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30.04.2002
Blatter est mon ami, Hayatou aussi. Que le meilleur gagne !
Dans une interview exclusive à CT, Roger Milla parle des préparatifs de son cinquantième anniversaire, des Lions indomptables et des élections à la FIFA
*Où en êtes-vous avec les préparatifs de votre cinquantième anniversaire ?
C´est vrai qu´il y a eu peu de difficultés au départ. Mais j´ai mis sur pied un comité ad hoc pour bien suivre l´événement. Pour le moment, tout VA BIEN: On attend juste de finaliser les envois de billets d´avion aux invités.
*Qui est invité au cinquantenaire de Roger Milla ?
Parmi ceux qui ont donné leur accord de participation, il y a Pelé, Beckenbauer, PLatini, Huguo Sanchez. En Afrique, il y a Abedi Pelé, Jules Bocandé, Basile Boli, Ramzi, Hossan Hassam. J´ai également invité le président de la FIFA, Sepp Blatter, et le président de la CAF, Issa Hayatou. Cela fait huit mois que je leur ai adressé cette invitation. J´ai obtenu la confirmation à la mi-temps de la finale de la coupe d´Afrique des nations au Mali. Actuellement, j´attends leur participation financière.
*Qui finance justement l´événement ?
Nous avons pris contact avec plusieurs société du pays pour l´organisation de cet anniversaire. Certains ont répondu favorablement. D´autres sont toujours attendues.
*Peut-on avoir une idée du programme de la manifestation ?
Il y aura un match de football à Douala et un autre à Yaoundé. Les activités sociales ( visite des dispensaires et des hôpitaux ) se feront après cet événement avec l´aide de l´AFC et du PMUC.
*Cela fait plusieurs années que vous êtes hors des stades. Que faites-vous pour la promotion du football camerounais ?
Depuis que j´ai arrêté de jouer, je n´ai pas une activité précise dans le football. J´accompagne l´équipe nationale dans les compétitions internationales et je lui apporte mon soutien.
*Pourquoi ne créer-vous pas un centre de football Roger Milla ?
C´est une idée qui me hante depuis plus de six ans, avant la fin de ma carrière. Je ne voudrai pas réaliser un centre de formation de football comme ceux qu´on voit au Cameroun. Les enfants viennent s´entraîner pendant un mois puis ils repartent au quartier. J´ai une autre idée de ces structures. Les élèves sont logés et nourris et ils vont prendre les cours dans des Lycées avec lesquels nous avons établi un accord de partenariat. Ils ont également des séances d´entraînement de football le matin et dans l´après- midi. Les centres de formation ne concernent par ailleurs pas seulement les enfants de 16 ans. On commence avec les pupilles, les benjamins etc. Si je crée un centre de formation, il faut qu´il soit uns référence.
*Comment trouvez-vous le football au Cameroun aujourd´hui ?
N´étant pas sur place, c´est difficile de donner une appréciation. Je le suivrai plus attentivement lorsque je vais rentrer définitivement bientôt. Il faut tout de même souligner qu´il n´y a aucun joueur local au sein de l´équipe nationale aujourd´hui. C´est vraiment regrettable. Cela signifie qu´il y a un malaise quelque part. Notre championnat est faible. Il faut que les présidents des clubs prennent le taureau par les cornes et trouvent une solution. Il est vrai que nos stades sont mauvais. Mais, nous sommes aussi passés par-là. Et nous avions un seul souci: progresser, même sur de mauvaises infrastructures. C´est inadmissible que nous allions chercher les espoirs et les juniors à l´étranger. On peut appeler trois ou quatre ? mais pas vingt-deux
*Vous avez joué dans plusieurs clubs dont le tonnerre de Yaoundé qui vous a propulsé au zénith. Que faites-vous pour que cette équipe retrouve son auréole d´antan ?
C´est difficile de dire que c est le Tonnerre qui m´a propulsé au zénith. Avant d´y jouer, j´avais deux titres de champion du Cameroun avec Léopard de Douala. J´avais également fait mes preuves avec Eclair de Douala qui était en D II. Avec Tonnerre, c´était la continuité du travail commencé avec le Léopard et surtout avec Peter Schnittger qui m´a appelé au sein de l´équipe nationale du Cameroun. C´est qu´avec TKC, j´ai gagné la coupe du Cameroun, la première coupe d´Afrique des vainqueurs de coupe. Je ne voudrais, par ailleurs, plus revenir sur le problème du Tonnerre Handball parce que pour moi c´est un chapitre clos. Je pense qu´aujourd´hui, la meilleure solution consiste à réunir tous ceux qui ont participé à l´évolution du Tonnerre pour discuter de son avenir.
*Pensez-vous que l´équipe nationale qui prend part à la coupe du monde 2002 fera mieux que celle de 1990 ?
C´est possible. Nous avons une équipe très homogène qui voudrait effacer l´image de 1990. Je pense que c´est un défit qu´elle peut révéler. Il suffit de se mettre au travail. D´abord aux entraînements, ensuite pendant les matchs de football. C´est pour cela que je dis toujours aux joueurs que pour aller plus loin, il faut inscrire des buts. Si nous marquons des buts, nous pourrons jouer la finale de la coupe du monde.
*Deux jours avant ce mondial, il y aura des élections à la présidence de la FIFA. On vous accuse d´avoir pris le parti de Sepp Blatter. Qu´en dites-vous ?
Je suis très déçu par les Camerounais. La plupart des journalistes ont mes coordonnées. Ils auraient pu m´appeler pour recouper l´information. Comment peut-on dire que je prends le parti de Blatter parce que je l´ai invité à mon anniversaire ? Je vous l´ai dit. Cela fait huit mois que M. Blatter et M. Hayatou ont été conviés, tous les deux, à ma fête. Blatter est mon ami. Hayatou est mon frère Camerounais et mon ami. Comme je l´ai dit à RFI, je ne peux pas rejeter l´un et prendre l´autre. Tous les deux sont mes amis et son en compétition. Que le meilleur gagne.
*N´est-ce pas les calculs ? A quelques jours des élections, on aimerait quand même avoir votre position...
Non. Si les journalistes m´avaient contacté avant, je leur aurais donné ma position. Je ne peux plus me prononcer maintenant alors qu´ils m´ont déjà sali dans les journaux. Vous-même à ma place que feriez-vous ? Et puis, je n´ai pas besoin de supporter l´un des deux. Je ne suis pas un électeur. La seule voix Camerounaise qui comptera le 29 mai est celle du président de la FECAFOOT, Iya Mohamed...
*N`empêche que votre soutien peut influencer de nombreux présidents de fédération...
Mon soutien ne peut rien influencer. Nous ne serons que de simples spectateurs. Je peux crier à tue-tête pour l´un ou pour l´autre, cela ne changera rien. Pour ne pas m´enliser dans cette polémique, je vais terminer en disant que M. Issa Hayatou aurait dû prendre contact avec les footballeurs africains. Le président de la CAF n´a mis aucun joueur africain au courant de son projet. Ce n´est pas une critique mais un constat. Qu´est-ce que les footballeurs africains lui reprochent ?
Je n´en sais rien. Je n´en ai pas discuté avec eux. Mais si nous, footballeurs africains, avions été informés, nous aurions pu nous occuper de sa campagne électorale. Or, c´est de retour du Mali que j´ai appris dans les journaux qu´il allait briguer la présidence de la FIFA. Jusqu´aujourd´hui, il ne m´en a pas parlé. Il faut comprendre que c´est nous qui faisons le football africain. Nous devons par conséquent être informés des projets de notre frère et voir dans quelle mesure nous pouvons l´aider. Si tous les joueurs africains étaient derrière Hayatou, il partirait favori
*Par patriotisme, vous pouvez chercher à ramener vos collègues dans le camp d´Hayatou...
Ils ont leur position. Ils ont déjà fait des déclarations partout. Que voulez-vous que j´aille encore leur dire? Je pouvais le faire avant l´annonce de sa candidature, au cas où on m´aurait informé du projet. Si je vais voir mes collègues maintenant, ils vont m´insulter.
*Quelle image voulez-vous qu´on garde de vous ?
C`est à vous les journalistes de savoir quelle image vous voulez garder de Roger Milla. Vous savez comment je vis. Vous connaissez ma position vis-à-vis des gens, de certains sujets. Si cela ne dépendait que de moi, je souhaiterais que l´on garde une bonne image de moi.
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