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17.11.2004
Les Lions indomptables dans une mauvaise passe
A mi-parcours, les quadruples champions d’Afrique voient leur chances de qualifications pour la coupe du monde 2006, largement entamées. L’ambiance au sein de l’équipe est des plus délétères. L’entraîneur qui fait l’objet de toutes sortes de critiques, est pourtant déterminé à demeurer à son poste.
Il risque d’y avoir un match dans le match, à l’occasion de la rencontre amicale que livrent les Lions indomptables contre la sélection allemande, ce mercredi à Leipzig, en Allemagne.
Beaucoup espèrent que les Camerounais mettront à profit ce rendez-vous pour explorer les pistes de sortie d’une crise qui mine les quadruples champions d’Afrique de football dont les chances de qualification pour la Coupe du monde et la Coupe d’Afrique des nations ont été hypothéquées après les cinq premiers matches (il y en aura dix)..
Dernier repère en date : la décision de Modeste Mbami de se retirer, au moins momentanément, de la sélection nationale. Le milieu de terrain récupérateur du Paris Saint Germain en France, qui annonçait le 5 novembre sa position, s’est estimé « mis en cause publiquement par le staff technico-administratif », s’en est ouvertement pris au capitaine de l’équipe Rigobert Song Bahanag, sans épargner l’entraîneur allemand Winfried Schäfer, accusés de mille maux. Ce retrait est le troisième d’une série. Raymond Kalla, l’ancien libéro des Lions, avait déjà annoncé qu’il se mettrait en réserve de la sélection, après le fiasco de l’équipée nippo-coréenne, pour la coupe du monde de 2002. Se sentant visé, il réagissait pour l’honneur aux propos du ministre de la Jeunesse et des sports de l’époque, qui prescrivait un rajeunissement des effectifs. A la même période, Lauren Etame Mayer, claquait la porte de la sélection, conditionnant son retour dans la tanière, à la fin de l’ère de l’amateurisme et de l’improvisation qu’il décriait.
Depuis ces défections d’après-Mondial, nombreux étaient ceux qui doutaient de la pertinence des choix gouvernementaux pour le football camerounais. Dans un élan de restructuration, le ministre de la Jeunesse et des sports avait, par exemple, décidé de rompre le contrat avec l’organisateur des matchs amicaux des Lions, préférant s’en remettre à des fonctionnaires au sein d’une cellule administrative provisoire. Résultat : les Lions Indomptables n’avaient livré qu’un seul match amical (contre la Côte d’Ivoire) avant la Coupe d’Afrique des Nations de Tunisie en début d’année. Un rendez-vous manqué (élimination en quart de finale).
Des choix techniques et une sélection critiqués
Les observateurs avancent que les conflits entre la Fédération camerounaise de football ( Fécafoot) et l`entraîneur des Lions, mué en négociateur des rencontres amicales de l’équipe nationale, ne sont pas pour peu dans les contre-performances du Cameroun. Le pays de Roger Milla est aujourd’hui classé troisième du groupe C, derrière la Côte d’Ivoire et la Libye, pour le compte des éliminatoires couplées Coupe du monde et CAN. Deux victoires laborieuses face aux Ecureuils du Bénin et aux Eléphants de Côte d`Ivoire, une mémorable défaite face aux Pharaons l’Egypte et un match nul arraché in extremis contre le Soudan.
En cause Winfried Schäfer, dont les choix techniques et la sélection sont de plus en plus ouvertement critiqués. Par les joueurs, comme l’a fait Modeste Mbami, lors du match contre l’Egypte. Par les dirigeants sportifs également. Rapportant dans les colonnes de journaux une réunion de crise tenue à Paris, Jean René Atangana Mballa, disait il y a quelques jours, que la Fecafoot avait fait part de sa déception à l’entraîneur des Lions. « Le comportement de l’entraîneur des Lions Indomptables est à la limite ‘je m’enfoutiste’; quand l’équipe obtient un mauvais résultat, lui qui est le premier concerné , il ne peut même pas venir voir son employeur pour lui faire ne serait-ce qu’un compte-rendu de la situation », déclarait le secrétaire général de la fécafoot, au quotidien Mutations, le 5 novembre dernier. Et d’ajouter : « Je constate que l’entraîneur n’a pas d’autorité sur les joueurs. Je n’ai pas compris que lors du match contre l’Egypte, l’entraîneur ait aligné une équipe dont plus de la moitié des joueurs étaient en méforme. Qu’il ait attendu jusqu’à la 80e minute pour procéder à des remplacements ».
Les chroniqueurs sportifs n’y vont pas de plumes molles. Certains appellent de leurs vœux, une thérapie de choc. « Ce qu’il nous faut, c’est un remède de cheval. Il faut mettre sur pied une structure permanente pour gérer les Lions avec un mandat précis. Mais dans l’urgence, il faut changer d’entraîneur pour sauver au moins la CAN ; la Coupe du monde étant déjà largement compromise », dit Emmanuel Gustave Samnick, de Mutations.
Winfried Schäfer, en poste depuis septembre 2001 a beau se plaindre d’un paiement irrégulier de son salaire et de ses conditions de vie, il a déjà dit qu’il ne démissionnerait pas. La balle est dans le camp du ministère de la Jeunesse et des sports.
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Hits: 1 | Source:RFI | |
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