomptables des années 80, techniques et intelligents tactiquement. Les Ghanéens méritent leur place en huitièmes de finale et ils peuvent surprendre n’importe quelle équipe. Il faut avouer que le niveau des pays africains a beaucoup évolué et il faut compter sur les équipes africaines dans les années à venir. Pour l’instant, mon souhait est que le Ghana aille le plus loin possible. Le Ghana a une très belle équipe.
Au-delà des pays africains comment jugez-vous le niveau de la compétition ?
Le niveau de cette coupe du monde est en tout cas plus élevé qu’en 2002. Sur le plan tactique et technique, les équipes sont bien outillées. Côté africain, il n’y a que la Tunisie et la Côte d’Ivoire qui m’ont un peu déçu sur le plan collectif. Ces équipes ont de nombreuses individualités, mais leur assise collective est fragile. La Côte d’Ivoire, par exemple, n’a pas su tirer profit de l’impact d’un jour comme Didier Drogba. Pour le reste, les grandes nations, Brésil, Allemagne, Italie, Argentine etc. ont démontré qu’elles étaient toujours aussi solides.
Que peuvent ou doivent faire les pays africains pour menacer l’hégémonie de ces grandes nations ?
A mon sens, il faut que tous les grands pays de football africains optent pour le semi- professionnalisme. Cela va amener les joueurs à faire preuve d’une plus grande rigueur sur et en dehors des stades, conscients du fait que leur vie dépend du football. Actuellement, il y a un système de primes dans la plupart des clubs, on pourrait transformer ces primes en salaires et assurer une certaine pérennité aux revenus des joueurs. Si on ne prend pas cette option, on va continuer à souffrir par rapport aux grandes nations. Chez nous, on cultive la précarité et l’improvisation. On réunit généralement les joueurs au dernier moment pour prendre part aux rencontres de l’équipe nationale et on espère des résultats.
Mais la plupart des équipes nationales africaines sont aujourd’hui constituées de joueurs professionnels…
Je suis personnellement contre cette tendance. La plupart d’entre eux ne sont pas forcément meilleurs que les joueurs locaux. De plus, quand ils viennent en sélection c’est pour se lancer des défis entre eux et se chamailler. Il en est de même des mercenaires qu’on va chercher un mois avant les compétitions pour entraîner nos équipes. Il ne faut pas sous-estimer les techniciens nationaux et cesser de payer des sommes faramineuses à des expatriés dont on peut douter des compétences.
A propos que fait Paul Bahoken depuis qu’il s’est retiré des terrains ?
Je m’occupe de mes petites affaires en France et suis par ailleurs préparateur en parfumerie. Titulaire d’un diplôme d’entraîneur, je m’occupe également de quelques clubs-amateurs dans la région de la Côte d’azur.
Et pourquoi n’a-t-on plus entendu parler de vous dans les milieux du football camerounais ?
Il faut poser la question à ceux qui gèrent le football camerounais. Je ne vais pas pleurnicher pour aider mon pays. Néanmoins, je demeure convaincu que de nombreux anciens ont des choses à apporter pour faire évoluer le football dans notre pays.
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