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28.06.2007
Paul Bahoken : Je peux apporter une touche personnelle aux Lions
L’ancien international propose ses services pour diriger l’équipe nationale de football.
Propos recueillis par Alain B. Batongué
En cette fin de mois de juin, vous êtes en vacances au pays ?
Oui, mais pas seulement. Je venais aussi, fort de l’appel d’offre lancé par le ministre des Sports et de l’Education physique, pour déposer mon dossier de candidature au poste d’entraîneur sélectionneur des Lions indomptables. Sans hésiter, j’ai décidé de postuler. Je suis peut-être moins âgé et moins diplômé que mes trois amis qui ont fait acte de candidature avant moi, mais je pense ne pas avoir moins de mérite professionnel.
Mais vous reconnaissez déjà que vous avez moins de diplômes. Ça peut quand même être un handicap…
Je ne pense pas parce que, de toutes façons, la seule acquisition des diplômes n’a jamais fait un bon entraîneur. Cela étant, j’ai le minimum qu’il faut pour pouvoir entraîner, c`est-à-dire l’Initiateur de football qui permet d’entraîner des équipes amateurs, et le Brevet d’Etat d’éducateur sportif, 1er degré. En tout état de cause, en dehors de mes états de sportif en France dans des clubs de division d’honneur, j’ai entraîné au Cameroun Santos de Yaoundé et, surtout, Colombe de Sangmelima avec qui j’ai accumulé, malgré un effectif des plus modestes, des résultats flatteurs qui ont, à l’époque, marqué les esprits.
Cela dit, entraîner les Lions indomptables est quand même un autre niveau…
Possible. Mais je suis un homme de terrain. Je maîtrise le football, j’ai l’expérience de la haute compétition, avec son stress et ses pressions. Je connais aussi, pour les avoir vécus de l’intérieur, les rouages du football camerounais e je pense être une possibilité, pour de confirmer comme l’homme de la situation. Par exemple, en évitant d’opérer des sélections fantaisistes, mais aussi en évitant l’hypertrophie des joueurs professionnels dont certains, titulaires en clubs, viennent faire banquette avec la sélection et provoquent des mouvements d’humeur. Je suis donc pour des sélections utiles et maîtrisées, pour garder l’harmonie au sein du groupe et, en même temps, donner une chance aux joueurs du championnat local. J’entends dire que le niveau du championnat a baissé. C’est sans doute vrai, mais il y a quand même des joueurs de qualité qui peuvent être intégrés progressivement.
Naturellement, il y a derrière cette candidature une question d’argent. Quand on regarde ce que viennent gagner les expatriés chez nous, il y a de quoi faire saliver…
Je n’ai pas de prétentions financières et ce n’est pas l’argent qui motive ma candidature. J’ai servi mon pays pendant plus de dix ans et me suis contenté du peu que je recevais. Si l’occasion m’était donnée d’encadrer cette formation, je continuerai à servir le pays avec le même amour, dans des conditions de travail tout de même acceptables.
Que pensez-vous pouvoir apporter de plus à cette formation aujourd’hui ?
Modestement, je pense pouvoir apporter une touche personnelle aux Lions indomptables, une équipe qui, au fil des générations, a conservé sa rage de vaincre, mais qui, aujourd’hui, n’a ni meneur de jeu ni véritable fond de jeu. Il y a des choses à faire dans ce sens et j’ai ma petite idée sur ce qu’il y a à faire. N’oublions pas que le public, qui aime les résultats positifs, a aussi besoin de spectacle de temps en temps.
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